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Consommation de boissons alcoolisées : Les nuisances d’un plaisir éthylique

Publié le jeudi 7 novembre 2019  |  Fraternité
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© Autre presse par DR
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L’une des industries les plus prospères au monde est celle de la fabrication et de la vente des boissons alcoolisées, en raison du nombre sans cesse croissant de consommateurs. Mais la plupart de ceux-ci ignorent les implications de cette consommation, qu’elle soit occasionnelle, minime, régulière ou abusive.
Adoukouè, une très belle jeune fille de la vingtaine environ, est allongée, lasse, presque inconsciente dans l’une des cellules d’un service de la place. Et pour cause, elle a participé un mercredi matin vers 10h à une fête organisée par ses camarades d’amphi. « J’ai pris ce matin-là une liqueur forte. C’était sucré. Par conséquent, j’en ai bu l’équivalent de plus d’un verre à bambou », confie-t-elle un an plus tard. Aujourd’hui, c’est avec un grand regret qu’elle décrit l’état dans lequel elle s’est retrouvée quelques minutes et toute cette journée après avoir bu. « Un moment après, j’ai commencé par sentir le vertige. Or, je devais me rendre à mon lieu de stage juste après la fête. Prise par un camarade sur sa moto, mes pieds n’arrivaient plus vraiment à tenir sur les pose-pieds. Cependant, j’ai tout fait pour qu’il ne se rende pas compte de mon état d’ivresse de peur qu’il ne cherche à en profiter », ajoute-t-elle. Adoukouè a vomi cinq fois dans la journée. Elle n’a pas non plus manqué d’avoir les vertiges jusqu’au soir. Conséquence, elle n’a pu être productive sur son lieu de stage ni ce jour ni les autres jours de la semaine. Et pour cause, elle a dû traiter un paludisme déclenché par l’ivresse.
Malheureusement, comme cette jeune fille pleine d’avenir, d’innombrables personnes prennent des boissons alcoolisées. Certains le font occasionnellement et en quantité selon eux " raisonnable ". Par contre, d’autres en prennent régulièrement et en quantité considérable. Pour Afoladé, savourer une bière par moment n’est pas nuisible, au contraire cela est bénéfique pour l’organisme.

Consommation des boissons alcoolisées, du suivisme
Selon le sociologue-anthropologue Ulrich Ayéni, professeur assistant à l’Université d’Abomey-Calavi, boire de l’alcool ne relève pas d’un besoin biologique, mais plutôt une façon de chercher à plaire à un cercle d’amis qui s’y livrent. « En effet, certains individus ne supportent pas l’alcool, sont obligés d’en prendre parce que leur cercle d’amis le fait et ne pas en prendre peut conduire au risque d’être écartés ou dans certains cas de perdre la considération de ces derniers. Du coup, certains ressentent la prise d’alcool comme plutôt un rite de passage. C’est effectivement le cas de beaucoup de gens dans nos sociétés. Codjo, un fonctionnaire témoigne : « Je ne supportais pas du tout l’alcool avant l’université et de m’engager dans une relation amoureuse avec une fille qui en consommait allègrement. Complexé par le fait que toutes les fois, je ne prenais que des boissons sucrées et que les servantes des buvettes que nous fréquentions commettaient souvent l’erreur de mettre la bière devant moi et non devant ma copine, j’ai commencé à m’y essayer ». Mais, ce n’est pas fini. Quand il a changé de profession, ses collègues consomment diverses sortes de boissons enivrantes, il s’est dit devoir s’adapter à son milieu. Malheureusement, lorsqu’il prend même une seule bouteille de bière, il doit aussitôt aller se coucher sinon il se met à tenir des propos dont il n’a pas l’habitude en temps ordinaire.

Les boissons alcoolisées, une nécessité ou un surplus d’alcool
Pour le docteur Stéphane Hountovo, gynécologue-obstétricien, scientifiquement parlant, l’alcool dont a besoin l’organisme humain pour bien se porter lui est déjà fourni par les aliments que nous consommons. « En réalité, lorsque nous, médecins, parlons de la nécessité d’avoir de l’alcool dans l’organisme, il s’agit de celui produit par la transformation des aliments consommés. Quand vous mangez par exemple de la pâte ou du haricot, bref tout ce que vous consommez se transforme. De cette transformation chimique de l’aliment ressortent des équivalents d’alcool. Mais cela est bien différent de l’alcool extérieur que nous apportons à l’organisme », déclare-t-il. Il ajoute que les arguments selon lesquels la prise des boissons alcoolisées favoriserait la cicatrisation des plaies… sont simplement du leurre : « Et ceux qui ne prennent pas ce genre de boissons, leurs plaies ne se cicatrisent-elles pas ? Au contraire, cela se fait même très vite. Ce sont alors de faux arguments. Quant aux femmes enceintes et aux nourrices qui pensent que c’est grâce à la bière et autres que leurs seins pourront produire assez de lait maternel pour leur nourrisson, ce n’est pas le cas. En effet même si elles n’en prennent pas, le lait maternel sortira au plus tard 12h après l’accouchement naturellement ».
Abondant dans le même sens que le gynécologue, Ulrich Ayéni, sociologue-anthropologue affirme : « L’alcool n’est en aucun cas biologiquement nécessaire à la vie, comme le sont les glucides, lipides, protéines, vitamines… Sa consommation est donc un choix individuel et/ou social lié au désir ou à la dépendance. En prenant en compte ces différents paramètres, nous pouvons retenir que la prise de boisson alcoolisée ne tient plus que du simple fait d’un désir ». A l’en croire, boire c’est être en marge de la réalité sociale.

