Bientôt un mois que l’école béninoise a rouvert ses portes pour le compte de l’année académique 2019-2020. Seulement, les brèches continuent d’être colmatées pour un bon déroulement des activités académiques. La récente autorisation de recrutement d’enseignants vacataires, les problèmes résultant de la fusion des classes, les questions de primes et autres laissent entrevoir le forcing fait par les autorités pour l’effectivité de la reprise des classes…
C’est une évidence, les préalables pour une bonne rentrée scolaire ne sont pas réunis. A titre illustratif, plusieurs semaines après la reprise des activités académiques, le problème de disponibilité d’enseignants se pose avec acuité. La réforme des aspirants au métier d’enseignant est encore loin de combler le déficit d’enseignants dans les écoles, lycées et collèges publics. D’ailleurs, ce n’est que ce vendredi, 04 octobre 2019 que le ministre de l’enseignement secondaire, technique et de la formation professionnelle, Mahougnon Kakpo a fait un revirement pour autoriser le recrutement d’enseignants vacataires dans les établissements d’enseignement technique et de la formation professionnelle. Alors même qu’il avait été décidé de la suspension de recrutement d’enseignant prestataire de service pédagogique communément appelé vacataire. Et ce, en raison des réformes des aspirants au métier d’enseignant. Une réforme annoncée pour sortir cette catégorie d’enseignants de la précarité. Mais ici aussi, beaucoup reste à faire pendant que plusieurs enseignants haussent déjà le ton pour les primes de rentrée. Dans l’enseignement primaire, la fusion des classes génère de nouveaux problèmes qui méritent d’être résolus pour offrir de meilleures conditions d’études aux écoliers. En effet, avec la prolifération des écoles privées, le gouvernement béninois a décidé de la fusion des salles de classe dépourvues d’effectif afin de rentabiliser les ressources de l’Etat et de réduire le besoin d’enseignants. Mais dans les groupes pédagogiques en déficit d’enseignant, la fusion a occasionné une surcharge de travail chez les enseignants et des conditions d’études inappropriées pour les apprenants. Plus d’une soixantaine voire la centaine d’écoliers se retrouvent dans une classe sous les ordres d’un seul instituteur. C’est donc clair que le gouvernement a crée d’autres problèmes en voulant en résoudre. La gestion des effectifs pléthoriques revient à nouveau sur tapis. De l’inaccessibilité à certaines écoles pour raison de la montée des eaux à la suspension des enseignants contractuels reversés en 2008 ayant boycotté l’évaluation diagnostique, des problèmes persistent dans le secteur éducatif alors que le gouvernement tenait à réussir le pari de l’effectivité de la rentrée académique à la date du 16 septembre 2019. En attendant, les activités académiques tournent au ralenti.