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Fin Dialogue politique: Talon s’engage à concrétiser les recommandations des assises

Publié le mardi 15 octobre 2019  |  L`événement Précis
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© Autre presse par DR
Le chef de l`Etat Patrice Talon rencontre les partis politiques
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Le pas décisif est désormais posé pour la décrispation de l’atmosphère politique du Bénin. Le dialogue politique tant attendu, ouvert le jeudi 10 octobre dernier, a transmis son rapport ce samedi 12 octobre 2019 au chef de l’Etat Patrice Talon. C’était à la faveur d’une cérémonie de clôture du dialogue politique à laquelle ont pris part les responsables des partis qui ont participé aux assises, les délégués des partis, les membres du gouvernement et autres.

Cinq points avaient été inscrits à l’ordre du jour à l’ouverture de ce dialogue, a rappelé le facilitateur des assises, le professeur Dorothée Sossa. Il s’agit du « toilettage du code électoral et de la charte des partis politiques ; le renforcement du système partisan; la recherche d’équité dans la représentation du peuple à l’Assemblée nationale; le statut de l’opposition ; et des mesures d’apaisement de la tension politique. Mais, au-delà de ses sujets objets de débat, le facilitateur dans son allocution de clôture s’est contenté de faire un rapport moral des assises. Selon ses propos, le dialogue politique s’est déroulé dans une ambiance de convivialité. « 8 des 9 partis invités ont effectivement pris part aux assises avec une assiduité et un concours absolument remarquables de toutes et de tous. Presque qu’aucun délégué n’a déserté la salle des travaux pendant les sessions », a-t-il fait savoir, non sans occulter des accrochages survenus au cours des échanges. « Comme il fallait sans doute s’y attendre, l’harmonie a quelques fois été rompue laissant place à quelques empoignades. Celles-ci ont été cependant vite vaincues par le souci du compromis et l’esprit de responsabilité qui ont constamment été les plus forts ». Pour le professeur Dorothée Sossa, cette assiduité des délégués lui a rendu la tâche facile. Raison de plus pour lui de leur adresser ses vives et chaleureuses remerciement. « Je voudrais avec votre haute permission, remercier tous les participants d’avoir grandement facilité la tâche à mois, le facilitateur ». Il n’a toutefois pas manqué de lever un coin de voile sur le contenu des échanges, les points de convergences des participants des demandes particulières des partis politiques. Réaffirmant sa gratitude au chef de l’Etat pour la confiance placée en lui, le professeur Dorothée Sossa a précisé qu’il a conduit les assises du dialogue en étroite collaboration avec le professeur Victor Topanou, rapporteur général, assisté de deux rapports désigné par les partis. Il s’agit d’Orden Aladatin de la mouvance présidentielle et de Luc Sinzogan, représentant l’opposition.

Des recommandations fortes et constructives

A la suite du facilitateur, le rapporteur général le professeur Victor Topanou a, à son tour présenté la synthèse des rapports. Avec une éloquence digne d’un universitaire, l’homme de droit a d’abord situé le contexte du dialogue politique, les fondements de sa tenue et son importance dans la décrispation de l’atmosphère politique au Bénin. « Le chef de l’Etat Patrice Talon reconnaissait jeudi, dans son discours d’ouverture que l’application de la Charte des partis politiques et le Code électoral « nous ont causé du tort », rappela-t-il ajoutant le travail qui a été fait à ce propos lors des assises. Le rapport lu par Victor Prudent Topanou présente quelques points qui font consensus. Il s’agit notamment du toilettage des textes électoraux afin de permettre à tous les partis politiques de participer aux prochaines élections. S’agissant des doublons, ce sont les candidats qui doivent « être tenus responsables et non les partis politiques ou le candidat qui figure sur plusieurs listes doit être purement retiré ».Le principe du quitus fiscal est maintenu ainsi que le code.Au sujet des élections locales, elles devraient se faire uniquement par la CENA.Le vote de la loi sur le financement des partis politiques doit être effectif.Les participants ont également souhaité la promotion de la femme dans les sphères de la République.Par ailleurs, chaque parti a émis le souhait de rencontrer le président.Aucune exigence à formuler mais avec des doléances telles que : élections générales anticipées en 2020, prochaine lois des finances, libération de certains prisonniers et abandon des poursuites.

