La triste nouvelle est tombée hier tôt le matin. Le célèbre avocat, Me Zakari Djibril Sambaou a rendu l’âme dans la nuit du lundi au mardi dernier, dès suites d’un cancer de foi qui le rongeait à petits coups depuis des mois. Conformément au rythme d’inhumation dans la région musulmane dont il est l’un des fidèles, il sera enterré ce mercredi à Bassila, au Nord du Bénin, d’où il est originaire. Brusque départ d’un avocat qu’on dit très brillant, avec à l’actif plusieurs procès gagnés. Précoce départ également d’un antirévisionniste qui lâche ainsi ses pairs, Me Djogbénou Joseph, Gaston Zossou, Orden Alladatin et tous les autres initiateurs du fameux mouvement «Mercredi rouge». Me Sambaou s’est déchainé depuis que le projet de révision de la constitution a été transmis à l’Assemblée nationale. Conférence de presse, déclarations diverses, marches de protestations… Il était de tous les combats engagés pour empêcher ce projet d’aboutir.
L’homme qui quitte ainsi ce monde à 43 ans s’est aussi fait remarquer dans d’autres affaires non moins récentes, dont le procès de son confrère Me Lionel Agbo qu’il a ardemment défendu contre le Chef de l’Etat qui l’accusait d’offense et de diffamation envers sa personne. Il n’en est pas moins dans le dossier dit d’empoisonnement du Chef de l’Etat dans lequel il intervient également, comme avocat conseil dans le camp de Talon. Me Sambaou, ex Président de l’ONG Droit de l’Homme, Paix et Développement (DHPD) compte beaucoup d’autres combats à son actif dont doivent se rappeler avec beaucoup d’émotion, aujourd’hui, tous ceux qui lui vouent admiration et respect.
Bras droit de Me Djogbénou, son mentor, son ainé et également l’un de ses meilleurs alliés, l’illustre disparu a été aussi un franc collaborateur de l’ex-ministre en charge des relations avec les institutions Baba Bodi. Il fut également un membre actif du mouvement Fors-Elections, alors créé à la veille de la présidentielle 2011.
Il avait de même décrié plusieurs fois l’affaire Icc-Services, qui était pour lui, « l’exemple parfait de la mal gouvernance sous le régime de Boni Yayi ». On dit également de lui qu’il était un très bon procédurier au niveau du barreau de Cotonou qu’il a intégré en décembre 2000 après sa prestation de serment.