A l’occasion de la campagne "Zéro grossesse" Midjomido chez les adolescents et jeunes en milieu scolaire et extrascolaire célébrée à Djougou, ce mardi cumulativement avec la célébration de la Journée internationale de la fille (JIFI) dans le département de la Donga sous la coupole de Care Bénin-Togo, les filles membres des clubs scolaires et extrascolaires de ce département ont, plaidé auprès de leurs parents et autorités politico-administratives afin que ces derniers les aident à, non seulement, éviter le harcèlement sexuel des petits commerçants, artisans, et autres catégories socio-professionnelles ; mais aussi à leur faire comprendre qu’ils ont intérêt à les laisser finir les classes et leur apprentissage de métiers.
Aux noms de ses pairs, Latifath Gomina, a fait savoir que les grossesses précoces de filles apparaissent aujourd’hui comme une « épidémie » dans nos écoles et dans nos centres d’apprentissage. Or précise-t-elle, ces grossesses ont d’énormes conséquences sur la vie des filles et adolescentes. A l’en croire, moralement et psychologiquement, lorsque leurs camarades tombent enceinte dans les collèges, d’abord, elles deviennent la risée de tous les élèves. C’est une honte pour elles-mêmes et leurs parents et elles sont obligées de vivre cachées, et progressivement elles abandonnent les cours. Plusieurs parmi elles, de ce fait, tentent des avortements, a-t-elle laissé entendre.
Sur le plan sanitaire, confie Latifath Gomina, toutes ses amies qui tombent enceinte sans s’y préparer et n’ayant pas l’âge, supportent difficilement cela. Par ailleurs martèle-elle, ces filles et adolescentes ne savent même pas comment prendre soin de leur corps, et comment gérer correctement leur période de grossesse. Pire, déplore la porte-parole des filles des clubs scolaires et extrascolaires de la Donga, le suivi de la grossesse est mal fait, et souvent ce sont des complications qui arrivent surtout dans le dernier trimestre ; car elles souffrent en période de travail et c’est la mort qui s'en suit dans bien de cas.
« Aujourd’hui au Bénin, ce sont les grossesses des filles de notre âge qui font que l’indice de fécondité est élevé », a déclaré Latifath Gomina. Selon elle, c’est une situation bien dramatique pour l’avenir de notre pays quand bien même, il a toujours été démontré, dit et martelé que la jeunesse reste l’avenir de toute Nation. « Mais comment voulez-vous que nous développons nos compétences et contribuer au développement de notre pays si plusieurs d’entre nous tombent enceinte chaque année ? », s’interroge-t-elle avant de reconnaitre que plusieurs partenaires dont Care Bénin-Togo et gouvernement font des efforts allant dans le sens de la protection de cette couche vulnérable.
Toutefois, dira Latifath Gomina, le chemin est encore parsemé d’embuches car, même si aujourd’hui, les enseignants ont de plus en plus peur de s’approcher d’elles par crainte d’emprisonnement, elles sont encore harcelées par d’autres tels que les petits commerçants, les artisans ; etc.
« Aidez-nous à les éviter ; faites-leur comprendre qu’ils ont intérêt à nous laisser finir les classes et notre apprentissage de métiers », a plaidé la porte-parole des filles de la Donga. Ce faisant, indique-t-elle, ces harceleurs auront moins de difficultés de devoir supporter plus tard, seul les charges de la famille. « Nous comptons sur vous parents et autorités pour trouver les moyens de le leur faire comprendre. Oui, une conscientisation à travers des activités comme celle-ci, la lutte contre les tabous socio-culturels, un renforcement de nos connaissances, de nos propres capacités à mieux nous défendre face aux assauts des prédateurs, et pourquoi pas, une loi plus corsée et qui va au-delà des enseignants », a suggéré Latifath Gomina ; car pense-t-elle, cela aiderait à leur dire de laisser les filles et adolescentes gagner leur avenir avant de s’aventurier au sexe.
Rappelons que la Journée internationale de la fille (JiFi 2019) a été célébrée sous le thème : « Engageons-nous de nouveau à aider chaque fille à développer ses compétences, à entrer dans le monde du travail sur un pied d’égalité et à exploiter tout son potentiel ».