Apparemment savoureuses mais destructrices du corps humain
A entendre plusieurs consommateurs, les boissons enivrantes donnent une sensation de bien-être. Cependant, les spécialistes de la santé humaine ne sont pas de cet avis. A les en croire, non seulement cette sensation est fausse mais également plus tard, c’est l’organisme qui se détériore de jour en jour. En effet d’après nos recherches, L’alcool est une substance qui n’est pas digérée : le sang le transporte directement dans toutes les parties de l’organisme en quelques minutes. De ce fait, une grande partie est transformée au niveau du foie. L’alcool reste donc dans le corps tant que le foie n’a pas fini son travail, à savoir une heure pour un verre standard d’alcool. En réalité, des travaux médicaux ont révélé que même consommé en faible quantité, l’alcool a une influence sur le développement de nombreuses maladies : cancers, maladies cardiovasculaires et digestives, maladies du système nerveux et troubles psychiques. L’alcool peut également être à l’origine de difficultés plus courantes (fatigue, tension artérielle trop élevée, troubles du sommeil, problèmes de mémoire ou de concentration, etc...). Certains consommateurs de boissons alcoolisées s’appuient sur le fait qu’ils n’en prennent qu’une petite quantité pour réfuter l’avis médical d’après lequel la consommation de boissons alcoolisées augmente le risque de certains cancers et ce à partir d’un verre d’alcool par jour.
Ce risque est le même quelle que soit la boisson alcoolisée consommée : vin, bière, apéritif ou alcool fort (spiritueux). C’est la molécule d’alcool dénommée éthanol qui est cancérigène. Sept cancers ont un lien avéré avec une consommation d’alcool dès un verre par jour : de la bouche et la gorge (larynx, pharynx), de l’œsophage, du foie, du côlon et du rectum ainsi que du sein.
Dr Stéphane Hountovo rend plus explicites ces inconvénients sanitaires des boissons alcoolisées comme le Sodabi, la bière… Il déclare « Ces boissons brûlent de la gorge jusqu’à l’estomac. Quelques années plus tard, les conséquences sur le consommateur sont notamment l’ulcère gastrique, les inflammations de l’œsophage, la rougeur des lèvres chez certaines personnes. Le gynécologue-obstétricien ajoute que plus la personne s’expose à l’alcool, plus cela détruit progressivement tous ses organes et surtout le foie car c’est ce dernier qui emmagasine presque tout l’alcool ingurgité. Le foie est à petit feu ruiné. En outre, il y a les hépatites alcooliques qui vont modifier le foie dans son organisation naturelle, ce qui va entraîner plus tard ce qu’on appelle la cirrhose qui va déboucher sur le cancer de foie et ceci seulement à 40 voire 50 ans. L’alcool baisse aussi le taux de glycémie et cause le manque d’appétit. Or chez les femmes enceintes, si ce taux est trop bas, le fœtus meurt. Selon Dr Stéphane Hountovo, la médecine proscrit la consommation des boissons alcoolisées chez la femme enceinte. En plus, les vitamines nécessaires ne sont plus synthétisées par le foie. Le consommateur a, par ricochet, une carence en tout. Autres conséquences, l’alcool affaiblit les nerfs des yeux, du cœur, des poumons, des organes sexuels, ce qui engendre par exemple à long terme des bronchites, des toux chroniques interminables et chez des hommes l’impuissance sexuelle, l’éjaculation précoce et des faiblesses sexuelles.

Les relations sociales et le rendement professionnel mis à mal
Une fois ivre, le consommateur de boissons alcoolisées met à mal ses relations avec ses proches. Sa vie professionnelle, matrimoniale, économique… peut également être touchée. Le psychologue clinicien Bossou Koumabé et le sociologue-anthropologue Ulrich Ayéni élucident ce fait par leurs propos. « Trop boire, mal boire sont synonymes non seulement de dégradation de l’organisme, de dépendance physiologique ou psychologique, mais aussi et surtout d’incapacité de la part de l’individu à faire face aux exigences de la vie quotidienne, à assumer les responsabilités qui sont le propre de tout individu libre et autonome. En se montrant incapable de prendre en charge les devoirs associés aux statuts que les rôles qu’il occupe "objectivement" imposent (parent, travailleur, citoyen, homme/femme), l’alcoolique perd aussi et corrélativement les droits que ces statuts définissent et accordent à tout individu qui s’en montre digne », laisse entendre Ulrich Ayéni. La dépendance des boissons enivrantes ou l’état d’ivresse a des conséquences sur la vie professionnelle, économique, et ou sur la vie de couple du buveur. Or, le psychologue clinicien Bossou K. et le gynécologue-obstétricien Stéphane H. s’accordent pour dire que la prise d’une petite quantité de ces boissons entraîne une certaine dépendance chez ceux qui s’y adonnent.
« Celui qui travaille dans un service et qui prend ce type de boissons est rapidement passible de fautes et erreurs puisqu’il ne peut plus se contrôler. Et même si le concerné est un ouvrier, puisque l’alcool impacte les nerfs, il ne pourra pas avoir un bon rendement professionnel. C’est donc dire que l’individu soit un maçon, un enseignant…, l’alcool lui est toujours nuisible. En effet, son rendement professionnel devient pauvre », renchérit Bossou Koumabé, parlant de l’impact négatif de ces boissons sur la vie professionnelle du consommateur. Il faut noter également que la consommation de ces boissons implique des dépenses et donc désavantage économiquement aussi bien l’alcoolique que le consommateur occasionnel.

