Parti du Bénin en juin 2019 pour des raisons de santé et à la suite de la levée du blocus autour de sa résidence de Cadjèhoun, l’ancien Chef de l’Etat, Dr. Thomas Boni Yayi est revenu au bercail ce mercredi 20 novembre 2019. Il était accompagné d’une délégation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique l’Ouest (Cedeao) qui a rencontré hier dans l’après-midi, le président Patrice Talon. Elle était composée notamment de l’Ivoirien Jean-Claude Brou, président de la Commission, d’un ministre des Affaires étrangères de la sous-région et de l’ancien président nigérian Abdulsalami Abubakar. La délégation de la Cedeao tiendra également une séance de travail avec les forces de l’Opposition. Une délégation importante, signe que la sous-région s’inquiète de la crise au Bénin. Mais l’ex-Chef de l’Etat, Boni Yayi n’a pas pris part à cette rencontre pour, apprend-on d’une part, éviter qu’on résume la crise à un conflit entre lui et l’actuel locataire de la Marina, Patrice Talon. Après un accueil chaleureux de ses partisans et plusieurs leaders sur le tarmac de l’aéroport international Cardinal Bernadin Gantin, Boni Yayi s’est plutôt rendu au domicile de l’ancien Chef de l’Etat Nicéphore Dieudonné Soglo où les deux personnalités ont eu un tête-à-tête. Ensuite, il a effectué une visite à la famille de feue Prudence Amoussou, abattue lors d’une manifestation de l’opposition au lendemain des législatives contestées, où l’attendaient plusieurs leaders de la résistance dont l’ex-député Eric Houndété. Pour le porte-parole du parti Fcbe dont il est le Président d’Honneur, Nourénou Atchadé, il n’y avait pas de rencontre prévue entre Boni Yayi et Patrice Talon.
Pour rappel, suite aux violences post-électorales qui ont succédé aux élections législatives du 28 avril 2019 auxquelles aucun parti de l’Opposition n’a pris part, Boni Yayi a été placé en résidence surveillée pendant près de deux mois avant de se rendre à l’extérieur pour se soigner. Cette visite intervient quelques jours après le vote et la promulgation d’une loi d’amnistie au profit de ceux qui se seraient impliqués dans les violences d’avril et mai 2019, et après la main tendue de Patrice Talon qui déclarait sur Rfi et France 24, il y quelques jours, que son prédécesseur Boni Yayi peut rentrer sans rien craindre. Selon les explications du porte-parole du parti Fcbe, il s’agit d’une visite éclair et non définitive, car Boni Yayi ne serait pas encore totalement guéri et doit repartir pour poursuivre ses soins.