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Etude du projet de budget de l’Etat gestion 2020: Trois ministères et la Cour constitutionnelle planchent au Parlement

Publié le mardi 19 novembre 2019  |  La Nation
Aurèlie
© aCotonou.com par DR
Aurèlie Adam Soulé Zoumarou, Ministre du Numérique et de la digitalisation,Véronique Tognifodé, Ministre des Affaires sociales et de la microfinance et Sadia Assouma, Ministre de l’Industrie et du Commerce
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Le ministre d’Etat chargé du Plan et du Développement, Abdoulaye Bio Tchané, le ministre du Commerce et de l’Industrie, Sadiya Assouma, le ministre du Travail et de la Fonction publique, Adidjatou Mathys et le vice-président de la Cour constitutionnelle, Razaki Amouda Issifou, ont défilé, à tour de rôle, ce lundi 18 novembre, devant la commission budgétaire pour présenter les grands axes du projet de budget de leurs structures respectives pour la gestion 2020.
Plus de 3 milliards F Cfa au profit du Commerce et l’Industrie

Le ministre du Commerce et de l’Industrie, Sadiya Assouman, a présenté, ce lundi 18 novembre, à la Commission budgétaire de l’Assemblée nationale, le projet de budget de son ministère au titre de l’année 2020. Lequel budget s’élève à la somme de 3 381 188 000 F Cfa contre 3 milliards 329 millions 208 mille F Cfa pour l’exercice 2019. Avec ce montant, explique Sadiya Assouman, le ministère entend exécuter trois grands programmes à savoir le programme Commerce, le programme industrie et le programme Soutien aux services. « Par rapport aux grands axes d’utilisation de ce budget, nous allons commencer le e-commerce qui est un projet phare du Programme d’action du gouvernement (Pag) », précise-t-elle. En d’autres thèmes, il s’agira de réécrire la politique industrielle, l’adapter à la réalité commerciale mondiale d’aujourd’hui mais aussi de renforcer le droit du consommateur à travers l’élaboration d’un code des consommateurs pour continuer le programme de vérification de la qualité des produits sur le marché béninois. Ce budget 2020 prévoit par ailleurs la réalisation du grand projet de transformation des produits locaux et un projet important sur le coton à travers le programme international appelé ‘’la Route du coton’’ qui consiste à mettre en place des outils pour l’optimisation des sous-produits coton. Selon le ministre, le ministère mobilisera également ses énergies en 2020 sur la mise en œuvre du plan sur la recherche des marchés nouveaux. Puisque le Bénin a la chance d’avoir au moins trois produits avec chacun une identification géographique tels que le ‘’Agonlinmi’’ (huile d’arachide), l’ananas-pain de sucre et la farine de manioc « Sohui» de Savalou qui permettent au Bénin d’aller sur des marchés plus grands. Ces produits constituent désormais un label de qualité maîtrisé. La séance budgétaire a permis aux députés de prendre connaissance du communiqué final de la dernière réunion tenue à Abuja au Nigeria par rapport à la fermeture des frontières terrestres. Cette rencontre donne beaucoup d’espoir, souligne le ministre qui note que cette situation de fermeture réveille la politique commerciale béninoise. Les députés en seraient conscients. Sadiya Assouman dit avoir rassuré les parlementaires sur les efforts du gouvernement par rapport à ce dossier, notamment l’activation que le Bénin a dans ses projets de recherche de marchés nouveaux. « Cela ne veut pas dire que nous abandonnons toutes relations avec nos voisins. Le vivre-ensemble est obligatoire. Il faut juste prévoir les termes du vivre-ensemble », précise le ministre du Commerce et de l’Industrie.
Sadiya Assouman cite en exemple la Chine qui vient d’accepter le soja béninois. Le Bénin est en train de prendre conscience de son potentiel suite à la fermeture des frontières avec le Nigeria pour de nouveaux marchés, assure-t-elle.
Adidjatou Mathys défend un budget abattu de 2,06 %

7,069 milliards F Cfa, c’est le montant du projet de budget du ministère du Travail et de la Fonction publique pour la gestion 2020. Il est en baisse par rapport à celui de 2019 en cours d’exécution et qui s’élève à 7, 218 milliards F Cfa, soit un taux de réduction de 2,06%. Le ministre du Travail et de la Fonction publique, Adidjatou Mathys, était face aux députés membres de la Commission budgétaire pour présenter le contenu de ce projet de budget. Au titre des priorités, il projette de poursuivre les nombreuses réformes de modernisation de l’administration publique, de modernisation et de dématérialisation de la gestion des ressources humaines de l’Etat en charge du ministère du Travail et de la Fonction qui a travaillé de façon manuelle jusqu’en 2016. D’autres modules seront également développés au cours de l’année 2020. Le ministre Adidjatou Mathys rappelle les autres actions de son département ministériel notamment la réduction des tracasseries des fonctionnaires de l’Etat qui sont obligés de perdre du temps et de l’argent pour venir à Cotonou. «Nous avons enclenché la mise en ligne des actes de suivi de leur carrière. L’agent qui se trouve à Boukombé peut constater une amélioration de son salaire sans avoir besoin de venir le vérifier au niveau du ministère chargé des Finances à Cotonou », indique le ministre du Travail et de la Fonction publique. Adidjatou Mathys annonce la poursuite de la réforme des pensions. Laquelle réforme serait une préoccupation essentielle du président de la République, Patrice Talon qui ne voudrait plus que les agents admis à la retraite et qui sont d’un certain âge avancé continuent de subir des tracasseries administratives avant d’entrer en possession de leurs carnets de pensions. « Nous voulons créer l’école de formation pour renforcer les capacités des agents. Il y a aussi la réhabilitation des archives qui va se poursuivre au cours de l’année 2020 », informe le ministre qui n’a pas manqué de répondre aux préoccupations des députés notamment la question des concours de recrutement dans la Fonction publique que l’Etat n’organise plus fréquemment. « Nous avons déjà dit que ce n’est plus systématique les recrutements (ndlr) parce que nous ne devrons pas dépasser 35 % en masse salariale par rapport à l’assiette fiscale. Or, aujourd’hui, nous avoisinons les 42 %, voire 44 %. », explique le ministre du Travail et de la Fonction publique. Elle annonce d’ici à là l’évaluation des compétences et les effectifs de la fonction publique pour savoir si tel et tel service a besoin d’autant d’agents ou s’il en a de trop. L’opération vise à redéployer systématiquement le surplus d’agents au lieu de recruter d’année en année alors qu’on n’en a pas besoin. Le ministre Adidjatou Mathys estime que le problème de résorption du chômage doit trouver sa solution dans la mise en œuvre de la réforme de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. Le gouvernement est bien conscient de cette solution et entend lancer très bientôt dans ce cadre un gros projet pour permettre aux jeunes de s’auto-employer.
Razaki Amouda Issifou, vice-président de la Cour constitutionnelle

