Les travaux en commission sur le budget général de l’Etat, exercice 2014 se poursuivent au palais des gouverneurs à Porto-Novo avec le ballet des membres du gouvernement devant la commission budgétaire. Lundi et mardi derniers, plusieurs ministres ont encore défilé devant les députés pour aller présenter et défendre les grandes orientations de leurs budgets pour l’année 2014.
Marcel de Souza
« Vous savez, le Ministère du développement, de l’analyse économique et de la prospective est un Ministère transversal. Nous travaillons avec tous les ministères aussi bien pour les projets que pour les stratégies de développement. Notre budget est de 11 milliards de Fcfa dont 2,8 milliards pour les dépenses ordinaires et 8,4 milliards pour les dépenses en capital. A notre budget, il a été imputé pour l’emploi des jeunes, la somme de 1,5 milliards de Fcfa au titre du projet pour l’entreprenariat agricole Songhaï.
Ce projet a fait l’objet d’un long débat sur l’efficacité et nous avons dit que c’est ce projet qui va améliorer le rendement et la productivité, donner de l’emploi à des jeunes et faire effectivement de notre pays une puissance agricole dans le sous-région ; surtout au Burkina Faso, au Niger, ou au Mali où ils ont un déficit de 3,5 millions de tonnes de céréales du point de vue sorgho, mil, maïs et tout ce que nous pouvons produire dans nos vallées.
Vous savez bien que dans nos vallées, nous avons de grandes possibilités, mais ces vallées ne sont pas aménagées. Nous avons obtenu des financements et en principe, la vallée de l’Ouémé pourra être mise en valeur pour conforter la sécurité alimentaire et nutritionnelle du Bénin et également dans notre sous-région notre puissance agricole.
A part les centres Songhaï, nous avons les villages du millénaire pour lesquels on n’arrive pas toujours à apporter les fonds que le budget national doit y mettre. Nous avons à Banikoara, des villages du millénaire pour lesquelles le Japon et le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) a eu à mettre des moyens.
Il s’agit de mettre les moyens pour réduire de moitié la pauvreté d’ici 2015 dans deux villages de Banikoara. Et dans ces deux régions, le projet consiste à donner de l’emploi aux jeunes, à mettre les commodités comme la santé, l’école, la production, les stockages, la transformation des produits pour améliorer les conditions de vie des populations.
Malheureusement, nous n’avons que 15.000 personnes dans ces zones. Nous avons également ciblé 11 villages du millénaire dans tout le Bénin. Nous avons mené des enquêtes pour voir le département le plus pauvre du Bénin. Nous avons constaté que c’est le département de l’Alibori. Nous avons découvert que la commune la plus pauvre du Bénin est la Banikoara. Nous sommes en train de faire des investissements. Nous y avons déjà construit 81 salles de classes.
Nous avons recruté des enseignants que nous allons payer pendant deux ans sur le projet village du millénaire. Il reste les 11 projets des autres villages du millénaire pour lesquels nous n’avons pas encore de financement (…) Par rapport aux observations des députés, j’ai remarqué que quand j’étais déjà passé devant eux pour ce qui concerne le Programme d’investissement public (Pip) parce que tous les Ministères discutent avec moi de leurs projets, ça a été très dur. On a eu des critiques acerbes surtout de l’opposition. Ils sont dans leur rôle. On a même eu des critiques personnelles. Nous avons accepté la chose telle qu’elle se présentait.
Mais ce soir, nous avons eu des discussions apaisées, très constructives et notre souhait est que ça soit toujours comme ça. Dans ce cadre là, les députés ont voulu savoir ce qu’est devenu le projet de l’aéroport de Glodjigbé. Nous leur avons expliqué qu’il couvre 3028 hectares et concerne trois communes, à savoir Abomey-Calavi, Zê et Tori-Bossito. Nous leur avons dit qu’on a déjà fait le bornage contradictoire et qu’il ne reste qu’à faire le dédommagement. Et pour faire le dédommagement, il faut d’abord faire l’occupation du sol (…) Le développement, ce n’est pas quelque chose qu’on arrive à faire du jour au lendemain.
Le développement, c’est arriver à créer un mieux être pour l’ensemble de la population. Nous sommes 10 millions d’habitants, mais aujourd’hui, nous manquons cruellement d’infrastructures. Un pays où vous avez au minimum 4 heures de délestage par jour, quel développement vous voulez faire ? Nous n’avons pas l’énergie, toutes nos routes sont dans un mauvais état. Nous n’avons pas de train. Lorsque le train quitte Cotonou pour aller à Allada, il met six heures. Donc, nous avons besoin des infrastructures routières, ferroviaires, portuaires et mêmes des infrastructures pour l’agriculture. Notre agriculture est pluviale.
