La Cour a tranché. Rien à signaler après le contrôle de constitutionnalité. Un chapitre est clos. Juste une signature et ce sera la promulgation de la loi N° 2019-40 portant révision de 47 articles de la Constitution du 11 décembre 1990. Mais avant, le texte voté au petit matin du 1er Novembre dernier est disponible et tout est désormais clair. Sauf erreur de ma part, à cette étape-ci, le processus de révision est irréversible et à de nouvelles donnes, les Béninois devront apprendre à s’habituer. Contents ou pas, autant se faire une raison et nous concentrer sur le devenir de la Nation. D’ailleurs, dans le monde, il existe encore trois pays à savoir la Grande Bretagne, Israël et la Nouvelle-Zélande qui jusqu’aujourd’hui n’ont pas une Constitution entièrement écrite. Pourtant, les Béninois, jaloux de leur loi fondamentale post Conférence nationale ne les égalent pas en matière de civisme, de pratiques démocratiques encore moins dans la participation au développement de leur pays.
Alors, au-delà d’une Constitution X ou Y, un pays tient debout grâce à la franchise dans l’implication des masses laborieuses et du sens de responsabilité de sa classe politique. Sur ces deux aspects, sans langue de bois, je suis d’avis avec le Général Mathieu Kérékou que nos intellectuels qui ne raisonnent qu’au gré de leurs intérêts sont vraiment des tarés. Je vais faire un détour en Chine, pour constater avec vous que le culte du travail bien fait n’a rien à voir avec quelques articles alignés. C’est dire qu’on aura beau avoir la meilleure Constitution ou s’accrocher à des fondamentaux, si le Béninois, du sommet à la base, ne se remet pas en cause et renaît de nouveau, je suis formel que rien ne changera. Et donc, avant la loi fondamentale, les mentalités d’abord et ce n’est pas le président Joseph Djogbénou qui dira le contraire : « Dans ce pays, nous avons un problème de têtes et non de textes ».
C’est pourquoi, si Patrice Talon veut réellement être porté en triomphe à la fin de son premier mandat, il y a les chantiers de l’intégrité morale, du goût au travail et d’une vision prospective plus inclusive du développement intégral du Bénin sur lesquels il a l’obligation de travailler davantage. Bien vrai qu’il est plus facile d’opérer des réformes, de changer les lois que de relever le défi de la qualité intrinsèque des ressources humaines. Mais, la valeur d’un leader se détermine surtout par sa capacité à imprimer un dynamisme de vrais patriotes et de gagneurs à son peuple et à changer le cours de l’histoire.
Tout bien pesé, les incessants essais du chantre du Nouveau départ dans ce sens sont encore loin de faire l’unanimité. Toutefois, à un an, 5 mois de la fin de son règne, s’il le veut bien, sur ce point et après une révision qui lui tenait à cœur, il peut combler le retard accusé. Somme toute, le Béninois lambda ne veut que d’une chose : la Fraternité, la justice et un travail qui profite à tous. Tout le reste n’est que folklore.
Sérieusement, avec la révision constitutionnelle, les acteurs politiques n’ont réglé que des détails pour un véritable essor de notre pays. Sinon, les principaux goulots d’étranglement sur la voie du développement du Bénin., c’est d’abord les hommes notamment nos têtes pensantes. Par conséquent, rangeons de côté les Constitutions et travaillons individuellement et collectivement. Dans quelques années, chacun tirera ses conclusions.