Sécuriport est déterminée à aller jusqu’au bout au sujet du contentieux qui la lie à l’Etat béninois. La société américaine entend faire respecter le verdit de la Chambre de commerce international de Paris qui condamne le Bénin à lui payer 95,3 millions $, soit 55,5 milliards de Fcfa. Malgré les intimidations à l’encontre de son représentant au Bénin, Sécuriport prend des précautions pour que ses droits soient rétablis.
A Sécuriport, l’heure n’est pas au triomphalisme, malgré le verdict favorable de la Chambre de commerce international de Paris. « Nous ne voulons qu’une seule chose : que nous soyons rétablis dans nos droits dans ce pays ! », a confié un responsable de la société, qui reconnaît qu’il y a toujours des possibilités de discuter sereinement avec les autorités béninoises. Les responsables de Sécuriport n’apprécient pas la convocation de leur représentant par la Brigade économique et financière (BEF) à Cotonou le 16 septembre dernier. Une convocation à laquelle ce dernier n’a pas répondu physiquement et s’est contenté d’une réponse par correspondance. A en croire, certaines sources crédibles, les autorités béninoises voulaient savoir, par cette convocation, comment Sécuriport a obtenu les documents qu’elle a présentés devant la Chambre de commerce international de Paris. Pour Sécuriport, c’est une provocation de plus qui n’a pour autre objectif que de faire retarder l’exécution du verdict de la Chambre de commerce de Paris. Mais sereine, Sécuriport est convaincue que le chef de l’Etat va entendre raison et s’engagera sur le chemin des négociations sincères et crédibles avec l’entreprise américaine. Cela y va de l’image du pays. Car, les investisseurs ne viennent pas dans un pays où les dirigeants ne respectent ni le droit, ni les accords internationaux. En Novembre 2016, quelques mois seulement après son arrivée au pouvoir, l’actuel chef de l’Etat du Bénin a rompu de façon unilatérale le contrat qui lie Sécuriport à l’Etat béninois. Ledit contrat, signé en 2015, sous le gouvernement Boni Yayi conférait à la société américaine le contrôle des passagers à l’aéroport international Cardinal Bernardin Gantin de Cadjèhoun à Cotonou.