Si nous voulons parler de développement, nous devons maîtriser l’eau (…) Il faut reprendre les choses en main. C’est pour ça que j’ai annoncé que le gouvernement organise à Paris les 4, 5,6, et 7 mars 2014, une table-ronde pour exprimer une nouvelle vision de développement parce que nous sommes à un taux de croissance de 3 à 4%. Ce n’est qu’en 2012 que nous avons 5,4%. En 2013, nous espérons atteindre 6,5% et en 2014, aller un peu plus. Pour que la pauvreté soit impactée, il faut que nous arrivions à un taux de croissance de 7,5 à 8%. Nous sommes encore loin. »
Eric N’Dah, MEMP
« Je crois que le Ministère des Enseignements maternel et primaire a un budget de 110 milliards de FCFA. Mais quand on dit 110 milliards et que vous rentrez dedans, vous comprenez que 80 à 85% sont constitués de salaires.
Donc, cette année, contrairement à l’année dernière, nous constatons qu’il y a une amélioration des dépenses en capital. C’est très important parce que c’est à travers ces dépenses que nous investissons. Les dépenses en capital sont autour de 15 milliards contre 11 milliards l’année dernière. Nous constatons aussi, qu’il y a une diminution des frais de fonctionnements ; ce qui témoigne de la volonté du gouvernement de donner priorité aux investissements dans le secteur de l’éducation par rapport au fonctionnement.
Voilà grosso modo comment notre budget est structuré. Maintenant quand nous rentrons dans la réalisation du budget 2013, parce que c’est cela qui nous permet d’apprécier le budget de 2014, nous constatons que nous sommes autour de 75% de consommation à la date du 30 septembre 2013. Ce qui est conforme, puisque ça fait environ trois trimestres et nous espérons que dans le quatrième, c’est sûr, nous serons à un taux de plus de 90%. Les députés ont recommandé que la question du personnel enseignant, leur formation soit une question prépondérante parce que la qualité de notre système éducatif en dépend.
Si nous avons des salles de classes, des élèves et que ceux qui doivent les enseigner n’ont pas des capacités requises pour le faire dans les règles de l’art, nous sommes sûrs que nous n’aurons pas de bons résultats. Nous avons déjà pris des dispositions à travers les réformes pour qu’au niveau des Ecoles normales d’instituteurs publiques et même privées, nous puissions améliorer les programmes de formation afin de rehausser la qualité des enseignants qui y sortent. Il faut que la formation des formateurs soit améliorée afin que ceux-là aient les qualités requises pour aller sur le terrain pour former nos enfants.
Aussi, par rapport au dialogue social qui est un impératif, parce que s’il n’y a pas de dialogue social, c’est sûr qu’il n’y aura pas la paix et quand il n’y a pas la paix, nous ne pouvons pas travailler en toute quiétude. Je pense qu’à ce niveau, les députés ont apprécié ce qui se fait au niveau du Ministère et ils nous ont demandé de continuer dans cette optique et de faire en sorte que le dialogue entre les syndicats et l’administration ne soit jamais rompu. Donc, voilà de façon ramassée, les grandes recommandations que les députés ont eues à faire.
Ils ont également demandé le transfert des ressources vers les communes conformément à la loi sur la décentralisation et nous avons dit comme vous le savez, le ministère des enseignements maternel et primaire est le premier ministère qui transfert les ressources aux communes. Depuis 2010, nous avons transféré près de 12 milliards vers les communes sur le budget national et sur le budget des partenaires et ce transfert doit être aussi autour de 10 milliards (…) Je voudrais vous dire que par rapport à la question des élèves qui étudient à ciel ouvert, le gouvernement en est conscient et nous l’avons dit. Il nous faut au moins 12000 salles de classes pour couvrir tous les besoins de notre système éducatif.
Si sur une salle de classe vous évaluez, c’est un montant énorme qu’on ne peut pas mobiliser en un temps record. C’est pourquoi c’est progressivement que nous le faisons. Nous avons construit par an 1200 salles de classes, mais le problème qui se pose, est qu’au même moment que nous construisons les salles de classes il y a des besoins de création d’écoles, des besoins de scissions, donc, les besoins s’accroissent.
