C’est quoi aujourd’hui ce qu’il convient d’appeler opposition au régime Talon ou à la Rupture? Pour les naïfs, il s’agit du groupe des exilés en occident ou de Restaurer l’Espoir de Candide Azannai et autres.
A l’allure où vont les choses, si les choses ne sont pas clarifiées politiquement à l’avantage de ceux qui se disent mouvanciers, mais qui ont refusé de se mélanger aux partis Bloc Républicain et Union Progressiste, pour aller créer leurs propres partis, compter sur eux les yeux fermés risque de surprendre négativement.
On connait pour le Prd, sauf si on a les yeux bandés avec la volonté de ne pas les ouvrir. Mais c’est que Moelle- Bénin, et l’Udbn pourraient glisser sans arrière-pensée vers l’opposition si leur lendemain politique n’est pas clair, surtout s’il n’y a pas d’élections municipales en 2020. Leurs ambitions et leur zèle risquent de se multiplier vertigineusement. Et si les dirigeants actuels n’y prennent garde, ils s’en rendront juste qu’à l’évidence. Surtout que ces partis sont désormais légalement libres. Les hommes politiques béninois connaissent l’art de se rendre méconnaissable vers la fin du mandat d’un régime, et deviennent de brillants mathématiciens calculatrice en mains.
En plus de l’opposition formelle actuelle, et même de l’opposition en gestation volontairement ou involontairement, il y a la grande opposition que tous les hommes politiques ignorent souvent, mais qui finit souvent par les rattraper. C’est l’opinion publique. Celle du Bénin devient de plus en plus influente qu’on peut dire entre autres que c’est elle qui a voulu le boycott des dernières élections législatives et obtenu. C’est elle qui a voulu le rejet du projet de la révision constitutionnelle par deux fois.
A partir de maintenant, tout régime politique qui ne tient pas compte de cette réalité têtue est bon bouillon. Son point d’appui ce sont les réseaux sociaux. Un phénomène effroyablement envahissant qui peut aller jusqu’à décider de la direction que le pays doit prendre à telle ou telle autre époque.
Ceux qui n’y pensent pas efficacement ont choisi de faire dos à la politique.
D’ici moins de dix-huit mois tout est possible, même déjà à l’issue des municipales communales et locales.