Mesures d’apaisement politique: « Le vote d’une loi d’amnistie au profit des prisonniers va décrisper la tension sociopolitique », dixit Victor Topanou
Publié le vendredi 1 novembre 2019 | L`événement Précis
Au nombre des diverses mesures d’apaisement politique proposées par le Comité des experts, la loi d’amnistie paraît la plus importante aux yeux du Professeur Victor Prudent Topanou, membre dudit Comité et Rapporteur Général du dialogue politique. Invité de la rubrique « Sous l’arbre à palabres » du quotidien L’Evénement Précis ce jeudi 31 octobre 2019, Victor Taponou a fait savoir que cette mesure qui est l’une des revendications fortes de l’Opposition va porter sur les délits intervenus pendant la période électorale. « La plupart des délégués de l’Opposition présents au dialogue ont dit qu’ils ont leurs militants injustement emprisonnés et donc ils se sont battus pour qu’on ait cette loi ». C’est ainsi qu’à l’issue de ce dialogue, il a été recommandé, le vote d’une loi d’amnistie pour décrisper la tension sociopolitique. Abordant la pertinence de l’organisation des élections générales proposée par le Comité d’experts, l’invité de l’Evénement Précis a souligné que cette proposition a été faite lors du dialogue politique pour trois raisons essentiels.
A le croire, il s’agit dans un premier temps du coût de l’organisation d’une élection, soit une moyenne basse de dix milliards. Mais, le coût c’est également les frais de campagne que mobilisent les acteurs politiques et qui varient d’une élection à une autre.
La deuxième raison est l’impact économique d’une élection sur la caisse de l’Etat. En effet, explique le Professeur, les délégués au dialogue ont indiqué que l »administration tourne au ralenti pendant six semaines au moins, ce qui peut occasionner une perte d’un point, voire de deux points de croissance pour l’économie nationale. A cet effet les participants au dialogue ont proposé l’organisation d’élections générales pour réduire l’impact économique et financier des élections en République du Bénin. Pour ce faire, le comité a suggéré pour son applicabilité l’harmonisation des mandats et pour son pérennité la création du poste de Vice Président qui assure l’intérim du Président de la République en cas de décès ou d’empêchement définitif pour que plus jamais on ne retombe dans le cycle coûteux des élections.
La troisième raison concerne les effets induits par lesdites élections sur les acteurs politiques, notamment sur le plan psychologique. A cet effet, le Comité a proposé qu’il soit désormais organisé des élections générales pour harmoniser les mandats. Mais la mise en œuvre de cette recommandation nécessite la modification de la Constitution du 11 décembre 2019, ainsi que la création d’un poste de vice-président de la République, afin qu’aucun mandat ne soit interrompu quelles que soient les conditions.