La rentrée judiciaire 2019-2020 au Bénin a eu pour cadre, vendredi 15 novembre dernier, la grande salle d’audience de la Cour d’appel de Parakou. Elle était placée sous le thème « Le serment du magistrat à l’ère du numérique ». L’audience spéciale qui a consacré ladite rentrée s’est déroulée en présence des membres du corps judiciaire, des autorités politico-administratives et des acteurs de la Société civile.
Le premier président de la Cour d’appel de Parakou, Edouard Ignace Gangny, a procédé, vendredi 15 novembre dernier, à l’ouverture de l’audience solennelle de la rentrée judiciaire 2019-2020 au Bénin. C’est sous le thème « Le serment du magistrat à l’ère du numérique» que les magistrats, de retour de leurs vacances ont été conviés à réfléchir.
Le premier président de la Cour d’appel de Parakou, Edouard Ignace Gangny, a reconnu que ce thème est assez évocateur. Il a indiqué qu’il pose le problème de l’usage que le magistrat peut faire des Nouvelles technologies de l’information et de la communication pour ne pas être en porte-à-faux avec son serment. «Dans son serment, le magistrat s’engage à garder le secret des délibérations et à se conduire en tout comme un digne et loyal magistrat », a-t-il indiqué. « Le serment du magistrat n’a pas pour vocation de mettre la justice au pas, alors même qu’elle est rendue publiquement au nom du peuple béninois », a poursuivi le président Edouard Ignace Gangny. « Le traitement de l’information et la communication de l’information sont les objectifs et la technologie, le moyen », a-t-il tranché. Présent à la cérémonie, Me Charles Badou, représentant le bâtonnier, a quant à lui laissé entendre que « le serment du magistrat était et sera ».
Tout procès équitable exige donc la dignité et la loyauté de ceux qui rendent la justice. Selon la directrice de cabinet du ministre de la Justice, de la Législation et Garde des sceaux, Aléa Gouda Bako, les Nouvelles technologies de l’information et de la communication sont aujourd’hui des moyens privilégiés pour une justice plus moderne et efficace. Une justice moderne ouverte au monde et à son évolution, a-t-elle insisté, se doit d’intégrer les enjeux et défis des Nouvelles technologies de l’information et de la communication (Tic). « A cette fin, l’appareil judiciaire doit se perfectionner et améliorer son rendement pour accompagner les réformes ou les transformations économiques et sociales», a soutenu la directrice de cabinet. Dans cette démarche, fait-elle observer, l’intégration de la dimension numérique dans la stratégie de la modernisation de la justice offre des solutions qui conviennent aux exigences de célérité, de transparence, de qualité et de stabilité de la jurisprudence face à un besoin de justice sans cesse grandissant. « Cependant, cette propension des Tic ne doit pas faire prédominer le facteur numérique sur le professionnel du droit qu’est le magistrat », a aussi averti Aléa Gouda Bako.
Après l’ouverture de cette audience solennelle, le procureur général près la Cour d’appel de Parakou, Alexis Métahou, a situé le cadre de cette rentrée. « Cette audience solennelle qui regroupe l’ensemble des trois cours d’appel de notre pays intervient après celle de la Cour suprême tenue le 24 octobre dernier à Porto-Novo », a-t-il informé. L’audience organisée à cette occasion s’appuie sur les dispositions de l’article 18 de la loi N° 2001-37 du 25 août 2002 portant organisation judiciaire en République du Bénin.