Dix-sept victimes à la barre, des milliers d'autres sur le trottoir : le procès d'un vaste réseau de prostitution, qui s'ouvre le 6 novembre 2019 à Lyon, illustre le trafic en croissance exponentielle des jeunes femmes entre le Nigeria et l'Europe.
Le phénomène a pris "une ampleur considérable" ces dernières années en France, souligne l'ordonnance de renvoi des 24 prévenus devant le tribunal correctionnel pour aide au séjour irrégulier, proxénétisme aggravé, traite d'êtres humains et blanchiment d'argent en bande organisée.
Dans les rues de l'Hexagone, les Nigérianes ont pris le pas sur les filles venues de Chine ou d'Europe de l'Est. Dans l'agglomération lyonnaise, des contrôles de police en ont recensé 250, soit la moitié des effectifs, durant le démantèlement de ce réseau qui aurait rapporté jusqu'à 150 000 euros par mois.
Un pasteur au banc des accusés
L'enquête a démarré en 2016 grâce à un témoignage dénonçant un pasteur, Stanley Omoregie, comme proxénète propriétaire de plusieurs appartements loués à des prostituées qu'il exploitait.
Je veux les meilleures, celles qui sont mûres et qui ont de beaux corps. Celles qu'on peut contrôler, pas celles qui causent des problèmes
Stanley Omoregie, accusé
Ecoute téléphonique
Cette discussion fait partie des multiples conversations téléphoniques versées au dossier - une erreur de traduction, d'après le principal accusé.
L'accusation le présente comme la "clé de voûte" d'un réseau actif sur Lyon, Montpellier et Nîmes, essentiellement familial et composé de 10 femmes pour 14 hommes, dont "une proxénète" exploitant sept prostituées et négociant l'arrivée d'une dizaine d'autres. Ce qu'il conteste en se présentant comme leur défenseur.... suite de l'article sur Autre presse