Le ministre en charge de la Communication, Alain Orounla, s’est fait le porte-parole du gouvernement, ce lundi 7 octobre, au cours d’une conférence de presse à Cotonou, pour apporter des clarifications au sujet du dialogue politique convoqué par le chef de l’Etat pour le 10 octobre prochain. L’exercice vise à préciser le cadre et le contexte de ces assises et à lever toute équivoque quant aux confusions et comparaisons sur fond de discours polémiques qui se font entendre çà et là.
Le dialogue politique voulu par le chef de l’Etat en invitant les formations politiques en règle pour le 10 octobre prochain n’est pas à confondre avec une conférence nationale. C’est la première nuance apportée par le ministre en charge de la Communication, Alain Orounla, au cours de sa conférence de presse, lundi à Cotonou.
Depuis l’annonce de cette invitation, il s’est répandu certaines interprétations, d’orientations pas toujours bienveillantes tendant à confondre les genres et les notions, a déploré le ministre à l’entame de sa conférence. Pour lui, le dialogue auquel les acteurs politiques sont conviés n’est pas une conférence nationale. Il va en profiter pour préciser le cadre et le contenu à donner au dialogue politique, « radicalement distinct de ce qui a été semé dans les esprits ». Alain Orounla s’est montré formel sur le fait que ce dialogue « n’est pas une assise nationale » et ne saurait être en aucun cas comparé avec la conférence nationale de 1990 imposée par d’autres circonstances. Le Bénin n’est pas dans une situation qui lui impose de s’asseoir pour revoir l’orientation politique du pays, encore moins les bases économiques, réfute le ministre. Les éléments pour exiger une telle rencontre ne sont pas réunis en l’espèce. Le président Patrice Talon n’a pas convoqué toutes les composantes de la nation et le pays ne connait pas une situation de crise nationale et sociale, nuance-t-il.
« L’exercice auquel le gouvernement et son chef convient la classe politique, c’est un dialogue politique pour résoudre des problèmes spécifiques et purement politiques. Ce dialogue ne postule pas qu’on débatte de ces questions devant la nation et que tout le monde s’y invite », indique-t-il, par ailleurs. Sur les revendications d’une certaine société civile, Alain Arounla répond qu’elle n’y a pas sa place. « La politique et les réajustements politiques ne sont pas l’affaire de la société civile, du clergé », précise-t-il, ensuite. Un cadre constitutionnel définit même le cadre de l’exercice de l’activité politique, révèle le ministre pour qui, l’invitation du chef de l’Etat est une adresse aux formations politiques pour corriger et réajuster les lois qui régissent l’animation de la vie politique du pays, décriées il y a quelques mois. Le gouvernement n’est pas sourd aux difficultés et doléances de certaines entités politiques, note-t-il. Il faut donc voir à travers ce dialogue, une réponse positive aux doléances des acteurs politiques.
Rien n’exige aujourd’hui d’envisager une conférence nationale
« Rien n’exige aujourd’hui d’envisager une conférence nationale », rappelle une fois de plus le ministre qui souligne que seules les formations politiques reconnues comme telles par les lois en vigueur dans le pays peuvent y prendre part. La liste des partis convoqués s’est même voulue généreuse. La participation ou non des Forces cauris pour un Bénin émergent a été abordée au cours des échanges au cours de la conférence de presse. Là-dessus, le ministre Orounla est formel. Le gouvernement n’a reçu aucune correspondance de ce parti, a-t-il vertement déclaré. Ce dont on ne peut douter, selon lui, c’est la bonne foi du gouvernement qui a invité au-delà des partis en règle, d’autres qui ont manifesté le désir de se mettre en règle. « Le gouvernement ne se prêtera pas au jeu de certains acteurs qui ont tourné dos à la voie pacifique et à la négociation », insiste-t-il.
Autre préoccupation, l’absence du clergé soulevée par certains. Il ne sied pas pour un dialogue politique de répéter le schéma de 1990, tranche le ministre. Autant que le dialogue social entre les acteurs sociaux, le dialogue politique se passera entre acteurs politiques, tout au plus sous la bannière d’un médiateur, rectifie le ministre de la Communication qui a souhaité que la démarcation soit respectée.