Le chômage semble être l’une des fatalités auxquelles doit faire face le Bénin. Le gouvernement semble désemparé, use de la méthode couet et multiplie des reliquats d’idées, des mesurettes qui évidemment ne parviennent pas à inverser la courbe du chômage. Peut-être parce que ses membres ne s’entendent même pas sur le diagnostic.
Combien y a t-il de chômeurs au Bénin ? Dans ce pays où l’exception est un emploi sécurisé et la norme, le chômage ou le sous-emploi, on a du mal à les dénombrer. Mais une certitude ; les oubliés constituent l’essentiel des jeunes actifs. Face à ce constat, certains membres de gouvernement ne sont même pas sur le diagnostic. On se souvient qu’en 2008, le ministre du plan avait expliqué que le problème, c’est que « Les Béninois ne travaillent pas ». Le chef du gouvernement lui, pense que le phénomène du chômage ne touche que 2 ou 3%. Il a évidemment tout faux.
La lutte contre le chômage fut pourtant l’une des promesses du candidat Yayi Boni. Même si aujourd’hui, on a du mal à se souvenir des chiffres qu’il évoquait. On se souvient tout juste des vingt cinq mille emplois par an que promit son rival Abdoulaye Bio Tchané. De toute façon, Yayi Boni avait promis de mettre le pays au travail.
Face à la réalité du chômage, le gouvernent affiche non de l’atonie, il parle sans arrêt de lutte contre le chômage, non de l’aphasie, il s’agite dans tous les sens, mais de l’aporie. Au-delà des difficultés de trésoreries réelles auxquelles notre pays fait face, c’est l’essentiel qui fait défaut des idées !
Situation aggravante, ce gouvernement détruit de nombreux emplois.
Pendant que les amis du régime se font octroyés des exonérations fantaisistes sur le dos du contribuable, de nombreux hommes d’affaires ont dû mettre la clé sous le paillasson ou réduire la voilure de leurs sociétés : Saley, Lawal, Ajavon, Adjovi, d’autres ont été purement embastillés comme Fagbohoun et d’autres encore ont été contraints à l’exil : Talon… Or, c’est le privé qui créé des emplois, l’administration ne saurait suffire, les mini-usines dont on ne sait que faire, non plus. On a été frappé par la vacuité du microcrédit gouvernemental et des structures qui lui sont dédiées.
En plus, le processus de décentralisation qui devrait constituer un pôle de création d’emplois, est vidé de sa substance. On se souvient du blocage de l’installation de nombreux conseils communaux en 2008 et du torpillage des actions de maires dits de l’opposition. Autre signal désastreux : la multiplication des jours fériés, de cérémonies de pose de pierre, des ministres en tournée intempestives et coûteuses pour des motifs futiles.
Il est urgent de revoir la législation en vigueur et l’efficacité des structures de règlement des conflits du travail. L’inversion du chômage passera par un changement radical de cap.