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Réforme de la Constitution du Bénin: L’opposant Léonce Hougbadji dénonce un "braquage" et annonce des actions

Publié le samedi 2 novembre 2019  |  Partis politiques
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© aCotonou.com par Didier Kpassassi et Didier Assogba
La présidente fondatrice de la Renaissance du Bénin, Rosine Soglo et le président d’honneur Nicéphore Soglo font une sortie médiatique et réaffirment leur paternité sur la Rb
Cotonou, le 18 mai 2018. Lors de cette sortie, Ils ont reçu pour l’occasion, le soutien de nombreuses personnalités politiques notamment : Philippe Noudjènoumè, Basile Ahossi, Léonce Houngbadji, Candide Azanaï, Joseph Tamègon, Maxime Houédjissin
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Invité de la Rédaction de France 24 suite à la réforme de la Constitution béninoise effective, depuis le jeudi 31 octobre 2019, Léonce Houngbadji, opposant béninois en exil en France remet tout en cause et dénonce un "braquage" du régime de Patrice Talon. Ci-dessous, de larges extraits de son intervention.

« La Constitution du 11 décembre 1990, celle du Bénin, a été adoptée par un large consensus à la faveur de la Conférence Nationale des Forces Vives de la Nation. Aujourd’hui, près de 30 ans après, elle est défigurée par un parlement privé, sur ordre de Patrice Talon. Elle a été violée tard la nuit d’hier à aujourd’hui, après 00 heure, l’heure souvent choisie par les malfrats pour opérer.

L’opposition béninoise et notre peuple tout entier condamnent fermement ce coup de force. C’est la Constitution Talon, taillée à sa mesure, personnelle et personnalisée. C’est un coup d’Etat politique. C’est un braquage.

Notre Constitution, c’est notre identité, elle nous unit, elle nous rassemble. C’est notre espoir. Patrice Talon n’a pas le droit de la toucher derrière le peuple, dans l’opacité totale.

Une Constitution révisée dans ces conditions, sans concertation préalable avec les Forces Vives de la Nation, n’engage par notre peuple qui se battra par tous les moyens légitimes pour remettre le pays sur les rails de la démocratie.

Le poste de vice-président est créé parce que Patrice Talon est très souffrant, il est gravement malade. Il a besoin d’assurer ses arrières, préparer sa relève, protéger son clan.

Selon la Constitution Talon, lorsque le président de la République ne peut plus assumer ses charges, son vice-président élu avec lui prendra la relève, deviendra président de la République, et nommera un nouveau vice-président à sa place. L’objectif est clair, permettre à Patrice Talon et à son clan de s’accrocher au pouvoir, de garder le pouvoir à vie. Le grand danger avec ce cycle infernal, vous aurez un jour à la tête du Bénin un président et un vice-président nommés. Il y a un gros risque de contagion dans la sous-région africaine.

En réalité, Patrice Talon a peur de la compétition électorale. Il déteste les urnes. Il avait empêché l’opposition en avril 2019 de participer aux élections législatives en prenant des mesures d’exclusion financières et administratives. D’où la parodie d’élections organisées le 28 avril 2019 qui a abouti à la mise en place d’un parlement de sang, un parlement illégal, illégitime, un conseil d’administration constitué de députés godillots nommés et installés par la force des armes et le sang des Béninois. Vous vous souvenez des massacres des populations civiles non armées à Cotonou et au nord du pays par l’armée et la police sur ordre de Patrice Talon. Elles ont tiré à bout portant sur des populations à mains nues, tuant des dizaines de nos compatriotes dans le dos, à balles réelles. Votre chaîne de télévision a, de façon professionnelle, couvert tous ces événements dramatiques.

La loi d'amnistie est un non événement. Nous ne reconnaissons pas le parlement privé de Patrice Talon qui l’a votée. Le Bénin, à ce jour, n’a pas d’Assemblée nationale. Toute initiative prise par les députés nommés n’a pas de sens aux yeux de notre peuple.

Cette loi d'amnistie est une prime à l’impunité. Talon a besoin de cette loi pour couvrir les crimes contre l’humanité commis à Cadjèhoun, à Cotonou, et au nord du pays, en mai et juin 2019, par son armée et sa police. Il a besoin de cette loi d'amnistie pour se protéger et protéger aussi ses hommes armés qui ont commis ces crimes contre l’humanité sur ses ordres.

A ce jour, les corps des victimes sont toujours confisqués par le pouvoir. Les familles attendent les corps pour faire leur deuil. Nous devons continuer la lutte pour que justice soit rendue aux martyrs de la démocratie tombés sous les balles réelles de Patrice Talon. Nous n’avons pas le choix : Nous resterons debout pour sauver notre patrie. Car la crise socio-politique s’aggrave et notre devoir patriotique est de faire en sorte que notre pays retrouve son identité, sa place dans le concert des nations démocratiques. »
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