« Les réformes d’aujourd’hui arrachent le pouvoir à l’argent et renforcent le pouvoir des partis politiques. Nous aurons désormais de réels partis politiques contrairement aux enseignes marchandes d’hier » se réjouit, l’ancien ministre et actuel directeur général de la Loterie nationale du Bénin, Gaston Zossou, invité ce dimanche de l’émission « Zone Franche» de Canal 3. Il se dit très satisfait de tout ce qui est entrepris depuis quelques mois au niveau de l’exécutif, du législateur et autres institutions de la République pour une meilleure réorganisation de la vie politique nationale. «Si les réformes arrachent des prébendes à certains individus, cela ne veut pas dire qu’elles ne sont pas bonnes. Parce que dans bien de cas, on résiste par instinct. On n’a peur de perdre quelques choses. Il s’agit de faire un choix, celui de renoncer à quelques choses et affronter ceux qui sont contre. Le plus important, est de savoir si on sert les plus forts qui sont en nombre infirme ou les plus faibles qui sont en nombres importants. Quand on est en politique on doit savoir que la roue tourne et quand elle tourne, elle tourne pour tout le monde » fait savoir.
Gaston Zossou salue notamment la récente tenue du dialogue politique qui a permis décrisper la tension politique qui persistait. S’il loue les efforts du pouvoir Talon qui, à l’occasion a pu réunir toute la classe politique, il ajoute : « ce qui a de plus fort que le dialogue politique c’est qu’à la suite du dialogue, il y a eu des propositions qui ont abouti à la mise en place de certaines lois qui vont régir positivement la vie de tout le peuple »
A propos de a révision de la constitution du 11 décembre 1990, intervenue dans la foulée, le Dg Lnb fera remarquer que « la grande réussite, ce n’est pas seulement le contenu, mais nous nous sommes donnés la preuve que nous béninois, nous pouvons réviser la constitution, pour nous mettre sur le chemin du progrès. » Une constitution, qui pour lui, permet aujourd’hui de créer des conditions pour une compétition « saine (… ) ». Il évoque entre autres nouvelles dispositions, le poste de vice-président directement rattaché aux élections générales qui garantira, à le croire que cette synchronisation ne soit brisée en cas de vacance de pouvoir du président de la République. Le parrainage, poursuit-il, par ailleurs, « nous éloigne des partis politiques de fiefs et nous rapproche de la création d’une nation à travers un président qui aura un minimum de représentation un peu partout ».
Gaston Zossou réagit également sur la disposition qui renforce la représentativité des femmes parlement. « Dans notre société où il y a 50 ans , on a dit aux filles de rester à la maison et les garçons à l’école. C’est normal qu’il y ait plus d’hommes en position de forces que de femmes. C’est donc la correction d’une injustice » affirme-t-il, même si la vraie correction viendra, selon lui, quand au niveau de l’école, il y aura autant de filles à l’école que de garçons. « Ce qui entraînera autant de femmes que d’hommes dans les administrations et dans les gouvernements » espère Gaston Zossou. Pour cet ancien célèbre porte-parole du gouvernement sous Kérékou, dans le Bénin d’aujourd’hui, « il y a plus de justice et d’équité. Le chemin qui est pris est bon. J’ai discuté avec des opposants hystériques il y a 4 ans. Aujourd’hui, ils ne savent plus sur quoi s’opposer. » Mais il se dit conscient toutefois, que « nous ne sommes pas encore arrivés à destination donc il ne faut pas prendre les nattes et dormir. Nier qu’il y a des difficultés de vie dans ce pays serait cynique».