Patrice Talon promet une appréciation attentionnée aux recommandations

« Je note avec satisfaction que pendant ces quelques jours, tout au long de vos échanges, vous aviez pour repère essentiel le Bénin, son avenir et notre unité », a déclaré le Président Patrice Talon lors de son discours de clôture du dialogue politique ouvert le 10 octobre 2019 au Palais des congrès de Cotonou. Le Chef de l’Etat Patrice Talon a évoqué sa satisfaction quant au contenu du rapport des travaux et à l’engagement des uns et des autres.En effet, saluant la qualité des débats menés au cours des travaux, il a reconnu les nombreux sacrifices consentis par les participants en plaçant le Bénin comme la « grande cause » et magnifié l’esprit de consensus. A l’en croire, ceux-ci par leur clairvoyance ont su renoncer à leurs acquis et se sont débarrassés de leurs frustrations au nom de l’intérêt supérieur du Bénin.Il n’a pas manqué de mettre en exergue la disponibilité et l’esprit d’ouverture et de responsabilité des délégués des formations politiques pour parvenir aux recommandations susceptibles d’apporter encore plus de sérénité dans le vivre-ensemble au Bénin : « Chacun, à sa manière, a contribué aux résultats si positifs de ces assises. A l’arrivée, c’est le Bénin qui gagne, et nous tous avec », s’est-il réjoui. Aussi a-t-il laissé entendre dans son discours fédérateur des phrases qui résonneront longtemps et dont les échos traverseront les temps : « A l’arrivée, c’est bien le Bénin qui gagne, et nous tous avec », a-t-il lâché avec de préciser que « Seul le Bénin est éternel ».

Pari gagné pour le Chef de l’Etat

A travers la tenue de ces assises, le Président Talon vient de démontrer, comme à l’accoutumée, qu’il relève les grands défis du développement du Bénin. D’abord en choisissant le Professeur Dorothée Sossa, qui aura réussi à conduire avec brio les débats durant les trois jours de travaux. A l’occasion de l’ouverture comme à la clôture du dialogue, Patrice Talon, dans ses discours, a parlé aux cœurs de ses compatriotes à travers les délégués au dialogue politique. Il a évolué dans le registre de l’exaltation de ce qui unit le peuple béninois, l’intérêt supérieur de la nation. Quant à l’objectif qu’il visait en initiant ce dialogue, le chantre de la Rupture n’a pas caché sa satisfaction de noter que la classe politique a entendu et compris son message sur la nécessité de réformer la vie politique nationale et d’améliorer le système partisan. « J’ai également noté avec satisfaction, sauf à me tromper, que vos recommandations ne remettent pas en cause la nécessité de réformer le système partisan en renforçant le rôle des partis politiques d’envergure nationale », a souligné le Chef de l’Etat. Par ailleurs, il a fait remarquer que les réformes, un temps elles paraissent prématurées, un autre elles semblent pertinentes ou urgentes, un temps encore elles paraissent dépassées et nécessitent des réaménagements.« C’est le signe qu’elles sont les réponses aux préoccupations des époques qui les font naître, et qu’elles n’ont pas vocation à s’imposer éternellement. », dira-il pour mettre son peuple en confiance.

Le parti Fcbe formule des doléances et non des exigences

La quasi-totalité des recommandations faites au cours des travaux est allée dans le sens de l’apaisement, mais surtout d’une architecture démocratique qui impulse le développement. Plus important, le parti Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) a opté pour des doléances et non « des exigences ». Ce qui témoigne du sens de responsabilité des responsables de ce parti de l’Opposition. Et au Chef de l’Etat Patrice Talon de réitérer son engagement à faire jouer au gouvernement qu’il dirige, la partition qui est la sienne dans la mise en œuvre responsable des recommandations issues du dialogue politique. « Les propositions d’amélioration aux textes que vous avez formulées, feront l’objet d’une appréciation attentionnée de la part de mon Gouvernement qui, je vous le réaffirme, prendra toutes les responsabilités qui sont les siennes », a-t-il rassuré. Par l’organisation de ce dialogue, ainsi que sa tenue effective, Patrice Talon est resté légaliste et au-dessus de la mêlée. Cependant, il a à cœur de faire jouer à chaque institution, son rôle dans l’amélioration du système démocratique du pays. Le Bénin vient ainsi de faire une fois encore un grand pas qui lui permettra de tourner dos à la crise politique à laquelle il fait face depuis quelques mois.

