La transhumance transfrontalière était au cœur d'une réflexion, vendredi 11 octobre dernier, à Cotonou. Cette initiative de la commission Agriculture de l'Académie nationale des sciences, arts et lettres du Bénin (Ansalb) a permis de faire l'état des lieux, de ressortir les causes des conflits et de formuler des recommandations susceptibles d'aider à les résoudre.
L'Académie nationale des sciences, arts et lettres du Bénin (Ansalb) entend jouer sa partition pour la prise de conscience et la résolution de certaines situations qui plombent le développement durable auquel beaucoup de pays aspirent. C'est ce qui a motivé les membres de la commission Agriculture de ce creuset de développement à initier ''le vendredi de l'académie'' pour échanger sur des sujets importants dont celui sur les enjeux et défis de la transhumance transfrontalière. A l'occasion, plusieurs communications ont été animées par d'éminents professeurs. Elles ont permis de faire l'état des lieux, de ressortir les causes des conflits et de formuler des recommandations pouvant aider à y mettre fin car ils se révèlent souvent dramatiques pour les populations.
Ainsi, la première communication qui porte sur «dynamiques sociales et facteurs déterminant les conflits liés à la gestion des ressources pastorales au Bénin» est animée par le professeur André Aboh, zootechnicien pastoraliste. Cette thématique a permis à l'assistance de mieux cerner les rapports entre différents groupes socioprofessionnels concernés et les sources de conflits liés à la transhumance. Le zootechnicien pastoraliste expose les résultats de l'analyse du système d'élevage au Bénin et en Afrique de l'Ouest prédominé par le pastoralisme qui est caractérisé par la grande mobilité de troupeaux de grande taille en raison de la grande sécheresse des années 1970. « En général, le Bénin est une terre d'accueil et de destination finale des éleveurs transhumants transfrontaliers issus de différents groupes ethniques et venus de plusieurs pays de la sous-région», informe le professeur André Aboh. Ainsi, la transhumance transfrontalière est devenue une source de revenu importante pour les communes et sa gestion est une activité bien lucrative pour beaucoup d'acteurs locaux et certaines autorités politico- administratives. A l'en croire, cet engouement engendre le non respect des règles établies et ouvre la voie à l'anarchie avec l'introduction des bêtes dans les couloirs non autorisés. «C'est la première source de conflits liés à la transhumance transfrontalière», souligne l'enseignant-chercheur qui estime que la clé pour en finir avec ces conflits répétés entre les différents groupes socioprofessionnels se trouve avec les collectivités locales.