Par décision du conseil des ministres du 23 janvier 2019, la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (Ccib) a été mise sous administration provisoire conduite par Alain Hinkati. Après 9 mois de gestion, les petits plats semblent être définitivement mis dans les grands. L’administrateur provisoire Alain Hinkati, a saisi l’occasion d’un entretien avec la presse pour revenir sur les différentes réformes intervenues dans le toilettage des textes de la Chambre et qui conduisent surtout à l’organisation des prochaines élections consulaires à la Ccib. C’était hier, mardi 8 octobre 2019, à son cabinet.
Plus rien ne sera comme avant. Le mauvais temps passé, l’heure est désormais aux démarches devant aboutir à l’organisation des élections consulaires à la Ccib, annoncées pour le 18 décembre prochain. Des joutes électorales dont la gestion est confiée à la Commission électorale nationale autonome (Cena), institution qui procédera le 14 octobre prochain, au lancement de la réception des dossiers. « Nous allons procéder par vote électronique. Un partenaire a été recruté pour la cause. Les gens auront des codes leur permettant d’avoir accès à la plateforme. Ceci offre toutes les gammes de sécurité, de fiabilité du système et quand ils finiront de voter, ils seront en mesure de vérifier que leur vote se reflète dans les résultats qui seront publiés », a indiqué l’administrateur provisoire, Alain Hinkati. Ainsi se défini la nouvelle mesure qui prend corps dans le processus de vote des membres du nouveau bureau consulaire de la Ccib. Selon le développement de l’administrateur provisoire, les réformes ont conduit à la réduction des membres du bureau consulaire, faisant passer de 7 membres à 5 membres dont, le président et 4 vice-présidents : le premier a pour rôle de s’occuper du secteur du commerce, le second, du secteur de l’industrie, le troisième, du secteur du service et le quatrième, des régions. Une équipe qui, selon l’administrateur provisoire, devra faire face à certains défis afin de répondre convenablement aux objectifs du gouvernement qui visent à redorer le blason du secteur privé au Bénin. « Pour éviter que la chambre tâtonne, nous avons fixé 4 lignes directrices. Il faut fixer à 10% le taux de mortalité des entreprises dans les trois prochaines années, attendre des opérateurs économiques la création d’une école de commerce avant la fin de leur mandat, faire des études au niveau des régions afin d’identifier les filières et créer les infrastructures pour valoriser les potentialités. La nouvelle mandature doit également réhabiliter et mettre en fonctionnalité les infrastructures mal gérées par les précédentes mandatures », a-t-il précisé.
Les réformes sur la candidature à la Ccib
Au regard des nouveaux objectifs de la prochaine équipe directrice de la Ccib, Alain Hinkati est revenu sur les critères définis pour faire partir des électeurs, que ce soit sur le plan régional que national. Sur le plan régional, poursuit Alain Hinkati, il faut avoir son siège social dans la région, avoir un mandat de représentation de la société, disposer d’une entreprise créée et en activité deux ans avant la convocation du corps électoral et être à jour dans ses cotisations à la Chambre de commerce. Les mêmes critères ajoutés à l’exigence d’un chiffre d’affaire de cinq cent millions de Fcfa avant les trois dernières années qui précèdent la convocation du corps électoral et la déclaration de 20 agents de l’entreprise à la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) sont également à remplir pour être électeur au plan national. Le travail abattu par Alain Hinkati et son équipe ont conduit à l’adoption de certains critères définis pour être candidat à l’élection consulaire à la Ccib. Ces critères touchent bien la personne que l’entreprise que ce soit sur le plan régional que national. Sur le plan régional, explique Alain Hinkati, le candidat doit être âgé d’au moins 25 ans, produire son casier judiciaire, avoir le mandat de représentation de l’entreprise qui doit être à jour de ses cotisations aux impôts et à la Cnss, disposer d’un chiffre d’affaire de l’entreprise qui estimé à vingt millions de Fcfa durant les trois années qui précèdent la date de convocation du corps électoral et enfin, avoir déclaré au moins 5 salariés à la date de convocation du corps électoral. Les mêmes critères ajoutés aux cotisations à la Cnss et la Ccib doivent être également remplis pour être candidat au plan national. « L’idée c’est de séparer les corps. Les entreprises de taille modestes se retrouvent entre elles pour former des corps électoraux. Nous avons érigé au moins trois corps électoraux dans chaque région qui concernent le commerce, l’industrie et les services. Si vous être membre d’un corps, vous ne pouvez qu’elle électeur dans ce corps », a-t-il ajouté. Plusieurs autres mesures ont également été prises pour régler les problèmes de mauvaise gouvernance à la Ccib à travers le réajustement de l’organigramme et l’attribution des pouvoirs au secrétariat général. « Votre chambre est en train d’être toilettée, assainie pour que la nouvelle assemblée ait moins de soucis dans l’organisation des activités. C’est crédible. Vous avez désormais un environnement sain pour travailler et je vous invite à participer au débat, à préparer les dossiers et être de la compétition », a lancé l’administrateur provisoire, Alain Hinkati, à l’endroit des opérateurs économiques.