La grossesse extra-utérine (Geu) n'est pas sans dangers pour la femme. Latoundji Mohamed Chakirou, médecin gynécologue obstétricien, président du Collège national des gynécologues obstétriciens du Bénin, apporte ici des clarifications sur ces dangers.
La grossesse extra-utérine est l’une des nombreuses causes de mortalité maternelle, à en croire Latoundji Mohamed Chakirou, médecin gynécologue obstétricien, président du Collège national des gynécologues obstétriciens du Bénin. En effet, l’enfant n’a aucune chance de naitre et la maman ne pourra survivre si la Geu n’est pas découverte très tôt.
Il explique qu’une grossesse est dite extra-utérine lorsqu’elle est implantée en dehors de la cavité utérine. Autrement dit, cette grossesse se situe en dehors de l’utérus ou de l’ovaire, notamment dans la trompe. On assiste alors à une élasticité de la trompe qui finit par rompre. Ainsi, on note une hémorragie interne, d’où le décès de la mère. Pour lui, la grossesse extra-utérine est une urgence qui met en jeu le pronostic vital de la mère. Il s’agit d’un phénomène qui nécessite très tôt un diagnostic avant que la trompe ne s’éclate, insiste-t-il.
Les causes de la Geu sont multiples. Pour le gynécologue, « la grossesse extra-utérine est causée par une infection génitale, les antécédents des maladies sexuellement transmissibles, la fécondation in vitro, des antécédents d’intervention sur la trompe, des antécédents pelviens des maladies sexuellement transmissibles ». Les facteurs de risques de la Geu comprennent toutes les pathologies et tous les antécédents altérant la qualité des trompes ou tout ce qui peut ralentir la progression de l’œuf dans la trompe, ajoute-t-il. La consommation du tabac, est aussi un facteur de risque important avec une relation dose-effet, souligne-t-il. Il fait savoir que le dispositif intra-utérin (Diu), n’est pas un facteur de risque classique de la Geu. Aussi, clarifie-t-il, le Diu prévient moins bien la Geu que la grossesse intra-utérine. Car il empêche la nidation mais pas la fécondation. Par contre l’antécédent du dispositif intra-utérin est un facteur de risque de la Geu, soutient le médecin. « Le risque d’être enceinte sous le Diu est très faible mais en cas de grossesse, il y a une forte probabilité que ce soit une grossesse extra- utérine », poursuit-il. Selon lui, le diagnostic de la grossesse extra-utérine n’est pas du tout facile. Il s’agit d’un trépied diagnostic, c’est-à-dire la clinique, la biologie et l’échographie. Au niveau de la clinique, c’est habituellement les femmes qui viennent en retard de deux ou trois jours de règles. Parfois, d’autres ont des pathologies, des saignements ou des douleurs pelviennes. Lorsqu’il s’agit d’un retard de règles, un test de grossesse est demandé, mais le plus important, c’est un dosage plasmatique de béta Hcg. Si le test de dosage est négatif, fait-il savoir, on exclut donc la grossesse extra-utérine. Tant qu’on n’élimine pas la grossesse extra-utérine chez une femme qui a une douleur, on ne doit pas penser à un autre diagnostic.
Pour Latoundji Mohamed Chakirou, la grossesse extra-utérine est répétitive. Mais si l’infection génitale a été bien traitée chez la patiente, elle aura la chance d’avoir le nombre d’enfants voulu. Pour se prémunir contre, il faut éviter les infections génitales, le tabac, conseille le médecin. Une femme qui a eu une grossesse extra-utérine après le traitement, doit se faire consulter un an après. Une grossesse extra-utérine ne peut s’éviter, mais certains facteurs de risques peuvent être réduits. Par exemple, les relations sexuelles protégées peuvent réduire le risque de contracter une maladie transmise sexuellement ou une maladie inflammatoire pelvienne, diminuant ainsi le risque de maladie ectopique, ajoute-t-il.