Cotonou abrite, du 4 au 8 novembre, une conférence technique internationale dans le cadre du Programme mondial « Sécurité alimentaire et renforcement de la résilience» initié par l’Allemagne. Les approches efficaces pour lutter contre la malnutrition sont au cœur des échanges.
Autour de la problématique de la sécurité alimentaire et nutritionnelle pour les peuples et les économies, sont mobilisés à Cotonou des acteurs du Programme mondial « Sécurité alimentaire et renforcement de la résilience ».Il s’agit d’une conférence technique sur les «Approches efficaces pour lutter contre la malnutrition et le potentiel de mise à l’échelle », qui réunit, pendant cinq jours, des participants provenant des douze pays d’intervention de ce programme à savoir Bénin, Burkina Faso, Cambodge, Ethiopie, Inde, Kenya, Madagascar, Malawi, Mali, Togo, Yémen et Zambie. Il est question pour eux de partager leurs diverses expériences en matière de stratégies et de facteurs de succès face aux défis d’amélioration des performances du secteur agricole et rural en général et du sous-secteur alimentation et nutrition en particulier.
Initié par le ministère fédéral allemand de la Coopération et du Développement économique (Bmz) dans le cadre de l’initiative « Un seul monde sans faim»(Sewoh), le programme en question vise, comme sa dénomination l’indique, à améliorer la situation alimentaire et nutritionnelle et la résilience aux crises alimentaires des personnes, surtout des femmes en âge de procréer, des femmes enceintes, des mères allaitantes et des jeunes enfants (0 à 23 mois) dans les zones d’intervention, précise Claudia Lormann-Nsengiyumva, chef du programme.Cette lutte contre la malnutrition passe, entre autres, par une approche multisectorielle à travers des synergies dans les domaines de l’agriculture, de la santé, de l’éducation, de la protection sociale ainsi que l’assainissement de l’eau et de l’hygiène, renchérit Anna Friedmann – Pfautsch, représentant de la Bmz.
Procédant ce lundi à l’ouverture des travaux, le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Gaston Dossouhoui, a invité les participants à prendre en compte la nécessité de développer, dans les interventions futures des projets, des actions visant à renforcer la capacité des ménages agricoles dans la gestion des risques et catastrophes naturelles, à favoriser la diversification et la pérennisation de leurs revenus ainsi que le désenclavement de certaines zones pour améliorer l’accès aux marchés. Les priorités devraient être également orientées vers la valorisation des filières agricoles à haut potentiel économique et la sensibilisation des populations vulnérables à une alimentation saine et équilibrée, a exhorté le ministre.
En marge des exposés, les participants visiteront demain, à Porto-Novo, Zè, Comè et Kpomassè, des sites d’entreprises et des ménages soutenus notamment dans le cadre duProjet multisectoriel d’alimentation, de santé et de nutrition (Pmasn) et du programme mondial « Centres d’innovations vertes pour le secteur agroalimentaire » (Prociva) de la Giz. Echanges avec les autorités locales sur les expériences des communes avec les interventions du Conseil de l’alimentation et de la nutrition (Can), exposition de la diversité alimentaire desdites localités, présentation des promoteurs et des ménages modèles (site intégré avec jardin de case ; pisciculture, élevage d’escargots et de volaille), démonstrations culinaires et dégustation, marqueront les visites.
L’agriculture, à travers plusieurs programmes et instruments (Proagri, Prosol, Pas-Pna, Pacc, Fi-Agri, Fsoa),occupe la première place dans le portefeuille de la coopération allemande au Bénin avec un volume global de plus de 110 millions d’euros, souligne l’ambassadeur Achim Tröster. En plus des axes prioritaires en cours, « Nous soutiendrons la formation professionnelle dans le secteur de l’agriculture et nous veillerons à ce que les résultats obtenus et les méthodes introduites soient pérennisés », promet le diplomate allemand.