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Paiement électronique de recharge prépayé : La grosse arnaque

Publié le samedi 26 octobre 2019  |  Matin libre
Jean
© Autre presse par DR
Jean Claude Houssou , ministre
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Lundi 21 octobre dernier, la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee) a lancé, à grand renfort médiatique, le paiement électronique de recharge de compteur prépayé, via les services Mtn Mobile Money et Moov Money. Dernier pays de l’Ueoma à ne pas dématérialiser son mode de paiement de facture électrique, le Bénin venait ainsi de rattraper un retard. Seulement, du point de vue technologie, le Bénin est toujours en retard. Mais il y a pire. Avec les 1% qu’il faut payer en plus du montant de recharge, le consommateur final est grugé.

C’est connu de tous que, lorsqu’on veut utiliser une technologie, il faut tenir compte de l’existant aussi bien au plan local que dans la sous-région. A défaut de proposer mieux que ce qui se fait déjà au Bénin et dans la sous-région, on doit pouvoir rester au même niveau. On n’innove pas avec une technologie déjà obsolète. C’est pourtant ce qu’a fait la Sbee avec le paiement électronique de recharge de compteur prépayé. En effet, pourquoi après avoir obtenu un code en payant sa recharge par Mobile Money, l’abonné est obligé d’aller valider ledit code au niveau du compteur avant d’obtenir la lumière ? Le seul exemple de Canal+ suffit pour montrer que, même au Bénin, cette technologie est déjà dépassée. L’abonné de Canal+, lorsqu’il recharge son compte par Mobile Money, où qu’il soit, il a accès à ses programmes. C’est automatique. Il n’est pas question d’aller encore valider un code au niveau du décodeur avant de commencer par jouir de son abonnement. Cela devrait être la même chose au niveau de la Sbee, à défaut d’une technologie plus avancée. Et quand on sait que des pays de la sous-région utilisent déjà la même technologie que Canal+ pour le paiement des factures électriques, on se demande pourquoi la Sbee, déjà en retard dans le domaine, ne pouvait pas prendre le temps pour proposer la même chose à ses clients. Que cache cette manière de procéder ? On sait que la Sbee a réceptionné, il y a quelques jours, 100 mille compteurs sur une commande de 200 mille. Alors, on se demande si le recours à une technologie déjà obsolète n’est pas fait à dessein. La Sbee ne reviendra-t-elle pas dans 6 mois obliger ses abonnés à changer de compteur ?

L’arnaque du consommateur final
Une fois encore, Canal+ servira d’exemple pour montrer que, par le paiement électronique de recharge de compteur prépayé, la Sbee gruge le consommateur final. Contrairement à tout ce qui se dit, Mtn et Moov ne sont que des revendeurs de codes d’activation. Ce sont des sociétés à qui la Sbee vend des codes d’activation qu’elles revendent à leur tour via leurs services respectifs de paiement électronique. La grosse arnaque est que la commission de distributeurs que doivent recevoir ces réseaux Gsm sort de la poche du client final. Chaque fois qu’un abonné choisit de recharger son compteur par Mobile Money, il paie 1% en plus du montant de la recharge. C’est dans ces 1%, qu’une part est dégagée pour la commission des réseaux Mtn et Moov. A contrario, les mêmes opérateurs perçoivent 3% de commission chaque fois qu’un abonné Canal+ se réabonne par Mobile Money. Avec la différence que la commission est incluse directement dans le montant de l’abonnement. Pas de 1% à ajouter.

Le chef de l’Etat doit sévir
Pourquoi faire recours à une vieille technologie ? Pourquoi les consommateurs doivent prendre en charge la commission des distributeurs ? A y voir de près, toute cette opération est une grosse arnaque. Le chef de l’Etat doit interpeller le ministre de l’Energie et le directeur de la Sbee afin de comprendre les tenants et aboutissants de ce deal bancal. Qu’est-ce qui s’est passé pour qu’on en arrive là. Qui en sont les auteurs et les complices ? Patrice Talon doit sévir. Les associations de consommateurs, la Commission de l’Uemoa et le ministère du commerce doivent réagir. A défaut, les mêmes erreurs seront répétées au niveau de la Soneb.
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