Le top est donné. L’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’année dite session budgétaire est effective. Hier mercredi 23 octobre, les députés, sous la houlette du président de l’Assemblée nationale ont sacrifié à la tradition. Comme à l’accoutumée, diverses autorités politico-administratives se sont jointes à celles coutumières et religieuses pour rehausser l’éclat de la cérémonie. En dévoilant son discours après les honneurs militaires, Louis Vlavonou plante le décor de cette session « laborieuse » à tout point de vue. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les députés ne passeront pas tout le temps à étudier les contours de la loi de finances, exercice 2020. Outre cet exercice capital pour le fonctionnement de l’Etat, ils auront à se pencher sur une soixantaine de lois, aussi intéressantes les unes que les autres. Si les objectifs annoncés doivent être atteints, il est certain que les débats évolueront comme sur des chapeaux de roue.
Au nombre des lois très attendues, figurent la proposition de loi portant amnistie des personnes impliquées dans les événements des mois d’avril, mai et juin 2019 relatifs aux élections législatives, la proposition de loi modificative et complétive de la charte des partis politiques, la proposition de loi modificative et complétive du code électoral, la proposition de loi modificative et complétive du statut de l’opposition, la proposition de loi portant financement des partis politiques, le projet de loi relative au code de la nationalité béninoise, le projet de loi portant statut des magistrats de la Cour suprême, le projet de loi portant promotion et développement des micros, petites et moyennes entreprises en République du Bénin, la proposition de loi portant interdiction des cérémonies ruineuses en République du Bénin… Il est aisé de constater que les députés ne chômeront point au cours des prochains mois. Sur leur table, trônent des dossiers importants.
En réalité, outre les débats liés au vote du budget, l’opinion a les yeux rivés sur l’attitude qui sera celle du parlement quant à sa partition découlant du dialogue politique qui s’est déroulé du 10 au 12 octobre derniers. Ce dossier éminemment sensible de par les passions qu’il soulève, requiert du tact, de l’anticipation et surtout du patriotisme de la part de la 8ème législature. En même temps que des propositions de loi sont annoncées dans le sens de la décrispation politique, les textes de loi qui seront produits par les experts conviés à cette fin par le chef de l’Etat sont toujours attendus. Au bout du rouleau, ce travail technique revêtira-t-il le sceau d’une proposition de loi portée par un groupe de députés ? Le gouvernement se contentera-t-il d’initier de son côté la procédure législative au moyen de projets de loi ? L’usage qui sera fait de la quintessence du rapport que déposera le groupe dirigé par le Pr Dorothée Sossa permettra à l’opinion de se situer.
Eu égard à l’imminence des municipales, communales et locales et considérant les contraintes liées au respect du protocole de la Cedeao pour ce qui est de la révision des lois électorales, le parlement ne se fera pas prier pour se jeter à l’eau dans les meilleurs délais. Pourvu que les nouveaux textes qui résulteront des débats parlementaires soient porteurs de calme et de paix. Les sirènes de la division, des ressentiments et des récriminations se font toujours entendre. Il faut trouver la bonne formule pour leur opposer les colombes de la paix. Au-delà du gouvernement, ce rôle incombe en grande partie à la 8ème législature. Elle a l’occasion de se rapprocher des populations par la qualité des lois qu’elle sera amenée à voter. Le test commence bientôt avec les textes sus-évoqués. Pour que vive le Bénin, chacun des 83 élus est interpellé.