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Adjinakou N° 2339 du 21/11/2013

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Plainte de Yayi contre le juge Houssou : Acharnement ou question de droit ?
Publié le jeudi 21 novembre 2013   |  Adjinakou


Le
© Autre presse par DR
Le Juge Angelo Houssou


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 Dans le dossier

Boni Yayi n'a pas fini de digérer les ordonnances rendues le 17 mai dernier par le juge Angelo Houssou dans les dossiers présumés tentatives d'empoisonnement et de coup d'Etat. Pour l'exprimer, le président Boni Yayi par le biais de ses avocats vient de déposer une plainte contre le juge Houssou pour tentative de sortie illégale du territoire national.

En attendant de savoir quelles sont les réelles motivations de Boni Yayi, les observateurs notent tout de même une contradiction dans la démarche du chef de l'Etat surtout que pour justifier la filature infligée au magistrat, le gouvernement avait évoqué des mesures conservatoires qui visent à protéger l'homme de droit. Le juge Houssou s'est-il rendu coupable d'une faute professionnelle ? Si oui, les avocats de Yayi sont-ils dans leur rôle ?

On croyait attendre le verdict de Paris pour clore le malheureux débat sur les dossiers présumés tentatives d'empoissonnement et coup d'Etat, mais hélas. Le président Boni Yayi vient de jeter nu nouveau pavé dans la marre. Ses avocats intentent une action en justice contre le juge Angelo Houssou, auteur des ordonnances de non lieu, qui aurait selon les plaignants, tenté de quitter illégalement le territoire national, le vendredi 17 mai 2013 par la frontière bénino-nigériane.


Plainte

Une plainte contre le magistrat Angelo Houssou et déposée à la Cour suprême. Il est reproché au juge de siège d'avoir tenté de quitter illégalement le territoire national sans avoir, au préalable, informé sa hiérarchie. Qu'il vous souvienne, le juge Angelo Houssou, dans les dossiers présumés tentatives d'empoissonnement et de coup d'Etat, avait rendu deux ordonnances de non lieu. Une décision qui demandait l'abandon de la poursuite engagée contre Patrice Talon, Moudjaïdou Soumanou, Cissé Ibrahim, Kora Zoubérath et consorts. Le juge d'instruction, au motif de ce que les éléments soumis à son appréciation ne lui permettaient pas de rendre un autre jugement avait donc ordonné la relaxation pure et simple des prévenus. Mais après avoir rendu une telle décision, l'homme en toge a semblé commettre le péché de tenter de voyager sur le Nigéria pour, a-t-il dit, un week-end. Curieusement, il a été interpellé tard dans la nuit par la police frontalière de Sèmè- Kraké. Après avoir passé une nuit dans les mains de la police, il sera assigné à domicile avant d'être placé sous haute surveillance policière. Pendant ce temps, le Procureur de la République a interjeté appel, sans pouvoir avoir gain de cause, car les trois juges de la Cour d'appel de Cotonou ont confirmé en partie les ordonnances du juge d'instruction.


Qui en veut au juge Houssou ?

Décidemment que le Juge Angelo Houssou n'est définitivement pas sorti des griffes du chef de l'Etat. Toutefois, son assignation à la Cour Suprême est diversement appréciée par les observateurs et praticiens de droit. En plus de ce que cette nouvelle donne vient contredire tous les arguments de l'Exécutif au sujet de la filature au juge qui, au-delà de tout, a rendu une décision de justice, des observateurs dénoncent une sorte d'acharnement dans la démarche des Avocats de Boni Yayi.

Selon ces derniers, si faute, il y a, elle ne peut qu'être professionnelle puisque les voies de recours pour ce qui est de la décision rendue par le juge sont bien connues. Dans ce cas, le Conseil supérieur de la magistrature ne serait-il pas plus qualifié pour connaitre du dossier ? Quelle est l'appréciation du garde des sceaux qui est l'autorité de tutelle du juge de siège ? En attendant de savoir quelle sera la réaction de l'Union nationale des magistrats (Unamab), qui n'a d'ailleurs pas désavoué son syndiqué pour une quelconque faute, des analystes notent dans la nouvelle ébauche de Yayi une manœuvre qui vise à faire durer le suspense dans une affaire où il aurait lui-même pressentit son échec.

Cosme Kèkè

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