Au sujet du débat sur la révision de la Constitution, la télévision de service public est-elle hostile à toute contradiction ? Dans le but de rompre le ‘’monologue’’ dans le débat sur la réécriture de la Constitution du 11 décembre 1990, le professeur Frédéric Joël Aïvo a adressé une lettre au directeur par intérim de l’Office de radio et télévision du Bénin (Ortb). La lettre porte objet : « Eclairage sur la réécriture de la Constitution. Par cette démarche, Frédéric Joël Aïvo sollicite la possibilité d’avoir un plateau sur la télévision nationale afin de participer au débat qu’elle a ouvert sur la réécriture de la Constitution du 11 décembre 1990. « J’ai noté que, fidèle aux valeurs de la maison, la Télévision nationale a consacré plusieurs reportages et émissions à ce projet. J’ai particulièrement été attentif à l’émission spéciale organisée dans la soirée du 29 octobre 2019, qui a permis de fournir la justification de la réécriture de notre Constitution, sans l’implication active du peuple souverain. Les arguments de cette justification apparaissent, à bien des égards, dans les faits discutables et techniquement contestables », peut-on lire dans la lettre. « C’est dans cette même logique, que je vous propose ma disponibilité à éclairer nos compatriotes sur la portée et les conséquences de la réécriture de notre Loi fondamentale. Ma démarche est celle d’un citoyen ayant quelques affinités avec les questions constitutionnelles. Je suis donc en mesure de vous aider à rompre le monologue qu’entretiennent les médias de service public sur cette question et qui tend à banaliser la gravité de l’acte posé », a poursuivi le professeur de droit public et directeur du Centre de droit constitutionnel, Frédéric Joël Aïvo. Mais depuis le 08 novembre 2019 que cette lettre est parvenue à la direction de l’Ortb avec la mention « reçu », aucune suite ne lui été donnée. Ça fait déjà une semaine que Frédéric Joël Aïvo attend d’être invité sur le plateau de la télévision nationale afin de contribuer à sa manière à l’équilibre de l’information, au pluralisme et à la diversité des opinions sur la télévision de service public. Hélas, jusque-là, aucune réaction des responsables de la télévision nationale.