Les enseignants retenus dans la base de données ne sont pas en phase avec les termes du contrat à eux proposé par l’agence nationale pour l’emploi (Anpe). Ils en appellent à la souplesse des décisions contractuelles.
Les enseignants vacataires désormais reconvertis en aspirants peinent à accepter le contrat qu’on leur propose. Autrefois, le quota horaire était en débat pour une augmentation. Mais, le contrat que l’Anpe leur offre, dans le cadre du programme spécial de pré-insertion dans l’enseignement, loin d’être meilleur, est pire que l’ancien. Les émoluments qu’on leur propose ne rencontrent pas leur assentiment. Se faisant leur porte-parole, Eddy Camille Kotto, dans un texte publié ce lundi 30 septembre, s’interroge. « Leur salaire est désormais compris entre 95.000 et 125.000 pour 80-88 heures de cours par mois avec interdiction d’exercer dans le privé. Est-il aisé aujourd’hui de passer de 200.000 à 100. 000 comme allocation mensuelle? », cherche-t-il à comprendre.
Cette situation critique devrait en temps normal être compensée par les heures de vacation dans les collèges privés. Mais, dénonce l’aspirant Kotto, le contrat avec l’Anpe interdit aux enseignants concernés ce qu’il convient d’appeler « exercice en clientèle privée » sauf sur autorisation des directeurs départementaux. Alors que c’est très souvent le salaire du privé qui dépanne l’enseignant occasionnel avant que l’Etat n’apprête ses états de paiement, les aspirants se posent moult de questions sans pouvoir trouver les réponses adéquates.
Les affectations fantaisistes
L’autre sujet qui fâche reste les affections sans tenir compte des lieux d’habitation des aspirants. Pour un contrat de neuf mois et un salaire dérisoire, des gens sont envoyés à des centaines de kilomètres de leur domicile. « Des enseignants précédemment en service à Cotonou, ayant composé à Cotonou, se sont retrouvés dans le Nord du bénin (Kandi, Koaundé, Pèrèrè, Parakou…), une terre qui leur est totalement étrangère. Dans quel état d’esprit ces enseignants prendront-ils service ? », se demande-t-il. Eddy Kotto pense véritablement que « c’est en fait les conséquences du manque d’anticipation et de la précipitation dans la conduite de cette réforme ». Il ne comprend pas « comment comprendre qu’on impose à des enseignants de prendre service à des centaines de kilomètres de leur lieu de résidence, loin de leurs familles (époux, épouses, enfants) et ce après quatre (04) mois de sécheresse financière, sans aucun accompagnement? » Certainement le gouvernement en tiendra compte pour les années à venir si l’expérience doit être renouveler.