C’est pour cela que le président de la république, à travers l’initiative de Dogbo, a invité toute la population du Bénin à s’impliquer dans la construction des salles de classes. Au lieu de construire une salle de classe autour de 25 à 30 millions de Fcfa, qu’on la construise autour de 17 millions et nous sommes en train de l’expérimenter dans toutes les communes. Nous avons transféré 3 milliards au niveau de toutes les communes à raison de deux modules de classes par commune (…)
Les salles de classes que nous construisons aujourd’hui, sont des salles qui sont l’objet des conventions qui étaient signées avec des maitres d’ouvrage depuis 2008 et dès que nous allons finir ces conventions, la priorité sera donnée au transfert des ressources, parce qu’il faut le faire. Je suis même prêt à ce qu’on transfert la gestion des ressources humaines aux communes (…) C’est pour cela que j’aimerais vous rassurer que mon ministère, par rapport à cette question cruciale du personnel, est en train de prendre des dispositions pour que chaque année, non seulement on recrute, mais qu’on puisse discuter.
Peut-être un jour, nous pouvons avoir des enseignants recrutés directement au niveau des communes et gérer à ce niveau-là pour nous permettre de juguler le problème, parce qu’on a besoin comme je viens de le dire de 10.000 enseignants et chaque année ils vont à la retraite, mais au même moment nous avons des obligations avec les instituions de Bretton Wood qui nous fixent la masse salariale à un niveau donné qu’on ne peut pas dépasser. Si nous dépassons ce niveau qui est fixé, nous sommes en porte à faux avec nos partenaires. »
Le ministre Bonaventure Aké Natondé des transports et des travaux publics
«Effectivement, comme l’exige la Constitution, nous venons de passer devant la commission budgétaire de l’Assemblée nationale pour défendre le budget 2014 de notre département ministériel. C’est un budget qui est en hausse de 30% par rapport à celui de l’année dernière.
Ce qui dénote de la volonté du gouvernement et celle du chef de l’Etat de renforcer les infrastructures de transport et les services de transports dans notre pays. Les honorables députés ont déjà fait des contributions très enrichissantes et des observations pertinentes que nous avons promis de prendre en compte. Vous savez, pour cette année qui commence, nous avons de très grands projets ferroviaires et routiers, de grands projets dans le domaine du renforcement des appuis pour l’entretien des routes. Il y a la route Akassato-Bohicon dont le financement est bouclé. Nous avons prévu le démarrage de cette route pour la fin de l’année 2013 au plus tard.
Mais tel que les choses évoluent, d’ici le mois de décembre, le troisième lot va démarrer tout comme les deux premiers lots. Pareil pour l’aéroport de Tourou dont les travaux étaient aux arrêts. Il a été prévu dans le budget d’achever ces travaux. En ce qui concerne les chemins de fer, nous avons profité de notre séance devant la représentation nationale pour informer les députés des nouvelles dispositions prises par les gouvernements des deux pays, à savoir le Bénin et le Niger, pour doter nos deux pays d’une ligne ferroviaire solide dans le cadre de la boucle ferroviaire.
Ceci se fera à 80% avec des capitaux privés, les Etats eux-mêmes ne détenant chacun que 10%. Les projets de construction des ponts pour le désenclavement ont été passés aux peignes fins (….) Les députés ont fait beaucoup de contributions que nous devons prendre en compte pour la gestion quotidienne des affaires de notre département ministériel. Pour ce qui concerne les projets de l’année prochaine, je voudrais aussi préciser qu’il a été prévu la construction de 15 ponts métalliques dont le démarrage aura lieu dans le premier trimestre de l’année 2014.
En matière de routes, avec la route Akassato-Bohicon d’un linéaire 103 km, la route Comé-Lokossa-Dogbo de 67 km avec sa bretelle Zounhouè-Athiémé-Frontière du Togo de 71 km et la route Parakou-Djougou qui fait 135 km, globalement, nous sommes en train d’aller à près de 400 km de routes à lancer très prochainement.
Ceci, sans compter les routes dont les études sont en cours actuellement et qui vont déboucher sur le financement des partenaires techniques et financiers (…) Par rapport à la polémique concernant les entreprises chinoises, je ne pense pas qu’on ait pu dire que les entreprises ne réalisent pas les travaux comme cela se doit. C’est vrai il y a un débat autour de la question, mais ce que je vais inviter les nationaux à faire, c’est de tout faire pour mieux faire que les Chinois (…) Il faut que l’entreprenariat national se renforce à travers sa capacité à offrir des services de qualité et ce débat sera clos définitivement… »
Jean Michel Abimbola : Ministre de la Culture, de l’Artisanat, de l’Alphabétisation et du Tourisme
« Nous venons de défendre devant les honorables députés, le budget du ministère de la Culture, de l’Artisanat, de l’Alphabétisation et du Tourisme. Il est important de retenir les chiffres essentiels. La première des choses, c’est que le budget tel qu’il est proposé passe d’un peu moins de 6 milliards à un peu plus de 8 milliards. Soit une hausse de plus de 35%. Ce qui est une hausse énorme dans le contexte actuel.
