La relance du secteur industriel préoccupe la ministre de l’industrie, du commerce, des petites et moyennes entreprises (MICPME), Naomie Azaria. C’est dans ce souci qu’elle a effectué la semaine écoulée une tournée dans certaines unités industrielles de trois départements.
Il s’agit de la Compagnie béninoise des textiles (CBT), de la Société industrielle de textiles (SITEX) de Lokossa dans le Mono, de la SOCIA de Bohicon dans le Zou, le Centre culturel peulh qui produit du fromage (Wagashi), de l’Unité de transformation du manioc en gari de Béké à Péhunco et du groupement de femmes transformatrices de noix de karité en beurre dans l’Atacora. L’objectif de cette descente est de constater les différents problèmes de ces structures et de s’informer des motifs de la série des obstacles afin d’y apporter les solutions.
C’est la CBT et la SITEX de Lokossa qui ont été les premiers à recevoir la délégation de la ministre du commerce le vendredi 15 novembre 2013. A la CBT où les activités ont repris après quelques mois de crise, les employés attendent toujours l’application des résolutions prises lors de leur rencontre avec le Chef de l’Etat, le Docteur Boni Yayi par l’administration. Pour ce qui concerne la SITEX, c’est une société agonisante suite aux dettes cumulées en centaines de milliards. Selon les informations, la SITEX doit à la Sonapra qui avait cessé de lui fournir du coton et, au même moment, la Sbee et la Soneb ont dû arrêter leurs prestations.
Il a fallu les efforts énergiques du Ministère pour que l’entreprise rouvre à nouveau ses portes. Des difficultés, il ressort également des arriérés salariaux sur 9 à 12 mois, la vétusté du matériel. De 700 employés auparavant, la Sitex a été réduite à 300 depuis la réouverture de l’usine en 2013. A Bohicon, la délégation a échangé avec le personnel de la société SOCIA. Une unité industrielle spécialisée dans la transformation du maïs en plusieurs sous produits comme la farine pour la pâte, le couscous et le son à partir duquel la bière est fabriquée.
Le groupement des femmes transformatrices du manioc en gari de Ouassa Péhunco qui a été visité, dispose d’un local, d’une râpeuse mécanique et de quelques autres commodités. Selon la présidente de l’association, Yorou Nènè, il est produit un peu plus de deux sacs de 100 kilogrammes par jour. Ce qui leur procure suffisamment de ressources pour faire face à leurs besoins. Faisant d’une pierre deux coups, la ministre Naomie Azaria est descendue dans l’unité de transformation de noix de karité en beurre à Ouassa Péhunco.
La tournée a pris fin par la visite du Centre culturel peulh de la même localité où se produit le fromage local communément appelé Wagashi à base du lait de vache. Mais, faute de financement, il risque de fermer d’ici décembre 2013. Au terme de la visite, elle s’est dite quelque peu déçue. « Je suis désagréablement surprise que toutes les usines que j’ai visitées soient pratiquement mortes à cause de la mauvaise gestion et de l’insuffisance de l’aide de l’Etat ». Elle a promis rendre compte à la première autorité, le Dr Boni Yayi, et introduire une communication en conseil des ministres en vue de sauver l’industrie béninoise.