Fermeture des frontières nigérianes : L’Observatoire de la Gouvernance en Afrique fait des recommandations pour le dénouement de la crise au gouvernement béninois
La situation faite de la fermeture des frontières nigérianes au détriment du Bénin a plongé l’économie béninoise dans dans un ralentissement exceptionnel depuis plusieurs mois. Il est vrai que différentes institutions de la république s’activent pour le dégel de la crise mais jusqu’à présent, aucune lueur d’espoir ne dissipe l’inquiétude sans cesse croissante des citoyens béninois. Pour apporter sa contribution au débat et aider le Bénin à faire efficacement face à la situation, l’Observatoire de la Gouvernance en Afrique fait un certain nombre de recommandations pratiques au gouvernement et aux autorités politiques. En effet, l’Observatoire de la Gouvernance en Afrique (O.G.A) est un organisme à but non lucratif spécialisé dans la formation des ressources humaines, la maitrise du système de production, la réforme des institutions économique et sociale ainsi que la diffusion et l’appropriation des meilleures pratiques de gouvernance dans tous les secteurs en Afrique. Lire ci-dessous l’intégralité des recommandations.
FERMETTURE DES FRONTIERES DU NIGERIA :
RECOMMANDATIONS DE POLITIQUES DE DÉNOUEMENT
I-Impossibilité de demeurer dans une relation commerciale, politique tendue avec son voisin le plus immédiat
1- En tenant compte de sa position
°Économique (en Afrique et dans la CEDEAO) ;
°De la population : un marché potentiel pour le Bénin dans le cadre la ZLECAF
2- Des risques potentiels de conflits avec le Nigéria dans un environnement non apaisé
°Guerre commerciale ;
°Affrontements armés ;
°Retombées politiques imprévisibles sur le plan national après les élections parlementaires conflictuelles, même respectant les normes de démocraties fixes au départ, apparues non consensuelles par l’opposition dans son application.
II-Recourir à la négociation
1-C’est une vertu par la position du Bénin vis-à-vis du Nigéria ;
2-Une attitude de sagesse en raison des principes de la CEDEAO et des relations existant entre les deux nations.
III-Mesures concomitantes à prendre, en engageant les négociations avec le Nigéria
1-L’utilisation des capacités nationales
Le rôle de l’administration dans la formation des richesses nationales (positionnement stratégique des secteurs des entreprises et des acteurs essentiels de l’économie nationale) ;
°L’utilisation des renseignements généraux
Apports aux opérateurs économiques
°Les renseignements territoriaux
Apports aux opérateurs économiques
°Recours à la gestion numérique (faire appel à des spécialistes) afin de renforcer la politique nationale du programme de gouvernement.
2-L’État béninois dans un rôle plus actif
°Recenser les secteurs objets soit de réexportation (riz, etc.) ou d’exportation au Nigéria, connaissant les difficultés ;
°Proposer voire prendre des mesures idoines pour faire face à la crise qui pourrait s’installer ;
Accepter de faire des arbitrages budgétaires voire de trésorerie pour financer les secteurs concernés ;
√ Agir avec les structures disposant des capacités de stockage, de conservation et un fort potentiel de consommation de denrées concernées. Par exemple, acheter les tomates (tomates pourries en compensation et celles récoltées en mal d’exportation vers le Nigéria) ; le riz destiné à être réexporté ;
√ Évaluer ensuite les potentiels agricoles prouvés : les mettre en valeur
°Opter pour la tomate industrielle (tomate destinée à la fabrication des doubles concentrés)
NB : faire appel à des spécialistes, dans une vision agroécologie pour atteindre des qualités meilleures des rendements pouvant atteindre 40 tonnes à 60 tonnes l’hectare.
°Source BAD, principalement mais d’autres sources confirment que :
√ La vallée de l’Ouémé du Bénin demeure insuffisamment exploitée, elle est pourtant la deuxième vallée riche au monde après celle du Nil en Égypte. C’est un potentiel agricole à plus de 70 000ha avec une faible exploitation. La BAD, en 2014, avait lancé un projet d’appui aux infrastructures agricoles dans la vallée de l’Ouémé sous le sigle PAIAVO dans le but :
-D’accroître la productivité
-De mettre en valeur les terres agricoles situées dans la vallée
NB : nécessité de relancer la coopération avec la banque Panafricaine (BAD) en l’insérant cette fois écu dans une perspective de la ZLECAF
IMPORTANT
Le commerce extérieur a changé dans un contexte nouveau : agroécologie, c’est-à-dire, tout État doit assurer un certain équilibre écologique, satisfaire un minimum de ses besoins alimentaires. C’est à partir des surplus que les négociations peuvent s’engager pour tenir compte des avantages comparatifs. Mais les avantages comparatifs ne sont valables que si tous les facteurs de productions sont libres. Or, dans le secteur agricole la terre et le travail sont stables. C’est dans ce sens que la ZLECAF se justifie, parce que les États membres parties dans les négociations décideront de la forme de solidarité et des produits afin que chaque membre partie tire un profit dans un cadre gagnant-gagnant : perdre ici et gagner dans un autre secteur ! Cela suppose de la créativité et de l’innovation surtout dans les mesures de compensation à mettre en place souvent au cas par cas outre la mesure générale politique de compensation qui peut être arrêtée.
CONCLUSION
Discuter et négocier les préoccupations soulevées par le Nigéria, en attendant que ses effets négatifs soient mieux supportés par l’économie béninoise.
Prendre des dispositions pour réorganiser l’économie dans un esprit politique de « Nouveau Départ » non effrayant pour les opérateurs économiques : une économie gérée avec rigueur ne peut prospérer, gérer avec un consensus, une liberté et la sécurité (climat des affaires) qui ne sanctionne que les abus. C’est une économie qui tracera sa croissance avec ses règles de gestions orthodoxes : il y aura toujours des hors-la-loi !