Conseiller politique du président du parti Forces cauris pour le développement du Bénin (FCDB), Alain Adihou était ce dimanche sur l’émission «Ma part de vérite» de Golfe Tv Africa. L’ancien ministre estimé que son parti est 85% d’accord avec le contenu de la nouvelle constitution du Bénin.
Le premier élément à retenir de l’intervention de Alain Adihou est que le parti FCDB est un parti de l’opposition constructive. Pour lui, il ne s’agit pas d’être systématiquement contre les actions du régime en place. Il est question d’œuvrer pour le développement du Bénin. Cela dit, l’ancien ministre est revenu sur le dialogue politique des 10, 11 et 12 octobre 2019. Il estime que le comité d’experts mis en place pour réécrire les recommandations issues de ce dialogue n’a pas respecté les décisions prises.
Il est vrai qu’il y a eu consensus sur les grandes lignes. Mais, il était prévu que les participants se retrouvent encore sur certains sujets. Ensuite, il a dénoncé la composition du comité des experts. Pour lui après les deux qui ont conduit le dialogue politique, il y a sept autres membres qui ne sont que des politiques dont un seul de l’opposition.
Des élections générales
Sur la question des élections générales, Alain Adihou estime que personnellement il aurait souhaité que ça soit en 2021. Il démontre que si ces élections étaient en 2021, on aurait fait la même manœuvre qu’en 2026. Il explique que pour des élections générales en 2026, on a rallongé le mandat des députés à cinq tout en prenant le soit de raccourcir à trois ans le mandat des députés qui seront élus en 2023. Pour les élus locaux et communaux qui seront issus des élections de 2020, leur mandat sera rallongé d’un an.
Le chargé des questions politiques des FCDB estime que c’est les mêmes ajustements qu’on aurait faits si les élections générales étaient pour 2021. Mais «la différence c’est un sursaut patriotique pour permettre qu’en 2021 nous ayons de nouvelles législatives pour apaiser le peuple». Donc, les élections en 2021 gagneraient à décrisper l’atmosphère mais ce n’est pas l’option qui a été faite pour des considérations qu’il ne partage pas mais qu’il subit.
Du poste de vice-président
Il a rappelé que la proposition d’instauration du poste de vice-président n’a pas été discutée lors du dialogue politique. Ensuite, il a souligné que pour éviter le fait que chaque président installé cherche à effacer totalement ce que son prédécesseur a fait, il est d’accord pour Mais ce qu’il dénonce ici c’est la précipitation dans laquelle cela a été fait qui a entraîné une incongruité. Car, il démontre qu’après l’élection d’un duo présidentiel, dès que le vice-président assure le rôle de président en cas de vacance de pouvoir, lui vice-président devenu président doit nommer un vice-président. Et donc, il va remplacer un élu par un nommé. Il estime donc que ce dernier alinéa de l’article 50 de la nouvelle constitution ne respecte pas l’esprit démocratique et n’a pas sa raison d’être.
Concernant l’autorisation donnée au chef de l’Etat de ratifier des accords de financement avant d’en informer le parlement, il pense que c’est une façon de renforcer le pourvoir du président de la République.
Du parrainage
Alain Adihou trouve que ce dossier est aussi délicat. Le souhait a été de renforcer les partis politiques et leur permettre d’avoir une bonne assise. C’est pourquoi il fallait instaurer le parrainage et cela ne devrait pas poser de problèmes. Il est conscient que le risque est qu’il soit utilisé de façon discriminatoire comme le quitus fiscal. Il précise que le code électoral val’instauration d’un poste de vice-président. Donc, il avait déjà émis la réflexion avec des amis.
préciser quel genre d’élu et combien doit parrainer. Mais, il faut que ce code électoral ne soit pas voté en procédure d’urgence et que les autres sensibilités de la République soient associées aux débats.
Il a souhaité que ce code ne soit pas modifié comme l’a été la charte des partis politiques jeudi dernier. Car, il dit qu’il ne sait pas ce qui a été fait par rapport à la charte des partis politiques. Il rappelle que l’une des lois crisogènes est la charte des politiques. Et si ce sont les députés des deux blocs seuls qui doivent décider du contenu, ce n’est pas bien.
Par rapport à l’institutionnalisation du conseil national de renseignements et du conseil de défense et de sécurité, que les raisons évoquées sont d’ordre conjoncturel. «Je comprends que l’on constitutionalise cela», a laissé entendre l’ancien ministre Alain Adihou. Mais, la crainte est dans la composition de ces deux conseils. Il pense que «ça donne l’impression d’une domination de l’exécutif». Pour lui, la composition de ces deux conseils renforce le pouvoir présidentiel.