Le tribunal de première instance de deuxième classe de Lokossa, siégeant en matière criminelle a connu, mercredi 13 novembre dernier, des faits de coups et blessures volontaires ayant entrainé une infirmité permanente commis, par le nommé Kédji N’Bouke, sur son épouse. A l’issue des débats de ce huitième dossier inscrit au rôle de la session, l’accusé Kédji N’Bouke a été condamné à 4 ans d’emprisonnement ferme.
Pour avoir donné des coups et causé des blessures volontaires à sa femme, Amadine Medjiko, au point d’entraîner l’amputation d’une main à celle-ci, le nommé
Kédji N’Bouke a été condamné, mercredi dernier, à 4 ans de réclusion criminelle au Tpi de Lokossa. La peine aurait pu être lourde si l’accusé n’avait pas bénéficié « de larges circonstances atténuantes » telles que les insistantes prières de la victime dans le sens de rendre la liberté à son mari ainsi que ses témoignages favorables des soins dont elle avait bénéficié. En somme, le cultivateur Kédji N’Bouke âgé d’environ 50 ans fut un mari jaloux mais pas avare. Il avait su mettre à l’abri des besoins vitaux sa progéniture et son épouse qui le lui a rendu en prenant sa défense.
Sur le registre des circonstances atténuantes, il convient de mentionner également que lors de sa comparution, l’accusé Kédji N’Bouke était visiblement affaibli sur le plan sanitaire. Il a aussi préféré l’aveu en reconnaissant à la barre les faits mis à sa charge non sans manifester de remords. Au dire du président du tribunal, Kédji N’Bouke avait affiché la même attitude aux étapes précédentes de sa poursuite. Et c’est autour de l’empathie de la victime puis de l’état de santé de l’accusé ainsi que de sa bonne collaboration tout au long de la procédure que Me Mamer Assogba va asseoir sa défense. Il a plaidé coupable et prié le tribunal de prioriser, dans le secret de sa délibération, les circonstances atténuantes. Les réquisitions du ministère public non plus n’avaient pas appelé le tribunal à frapper fort. Toutefois, une peine s’impose, et ceci pour décourager, au dire du représentant de la société, le reste des agresseurs de la gent féminine tapis dans l’ombre. Et c’est comme pour couper la poire en deux que le tribunal présidé par le magistrat Assèh Maximilien Kpehounou, a tranché ce huitième dossier inscrit au rôle de la session criminelle de cette juridiction. Au délibéré, le tribunal déclare l’accusé Kédji N’Bouke coupable de coups et blessures volontaires ayant entraîné une infirmité permanente sur la personne de Amadine Medjiko. Mais le tribunal « lui fait bénéficier de larges circonstances atténuantes et le condamne à quatre ans de réclusion criminelle ».
Kédji N’Bouke étant mis sous mandat de dépôt à la prison civile de Lokossa, dans le Mono, depuis le 8 avril 2015, il est censé avoir déjà purgé la totalité de sa peine et va devoir retourner en famille. Les faits mis à sa charge sont prévus et punis par les articles 309 al 3 et 509 al 4 du code pénal. Le jugement quant à lui repose sur l’ensemble des articles 6 al 3, 34, 35, 509 al4 et 539 du Code pénal et les articles 249 à 383, 361, 365, et 826 à 833 du Code de procédure pénale.
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Les faits
L’accusé Kédji N’Bouke est un polygame vivant à Houédogli, dans la commune de Toviklin, avec cinq femmes dont Amadine Medjiko. Accusant celle-ci, pourtant enceinte de lui, d’infidélité, il s’introduit dans sa case, dans la nuit du 4 avril 2015, muni d’une machette, lui porte des coups, lui occasionnant ainsi des blessures à la main gauche, sur le dos, sur les seins et sur les jambes.
La gravité de ces blessures a conduit à l’amputation de la main gauche d’Amadine Medjiko. L’accusé Kédji N’Bouke a été appréhendé et a reconnu les faits à toutes les étapes de la procédure.
Composition du tribunal
Président : Assèh Maximilien Kpehounou
Assesseurs : Bienvenu Sohou, Sègbédji Constantin Nicodème Vigan, Herbert Solevo, Gédéon Adjiboye