Vous savez, le gouvernement de la république du Bénin a voulu marquer et manifester son intérêt pour la culture, l’artisanat et le tourisme sans oublier l’alphabétisation. Le gouvernement a fait de l’axe culture-artisanat-tourisme, l’un des pôles pour le développement économique de notre pays dans le cadre de la diversification de notre économie. Avec l’économie agricole notamment le Coton, l’économie maritime avec le Port, le gouvernement a décidé désormais qu’il y ait également une économie culturelle et touristique. Et cette hausse de 35% manifeste cette volonté.
Comme souvent, les honorables députés sont pour la plupart des hommes ancrés dans leur terroir. Ce sont des hommes et des femmes qui sont proches de la culture béninoise et qui sont donc sensibles au ministère qui est le nôtre.
Les volets culture, tourisme, artisanat et alphabétisation, ça parle immédiatement de la population béninoise. Donc si ça ne dépendait que des députés, comme l’un d’eux l’a dit, ça devrait être le premier budget de l’Etat. Mais nous leur avons dit que le gouvernement l’a compris et dans un contexte de restriction budgétaire, nous avons connu une hausse de 35%. En 2014, ce budget sera marqué par un certain nombre d’initiatives et d’activités fortes. Je voudrais citer deux ou trois activités ou projets par sous-secteur.
En ce qui concerne la culture, le gouvernement a décidé que 2014 soit l’année de démarrage de la construction du grand Théâtre du Bénin, ce que nous appelons le théâtre national. Ça fait deux décennies que nous poursuivons ce projet, enfin nous le tenons. En 2014, nous allons reprendre les initiatives que nous avions par le passé c’est-à-dire des plateaux géants pour nos artistes afin de leur permettre de s’exprimer et de réjouir les populations béninoises et au-delà. 2014 sera également une année où le Fonds d’aide à la culture nous permettra de commencer dans chaque département à ériger des infrastructures de scène.
En ce qui concerne l’alphabétisation, l’année 2014 est l’année d’introduction des langues nationales dans le système éducatif formel. Ça sera également l’année de la consolidation de la stratégie du faire-faire. S’agissant de l’artisanat, vous savez que dès cette fin d’année, il va y avoir les deuxièmes élections consulaires. C’est donc le renforcement du secteur de l’artisanat afin que nous puissions faire de ce secteur, une force pour l’économie nationale et un bassin pour la création d’emploi pour les jeunes et les moins jeunes. Pour ce qui concerne le tourisme, le projet phare c’est le programme du développement touristique de la route des pêches.
Et là également, le gouvernement a marqué de façon visible et forte sa volonté à travers le budget pour qu’enfin nous puissions également commencer à voir un début de mise en œuvre de ce programme qui va permettre de changer le visage du Bénin et le visage de l’économie béninoise. En 2014, nous allons également poursuivre la restauration de certains palais royaux et la construction de certaines infrastructures pour le développement du tourisme dans notre pays. Vous savez, le milliard culturel, beaucoup de pays nous l’envient.
Il n’y a pas si longtemps j’ai accueilli un collègue d’un autre pays qui nous demandait comment nous avions réussi et comment nous pouvions les accompagner pour mettre progressivement en place ce mécanisme. Il est prévu pour l’année 2014, une augmentation du milliard culturel et je peux vous dire que ça sera au minimum de 300 millions de francs cfa supplémentaires par rapport à ce que nous avions jusqu’à présent. Vous voyez donc que tous les volets ont été pris en compte et je crois même s’il n’est pas encore temps pour les artistes de se réjouir et d’applaudir, je pense qu’ils sont un peu rassurés parce que c’est le début de la prise en compte de toutes les préoccupations depuis plusieurs années.
Bio Orou Guiwa : Ministre chargé des relations avec les institutions
« Nous avons besoin de plus de rapprochement pour un fonctionnement plus amélioré de ces institutions«
« J’ai effectivement, assisté de mes collaborateurs, défendu le budget 2014. Comme vous le savez, notre ministère est un ministère transversal. Donc, il n’est pas toujours visible comme on le croit. Il y a nombre d’actions qui étaient engagées et que nous allons poursuivre forcément. C’est un ministère qui s’occupe d’abord de relations avec les institutions et avec la société civile. Nous avons besoin de plus de rapprochement pour un fonctionnement plus amélioré de ces institutions.