Attention aux sucreries fortement alcoolisées !!!
Nous nous sommes rendus compte lors de nos investigations qu’il existe aujourd’hui sur le marché des boissons ressemblant à des sucreries mais étant de véritables boissons enivrantes. Communément appelé Hooto dans le quartier Allègléta, à Godomey Togoudo, dans la commune d’Abomey-Calavi, il a subi les désastres de l’une de ces boissons fortement déguisées en sucreries. Il raconte sa mésaventure : « Le 1er Janvier 2019, des jeunes de ma maison nous ont acheté deux casiers de sucreries. Pensant que c’étaient des sucreries, j’en ai pris trois cannettes. Or, chaque cannette contient 18% d’alcool sans que je ne m’en rende compte. Après les avoir prises, je me sentais bizarre, je suis vite allé me coucher. De 15h je ne me suis réveillé qu’à 21h, croyant qu’il fait déjà jour ». Il n’était malheureusement pas le seul dans sa maison, ce jour-là, à avoir suffisamment et naïvement pris des boissons fortement alcoolisées déguisées en sucreries. « Faisons donc très attention même quand nous sommes face à des boissons présentées comme étant des sucreries. Lisons bien les informations mises tout autour pour voir si elles contiennent de l’alcool », conclut Adoukouè apeurée par cet état de choses.

S’en défaire, C’est possible !
Oui, il est bel et bien possible de vivre sans consommer les boissons alcoolisées puisque au dire des différents spécialistes intervenus dans cet article, ces liquides sont un surplus d’alcool dans l’organisme. Mais la question est : Comment y parvenir que l’on en soit un accro ou non ? Selon Bossou Koumabé, il est mieux de ne pas prendre du tout de l’alcool mais pour les dépendants, il faut qu’ils soient aidés par des psychologues cliniciens et des psychiatres. Ces derniers emploient certaines techniques pour leur permettre de sortir de la dépendance alcoolique. Pour le pasteur Bienvenu Goussanou, président des églises baptistes du Bénin, la rééducation de ce genre de personne doit être non seulement psychologique mais aussi et surtout chrétienne pour avoir un succès plus probant. Et puisque Jésus a dit que les hommes connaîtront la vérité et la vérité les rendra libres, voici quelques vérités bibliques susceptibles d’affranchir aussi bien les alcooliques que les buveurs occasionnels. « Pour qui les ah ? Pour qui les hélas ? Pour qui les disputes ? Pour qui les plaintes ? Pour qui les blessures sans raisons ? Pour qui les yeux rouges ? Pour ceux qui s’attardent auprès du vin, pour ceux qui vont déguster du vin mêlé. Ne regarde pas le vin qui paraît d’un beau rouge, qui fait des perles dans la coupe et qui coule aisément. Il finit par mordre comme un serpent et par piquer comme un basilic » Proverbes 23:29-32. Voilà le sort des consommateurs de boissons alcoolisées. Mais si vous pensez que vous êtes né pour un but précis, sachez que le créateur a un grand plan pour vous : « Mais il m’a dit : Tu vas devenir enceinte et tu lui enfanteras un fils et maintenant ne bois ni vin ni liqueur forte, et ne mange rien d’impur, parce que cet enfant sera consacré à Dieu dès le ventre de sa mère jusqu’au jour de sa mort » Juges 13:7. Voici la conduite à avoir si vous pensez que vous êtes destinés à être un grand homme ou une grande femme sur terre : « Car il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira ni vin, ni liqueur enivrante et il sera rempli de l’Esprit Saint dès le sein de sa mère » Luc1:15 car « Ce n’est point aux Rois, Lemuel, ce n’est point aux Rois de boire du vin, ni aux princes de rechercher des liqueurs fortes, donnez des liqueurs fortes à celui qui périt, et du vin à celui qui a l’amertume dans l’âme » Proverbes 31:4, et « Nous obéissons à tout ce que nous a prescrit Jonadab, fils de Recab, notre père : Nous ne buvons pas de vin pendant toute notre vie, nous, nos femmes, nos fils et filles » Jérémie25:8.
Sinatou ASSOGBA (Coll.)
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