Dans un contexte de relation tendue suite à la fermeture de ses frontières avec le Bénin, le Nigéria montre combien, les pays de la Cedeao ne peuvent se passer de lui, en occurrence le Bénin. Hier, on en a encore eu la preuve avec le retour au pays de l’ancien chef d’Etat béninois. Boni Yayi était accompagné par une forte délégation de la Cedeao conduite par l’ancien président du Nigéria Abdusalami Abubakar, dans un avion affrété par le président Muhammadu Buhari en personne. La délégation de la Cedeao a rencontré hier le chef de l’Etat Patrice Talon. Elle doit s’entretenir ce jour avec l’Opposition, ceci dans le cadre d’un règlement définitif de la crise post-législative. On savait que l’ancien chef d’Etat du Bénin est très proche de l’ancien président du Nigéria Olusegun Obasanjo et qu’il réside au Nigéria depuis qu’il a quitté le Bénin, après la levée du blocus à son domicile. Mais c’est la première fois que l’autre ancien président du Nigéria Abdusalami Abubakar joue un rôle de premier plan dans le règlement de la crise post-législative, même s’il agit sous l’égide de la Cedeao. Ce qui voudra dire que Boni Yayi, principal opposant au régime de Patrice Talon, a une assise au Nigéria. Outre donc les questions liées à la fermeture des frontières, le Nigéria est aussi actif dans la résolution de la crise née de l’exclusion de l’Opposition aux Législatives du 28 avril. Et le fait que la délégation passe d’abord par le Niger pour un tête-à-tête avec le président Mahamadou Issoufou avant d’atterrir à Cotonou, n’est pas anodin. Le géant voisin de l’Ouest tient à montrer combien son leadership dans la sous-région ne doit pas être négligé. Il va au-delà des questions transfrontalières. Un message à qui de droit.