Ils ont dit

Claudine Afiavi Prudencio, Présidente du parti UDBN: « Nous avons exploré tous les leviers à actionner pour faire baisser la tension »

« Je sors ragaillardie de ces trois jours de travaux. Le Chef de l’Etat a vu juste en nous invitant ici pour le dialogue politique. Je suis restée du début jusqu’à la fin des travaux,parce que nous sommes à un tournant décisif de l’histoire politique de notre pays. Dans la salle, l’ambiance était vraiment empreinte de respect mutuel, de liberté d’expression et de sens aigu de patriotisme. Nous avons franchement échangé entre acteurs politiques sur les vraies questions du moment et de l’avenir de notre Nation. Nous avons exploré tous les leviers à actionner pour faire baisser la tension dans le pays et aussi pour convenir d’un renforcement assez consensuel de la réforme du système partisan. Ce qui importe, c’est le Bénin. Cela s’est senti dans les travaux. Je souhaite que le seul parti qui n’a pas répondu à l’appel trouve les moyens de rencontrer le Chef de l’Etat pour échanger avec lui.
Ce que l’UDBN a toujours prôné,c’est la paix. Et je pense que la mise en œuvre des conclusions du présent dialogue contribuera à la préservation de cette paix. Le rapport est remis au Chef de l’Etat. Je sais qu’il est un homme de parole et il saura faire ce qui est bien pour le pays. Nous l’encourageons et le soutenons dans ses efforts pour le développement du pays ».

Wabi Fagbémi secrétaire général du PRD: « Ça a contribué à faire des propositions pour la décrispation de la tension »

« Cette rencontre a permis à chaque délégation de parti, de se vider un tant soit peu. Cela a contribué à faire des propositions surtout dans le sens de la préservation de la paix pour toute la nation. Nous avons vécu des périodes depuis le 28 avril dernier et je pense qu’il est nécessaire qu’il y ait une décrispation de la situation politique et de la situation sociale dans notre pays. Et je pense qu’à travers ce dialogue, toutes les propositions que nous avions faites vont dans ce sens. Des grandes conclusions, on peut retenir la proposition pour l’organisation des élections générales ou les grandes élections, soit en 2020 soit en 2021. Je crois que c’est là même le point de la décrispation ».

Soumanou Toléba, Président FCDB: « Il y a des points importants dont la mise en œuvre va faire avancer le pays »

« Avec les autres partis de la mouvance, nous avions échangé sur des questions de paix. Nous sommes venus avec une délégation de 30 personnes, 12 sont restées après la cérémonie d’ouverture et après les trois jours de travaux, je pu vous dire que nous sommes satisfaits. Satisfaits dans le sens que lorsque vous voyez le rapport, il y a des points importants dont la mise en œuvre va faire avancer le pays. Je suis satisfait de la police des débats, que ce soit le facilitateur ou les rapporteurs, je crois que tout a été fait dans les règles de l’art et je crois que les délégués et les participants en général sont satisfaits ».

Paul Hounkpè, SEN FCBE: « Nous souhaiterions vraiment que les recommandations soient traduites en réalité »

« Je crois que nous n’avons pas eu tort de participer à ce dialogue parce que à voir les événements, les militants en prison et autres qui sont hors du territoire, nous devons faire quelque chose pour changer leur situation parce que nous sommes vraiment préoccupés par leurs situations. Nous sommes donc obligés de répondre à cette invitation pour plaider la clémence du chef de l’Etat à régler la situation de ces personne-là. Nous voulons et nous souhaiterions vraiment que les recommandations de cette assise soient traduites en réalité et que le chef de l’Etat fasse le geste nécessaire pour libérer nos militants et tous ceux qui ont des situations compliquées. Au-delà de ça, il est normal que nous puissions revisiter les textes afin de permettre aux formations politiques de participer aux élections et qu’il n’y ait plus jamais d’exclu ».
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