Le gouvernement béninois a procédé pour la rentrée académique 2019-2020 à la fusion de salles de classe dépourvues d’effectif dans les groupes des complexes scolaires. Une décision qui vise à rentabiliser les ressources de l’Etat pour le secteur de l’éducation mais aussi permettre de mieux prendre en charge les apprenants.
Dans les groupes pédagogiques en déficit d’enseignants, la fusion a occasionné une surcharge de travail chez les enseignants et des conditions d’études inappropriées pour les apprenants.
A Cotonou, la situation est moins lamentable mais dans les autres localités du pays, les écoliers sont parqués dans les classes des effectifs dépassant la cinquantaine.
Avec la prolifération des établissements privés, il est noté une baisse constante de l’effectif au niveau du public.
Dans certains groupes pédagogiques, les apprenants se font rares tandis que dans d’autres, l’effectif est pléthorique. « Il y a des écoles qui ont perdu d’effectif, il n’y a plus assez d’élèves et cela se passe surtout avec les complexes scolaires de trois ou quatre groupes », a indiqué une source proche du ministère chargé de l’enseignement primaire.
Face au manque d’enseignant et la perte d’effectif dans les groupes des complexes scolaires publics et suite à une doléance des chefs de régions pédagogiques le gouvernement a décidé de fusionner les salles de classes. Cotonou, constitué de deux régions pédagogiques, RP 28 et RP 29 ne fait pas exception à la règle. Selon les informations, dans les complexes scolaires publics de Cotonou,
c’est la baisse d’effectif qui a conduit à la fusion des salles de classes. Par exemple, dans certaines écoles où les groupes sont au nombre de 3, on procède à une fusion pour avoir 2 groupes. Les enseignants qui sont dans le groupe fusionné sont donc ramenés dans d’autres groupes pour combler le vide.
Ces jumelage sont observés à l’école primaire publique Sénadé 2 à Akpakpa et l’école primaire publique Charles Guillot de Zongo, dans la région pédagogique 29 et au Complexe scolaire Cadjéhoun qui est dans la région pédagogique 28. La norme dans ces écoles et qui devrait être respectée est de 50 élèves par classe.
Les salles pleines comme un œuf
Si à Cotonou la raison fondamentale est la perte d’effectif, il n’en est pas de même dans les localités de certains départements du pays. Il s’agit plutôt de la pénurie d’enseignant.
Pour permettre aux apprenants d’avoir au moins un enseignant, il a été procédé au jumelage de classes. Conséquence : les écoliers s’entassent dans les classes dépassant ainsi la norme.
Dans les écoles situées à Abomey-Calavi, plus de 60 voire même 100 apprenants sont gardés par un seul enseignant. Ce dernier a la lourde responsabilité de dispenser les cours aux écoliers de deux différentes classes. Désormais, l’enseignant sera débordé et fatigué parce qu’il faut plus d’effort pour gérer cet important nombre d’apprenants. Une situation qui à coup sûr affectera le rendement de l’enseignant et la qualité de l’enseignement qui sera donné aux écoliers. Aussi, le niveau des apprenants qui déjà se trouve dans des conditions d’études inappropriées pourrait-il baisser radicalement.
L’enseignement primaire étant le socle, il urge que les autorités procèdent incessamment à des réaménagements pour sauver le système éducatif béninois.