Trois comédiennes et deux comédiens ont meublé cette année la 5ème édition de la Rencontre internationale du théâtre monodrame (RITM 2013). C’était du 14 au 16 novembre dernier à la Maison du peuple de Lokossa. Retour sur les temps forts de ce nouveau rendez-vous du théâtre «One man show».
Soir du jeudi 14 novembre 2013. Il est 21 heures 30. Le hall de la Maison du peuple se remplit. A l’avant-garde de cette immense foule, de jeunes élèves, des étudiants, des universitaires et des curieux. Tous avertis des trois jours de spectacles que des acteurs du théâtre venus tant du Bénin, du Cameroun, de la Côte-d’Ivoire, du Burkina-Faso que du Togo s’apprêtent à donner, se sont fortement mobilisés. Mais, puisqu’il s’agit du théâtre d’un type particulier, c’est-à-dire, celui là qui met en scène, un seul comédien qui se met dans la peau de plusieurs autres, des précisions valaient la peine d’être données. Et c’est le président de la l’association «Rencontre internationale du théâtre monodrame», Pascal Wanou qui s’est assigné la tâche de le faire.
« La ville de Lokossa, compte tenu de sa forte mobilisation, nous a contraint de venir une seconde fois la retenir pour abriter l’édition 2013 de RITM. Mais pour que vous puissiez bien comprendre les différents spectacles, il va valoir être très attentifs aux paroles et aux actions des comédiens. Car, contrairement à ce que vous avez l’habitude de voir, le théâtre monodrame a la particularité de mettre sur scène un seul comédien qui joue le rôle de plusieurs autres. Si vous ne le suivez donc pas attentivement, vous risquez de ne rien comprendre », a-t-il averti, lançant ainsi officiellement RITM 2013.
Puis, place aux spectacles
«Thérapie». C’est le titre de la première représentation du festival. Interprétée par le Burkinabé Noël Minougou, cette pièce replonge les spectateurs dans les méandres du métissage et du racisme. Avec des actions empreintes parfois de violence et des paroles choquantes, Noël Minougou a fait revivre aux jeunes spectateurs, la misère que sont contraints de subir les Africains dans l’hexagone. De par quelques séquences comiques, l’atmosphère trop sèche se détend parfois par quelques rires avant de replonger les spectateurs dans les réalités de la tragédie.
Acte 2 : Après cette représentation inaugurale, la 2ème journée du festival a offert son lot de spectacles. Deux au total. En première loge, la comédienne ivoirienne, Geneviève Bosso. A la même place, même heure avec la même impressionnante mobilisation populaire, «La Guerre de Bosnie» peut se dérouler. Geneviève Bosso, dans une démarche de féministe dévoile avec fortes émotions, les horreurs que subit la femme dans une guerre. Une façon, pour elle, de faire « prendre conscience aux hommes, des conséquences néfastes de la guerre sur la junte féminine ».
Après elle, le Béninois, Alfred Fadonougbo, alias Fredy s’installe sur la scène. Décontracté avec à la clé, des échanges directs avec le public tout aussi enthousiaste à l’écouter, il se promène parmi les spectateurs pour leur apporter ses vérités sur la colonisation et l’esclavagisme. A la fin de son «One man show» qui ne cessait d’arracher aux spectateurs des rires et des sourires, on aura compris que toute l’histoire que nous avons apprise sur la colonisation et l’esclavagisme aura été du «Leurre». C’est d’ailleurs le titre que porte cette pièce écrite par le metteur en scène béninois, Ousmane Alédji.
3ème jour, acte 3 : Samedi soir. RITM 2013 tend vers sa fin. Mais avant, deux autres femmes s’invitent sur scène. «L’épilogue d’une trottoir ». C’est la pièce que va représenter la camerounaise, Jeannette Mogoun. En tenue légère avec à la clé des fantasmes qui suscitent des curiosités et déroutent parfois, elle incarne la femme prostituée et révèle ses souffrances et déboires.
Des actions trop osées et des paroles qui lui ont valu à la fin, des applaudissements particulièrement nourris de la part du public visiblement bien acquis à ses démonstrations. Puis, enfin, s’invite sur la scène, la Togolaise Ami Akofa Kougbenou. «Ectoplasme Faible». C’est la pièce qu’elle présentera au public pour relater les vicissitudes de la vie d’une femme désabusée par l’illusion de l’amour. Un spectacle classique, mais très peu accessible et qui a ainsi relégué au passé, RITM 2013.