On aurait dit une fierté nationale. Pays d’hospitalité légendaire et désormais classé au nombre des destinations les moins restrictives au plan mondial d’après l’indice 2019 de transparence de visas, le Bénin reste, comme l’année dernière, 1er en Afrique en égalité avec les Seychelles. En trois ans de gouvernance de la Rupture, c’est sans aucun doute, la réforme la plus appréciée. D’ailleurs, il a fallu à notre pays une amélioration de ses scores par rapport aux précédents classements avant de maintenir son rang. Car, la réforme béninoise en ce qui concerne la facilité d’obtention de visa a fait des émules et la plupart des pays ont enregistré des progrès. Mais bon, il n’empêche, qu’aujourd’hui, sur un plan où le Bénin n’était pas trop attendu, il fait mieux que le Sénégal, le Rwanda et le Ghana.
Pourtant, c’est de l’expérience rwandaise que le Bénin s’est inspiré en Janvier 2017 pour d’abord ouvrir ses frontières aux africains en ne leur exigeant pas de visa puis en instituant un programme numérique très attractif aux touristes étrangers. De toute façon, ce classement publié lundi dernier et approuvé par la Banque africaine de développement vient confirmer que dans ce secteur, le Bénin a fait les meilleures options. Sur le terrain, cela donne la célérité, un coût réduit et tout ceci, sans aucune tracasserie puisque tout se fait en ligne. Maintenant que nous sommes sûrs qu’un objectif est atteint, qu’il urge de maintenir le cap, il reste à se poser l’épineuse question de savoir si effectivement le free visa béninois profite bien à son tourisme ?
Effectivement, c’est la raison fondamentale de cette réforme voulue et pensée par la Rupture. Sans détours, à mon avis, dans ce secteur, les fruits tardent à tenir la promesse des fleurs. Du moins, ça m’étonnerait que le tourisme profite assez de ce 1er rang qui, a priori, devrait être la source d’un regain d’intérêt pour la destination Bénin. Mais, ce n’est pas encore le cas. Tout simplement, parce que sur ce plan, le Bénin accuse un léger retard dans la réhabilitation de certains sites touristiques notamment Ganvié, et pourquoi pas, par rapport au retrait et à l’exposition de ses biens culturels.
Au fond, quand les attraits touristiques sont riches et diversifiés, l’offre est consistante et la répercussion est automatique sur le nombre de visiteurs. Mais, sur ce chantier, le Bénin a des efforts à faire. Ce n’est qu’à cette seule condition, qu’on obtiendra une adéquation entre la facilité de visa et un boom touristique. Pour l’instant, la balance penche d’un côté. Mais, avec les nombreux projets en cours, les perspectives peuvent être largement meilleures. Alors, après la réforme du visa primée, vivement un coup d’accélérateur pour le renouveau de nos sites touristiques les plus prisés.
En fin de compte, il dépendra du Bénin s’il profite davantage de son classement à l’indice 2019 de transparence de visas. D’ailleurs, c’est l’une des priorités du Pag et personne n’ignore les actions pour y arriver. Mais, entre vouloir et pouvoir, il y a tout un monde à franchir. Et c’est ce pas qui fera encore la différence, ne serait-ce que sur le plan africain.