Ancien ministre des affaires étrangères, député à la 8ème législature et secrétaire chargé de la formation et de l’école du parti Bloc Républicain, Nassirou Bako Arifari était ce dimanche 17 novembre 2019 sur l’émission « Ma part de vérité »de Golfe Tv. Il est revenu sur les lois électorales votées récemment au parlement et la rentrée politique du parti Bloc Républicain ce weekend à Porto-Novo.
« Lois électorales : des modifications pertinentes ? », c’est le thème autour duquel le membre du bureau politique du parti Bloc Républicain, l’ancien ministre de Boni Yayi, Bako Arifari a porté son intervention. Il n’est pas allé par deux chemins pour défendre les aménagements apportés aux lois électorales par la 8ème législature à laquelle il appartient. A l’entame de l’émission, ce sont les dispositions du nouveau code électoral qui ont attiré l’attention de l’invité de Rachidi Odjo. Il estime d’entrée de jeu que la caution, passée de250milion à 50millions est salutaire et a pour objectif de permettre aux partis d’avoir les moyens nécessaires pour soutenir leur candidat. Le parrainage qui est une nouvelle disposition de ce code est, selon Bako Arifari, juste parce que cela permet désormais aux partis politiques de positionner un homme politique à la tête du pays, contrairement à l’ancien système où tout venant pouvait ravir la vedette aux partis sans avoir de députés à l’Assemblée ni de maire élu à la tête d’une commune. Selon ses explications, ce système de parrainage fait que « personne n’a le monopole de ce système »mais, poursuit-il, «ce qui est peut-être à craindre, c’est l’achat des grands électeurs, la corruption ». Cependant, le député de la première circonscription électorale estime que ces « inquiétudes sont gérables parce qu’on peut après les contrôler ».
Abordant la question de la représentativité des femmes, l’invité de ‘’Ma part de vérité’’ rappelle que cette mesure n’est pas pour inciter les femmes, car aucun parti ne fera de complément de liste avec une femme qui n’est pas déterminée, battante et qui peut apporter un de plus au parti. « Ce n’est pas que 24sièges, c’est au moins et elles peuvent prendre plus. C’est une grande avancée et la 8ème législature a honoré une volonté populaire », a précisé l’ancien président du parti Amana. Dans la même logique, les 10% de suffrage exigés par parti avant d’avoir des élus au parlement, selon l’homme politique, « est une dynamique pluraliste qui amènera les partis à mieux travailler à la base pour avoir un électorat ». Pour lui, les partis qui se sentiront dans l’incapacité d’avoir ce pourcentage n’auront qu’à se fusionner afin d’être plus forts.
« La Céna ne disparaitra pas », déclare l’ancien ministre de Boni Yayi. Pour lui, le Conseil électoral sera assisté par une direction générale des élections, comme c’est le cas au Canada, a-t-il rappelé. Les nouvelles dispositions pour la délivrance du certificat de conformité, la désignation du chef de l’opposition, le financement des partis et bien d’autres dispositions de la loi portant charte des partis politiques ont été abordés par l’invité. Il pense que ces lois votées répondent aux aspirations du peuple et surtout à l’esprit des recommandations du dialogue politique qui a été organisé afin de décrisper l’atmosphère politique et trouver une solution aux réformes politiques engagées depuis 2017.
« Le Bloc Républicain veut positionner au moins 30% de jeunes et de femmes »
Revenu sur la rentrée politique du parti Bloc Républicain, le secrétaire chargé de la formation et de l’école du parti a exposé la vision d’un parti, qui pour lui, s’impose désormais dans la classe politique béninoise. L’honorable Bako Arifari a expliqué que cette rentrée politique ouvre la porte au premier congrès du parti depuis sa création et a permis aux membres du parti et aux militants de mieux s’organiser. Pour lui, le Bloc Républicain veut désormais miser sur les jeunes et les femmes, en positionnant au moins 30% de jeune et de femme dès les prochaines élections.« Nous sommes un parti créé, nous sommes dans un processus de construction, de consécration, de fusion de plusieurs anciens partis. Donc,c’est après le premier congrès que les organes vont se mettre en place pour perpétuer la vision du parti », a-t-il ajouté. L’honorable député à la 8ème législature n’a pas manqué d’exhorter ses pairs à œuvrer pour le consensus, pour surmonter les anciennes appartenances, de fief et autres en vue de refléter un parti fort et solide au plan national.
Il a pour conclure rappelé que les différentes lois électorales votées répondent aux consensus du dialogue politique et aux assises politiques qui ont même précédé la réforme politique de 2018. Pour lui, le système de parrainage va dans le sens du renforcement du système démocratique et il espère que les effets conjoncturels de la réforme partisane qu’a connus le pays en avril et mai 2019 soient du passé et que le Bénin reparte avec une démocratie plus forte et plus structurée.