Le prix de l’essence de contrebande en provenance du Nigeria, a augmenté subitement en 48 heures à Cotonou et dans les périphéries de la capitale économique. Plusieurs témoins affirmaient lundi soir, que le prix de l’essence tournait autour de 550 à 600 Francs CFA, mais il est passé à 700 francs ce mardi matin dans certaines localités du pays.
Selon les premières informations, cette augmentation est liée à la dernière décision du gouvernement fédéral nigérian. Il a interdit par l’intermédiaire des services de la douane la livraison de tout produit pétrolier dans un rayon de 20km des frontières du Nigéria.
Au quartier Kouhounou à l’entrée de la ville de Cotonou, un « contrebandier » a confirmé à notre rédaction que « ca ne fait que commencer ». Il a précisé avec inquiétude que les jours à venir seront extrêmement difficiles. Notre source soutient par ailleurs que « les chemins de la contrebande ont été militarisés », et qu’il devient périlleux pour les contrebandiers de faire passer le produit frelaté.
Une seconde raison explique cette augmentation vertigineuse selon lui. Elle est due à une forte pression du coté béninois où les frais de passe ont été augmentés.
Au Bénin l’essence à la pompe tourne autour de 550 francs CFA, et les stations services ne couvrent pas tout le territoire. « Un cout légèrement élevé pour le fonctionnaire modèle dans le revenu minimum tourne autour de 35.000 à 40000 francs CFA » affirme Jonas Kocou , instituteur à Abomey Calavi.
L’impasse.
Cette nouvelle mesure des autorités nigérianes est la seconde après celle prise en Août 2019, pour interdire la contrebande du riz vers le Nigéria. Depuis, les autorités nigérianes n’ont cessé du durcir le ton. Une rencontre tripartite est prévue entre le Bénin, le Nigéria et le Niger, mais il se murmure de plus en plus, que l’embargo sur le Bénin a des relents politiques.
Selon des déclarations récentes de Paul Atita Kato , un des avocats de l’ancien Chef d’Etat, la fermeture de la frontière serait liée aux troubles constatées lors des dernières élections législatives et au traitement infligé à Boni Yayi qui a passé 52 jours « en résidence surveillée ». Faux, a répondu Patrice Talon dans un entretien accordé à RFI. Il a souligné par ailleurs que la situation des frontières terrestres entre les deux pays est difficile, et préoccupante aussi bien pour le gouvernement, pour la population béninoise que pour les autorités nigérianes. Il a aussi laissé entendre, que Muhammadu Buhari est très embarrassé de la situation. Patrice Talon a d’ailleurs invité Boni Yayi à rejoindre le Bénin.
L’ancien chef d’État lui, installé actuellement au Nigeria continue de réclamer la réorganisation des élections législatives.