C’est surtout au niveau de la société civile que nous avons un rôle d’encadrement, un rôle d’organisation. Ceci parce que c’est dans la société civile que vous avez les chefferies traditionnelles qui ont besoin d’être organisées. Vous avez les confessions religieuses qui ont besoin d’être organisées. Nous faisons aussi de l’éthique et de la citoyenneté au niveau de notre ministère, car nul n’est censé ignorer la loi. Vous savez vous-même qu’on ne prend aucune disposition pour que le citoyen connaisse la loi.
Nous avons un rôle de vulgarisation des textes fondamentaux notamment le nouveau code électoral, les révisions intervenues au niveau de la Lépi, le code foncier domanial. Nous sommes en train d’élaborer la nouvelle la nouvelle loi sur la liberté associative au Bénin. Bref, nous avons beaucoup de chantiers pour que le ministère joue son rôle qui relie finalement toutes les composantes de la nation. Je ne peux pas dire le montant parce que ce n’est pas encore fixe. Les députés ont reproché l’insuffisance de moyens mis à la disposition du ministère chargé de relations avec les institutions qui pour eux est un ministère important. »
Idrissou Affo : Ministre la jeunesse, des sports et des loisirs
« …Le budget a été entièrement validé. Je voudrais en profiter pour remercier les députés parce qu’ils ont contribué énormément à la réflexion en ce qui concerne la question de la jeunesse. Je crois que des recommandations vont sortir et je les remercie par rapport à cela. J’ai essayé de donner des réponses sur certains points et j’ai promis envoyer d’autres réponses par écrits de façon beaucoup plus élaborée.
Comme vous le savez, il y a d’abord les compétitions internationales auxquelles le Bénin doit participer à savoir la Coupe d’Afrique des Nations, la Coupe du monde et les Jeux olympiques. Nous avons un programme important pour le volontariat des jeunes. C’est un nouveau concept qui est en train de prendre de l’ampleur et nous devons donner un contenu à cela. Des ressources ont été pratiquement découplées pour les mettre à la disposition de cet office là.
Ensuite, il y a des infrastructures à rénover. Il faut remarquer que nos stades, nos centres de loisirs sont dans un état de délabrement avancé et nous avons élaboré un programme pour que des équipes mixtes du ministère de la jeunesse à travers la Direction de l’équipement et des infrastructures et du ministère des finances à travers la Direction du patrimoine immobilier bâti.
D’ici quelques jours, ils vont se réunir pour pouvoir procéder à l’expertise et faire des relevés ; afin que progressivement nous puissions réfectionner ces bâtiments. On ne peut pas faire cela d’un seul tenant. On serait obligé de programmer et je voudrais espérer que le ministère des finances va nous aider. On va mutualiser nos efforts.
Notre budget tourne autour de 6,7 milliards Fcfa. Mais par rapport à nos ambitions, je crois que nous devons nous battre pour d’autres sources alternatives. Je l’ai dis et je le répète, quand j’ai reçu les fédérations, l’Etat n’a plus les moyens de financer le sport pour qu’il prospère au Bénin. Nous devons chercher des sources alternatives pour financer notre sport. J’ai cette conviction. Peut-être beaucoup ne la partage pas. Je crois que les fédérations m’ont compris quand on s’est vu il y a deux semaines. J’ai été clair. Elles étaient un peu inquietes (…)
Mais quand je me suis expliqué, elles ont compris et actuellement il y a une loi qui est en cours de préparation au ministère sur le financement du sport. Il faut qu’aujourd’hui, le sport génère des ressources qui vont nous permettre de s’auto financer pour qu’en définitif, l’apport que l’Etat va mettre dans le financement du sport soit considéré comme un appoint. C’est vraiment ma conviction. On ne peut pas continuer de fonctionner en comptant sur les ressources uniquement de l’Etat. Les priorités sont énormes et le budget de l’Etat est financé à 95% par les recettes fiscales. Il y a l’énergie, les travaux publics, l’agriculture. Il y a beaucoup de secteurs qui demandent des ressources.
Si nous devons nous mettre dans cette bataille-là, on ne va pas s’en sortir. C’est pour dire que nous voulons innover. Cette loi est d’une importance capitale et nous allons associer tout le monde y compris les journalistes sportifs à la réflexion. Les fédérations sont acquises, les cadres du ministère sont acquis. Nous allons associer aussi les députés toutes tendances confondues à la réflexion pour sortir des produits vraiment inattaquables, un produit digeste, essentiellement applicable, qui pourra permettre de remettre à flot le sport béninois ».