« Les députés ont déploré la faiblesse de notre budget » «…Le budget de la Cour constitutionnelle pour 2020 s’élève à la somme de 1 milliard 561 millions 469 mille F Cfa. Ce budget connait une légère amélioration par rapport au budget de 2019 qui était de 1 milliard 301 millions 101 mille F Cfa. Cet accroissement est essentiellement dû à la prise en compte des mesures pour l’amélioration les conditions de travail au profit de certains travailleurs. Une bonne partie du budget prend en compte les dépenses du personnel et les dépenses de matériels. Nous n’avons pas de travaux en vue. Les travaux en vue, c’est la réfection du bâtiment de la Cour constitutionnelle qui est prise en charge par le budget national, notamment par le ministère de l’Economie et des Finances. Les députés ont reconnu et ont déploré la faiblesse du budget, compte tenu du travail qui se fait au niveau de cette haute juridiction. La Cour constitutionnelle même n’a pas manqué de déplorer cela. Les députés l’ont déploré mais nous faisons avec. Nous essayons d’être en phase avec les ressources de l’Etat. Nous apprécions déjà le léger accroissement dont nous avons pu bénéficier. Nous pensons que dans les années à venir, le budget ira en s’améliorant. Nous pensons qu’avec ce budget nous pouvons faire l’essentiel de la mission qui nous est dévolue … ».

20 milliards F Cfa pour le ministère du Plan et du Développement

Pour 2020, le budget prévisionnel du ministère du Plan et du Développement s’établit à la somme de 20 033 628 751 F Cfa à raison de 5 933 628 751 F Cfa en dépenses ordinaires et 14,1 milliards F Cfa en dépenses en capital. Les grandes lignes de ce budget ont été présentées par le ministre d’Etat chargé du Plan et du Développement, Abdoulaye Bio Tchané qui est retourné devant la commission budgétaire du Parlement après son premier passage, vendredi 15 novembre dernier, au cours duquel il a présenté l’ensemble du projet de budget de l’Etat pour la gestion 2020. Selon lui, ce budget traduit les actions retenues dans le plan stratégique 2018-2022 et le Document de programmation pluriannuelle des dépenses 2019-2021 de son département ministériel. Il est également en cohérence avec le Programme d’action du gouvernement (2016-2021). Avec ce montant, Abdoulaye Bio Tchané entend prioritairement poursuivre en 2020 la modernisation du ministère, la restructuration du système statistique national et la dynamisation de la veille stratégique. Il envisage aussi d’opérationnaliser le cadre réglementaire de gestion des investissements publics, de renforcer l’appui aux acteurs du secteur privé et de favoriser une plus grande autonomisation des femmes. Le portefeuille Projet d’investissements publics (Pip) actif au titre de la gestion 2020 évalué à 14,1 milliards F Cfa compte cinq projets dont un nouveau, informe le ministre d’Etat. Le nouveau projet en question est dénommé ‘’Autonomisation des femmes et le dividende démographique au Sahel (Sweed)’’. Il s’agit d’un don de la Banque mondiale pour un coût total d’environ 50 milliards de F Cfa. Ce projet Sweed sera exécuté dans tous les douze départements du Bénin, détaille le ministre d’Etat lors de sa présentation aux députés. D’un côté, le Sweed favorisera le maintien de milliers de jeunes filles dans le système scolaire et d’un autre, le projet va aider à sortir des milliers de femmes de la précarité à travers le financement des activités génératrices de revenus. Les quatre anciens projets dont l’exécution va se poursuivre, note Abdoulaye Bio Tchané, le Projet des moyens de subsistance durable (Pmsd), le Projet commune du millénaire (Pcm-Bonou), le Projet d’appui au renforcement des acteurs du secteur privé (Parasep) et le Projet d’appui à la gestion des investissements publics et la gouvernance (Pagipg). Avec tous ces chantiers, le ministre d’Etat espère pouvoir impulser le développement économique et social, assurer le suivi de la mise en œuvre des politiques, programmes, projets et décisions du gouvernement en matière de développement national, régional et local.

Par Thibaud C. NAGNONHOU,
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