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Salon de l’Epargne et de l’Investissement d’Abidjan : Reckya Madougou donne les solutions pour une meilleure inclusion financière des États

Publié le lundi 25 novembre 2019  |  Matin libre
Reckya
© aCotonou.com par DR
Reckya Madougou,ancienne Garde des Sceaux/ministre de la Justice
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Du 19 au 20 novembre dernier, il s’est tenu à Abidjan la deuxième édition du Salon de l’Epargne. Instant de formation, d’échanges et de solutions couvrant toutes les problématiques liées à l’épargne, aux investissements, à la gestion et à l’assurance de son patrimoine, il a réuni les personnalités de premier plan au nombre desquelles l’ancienne ministre et Garde des Sceaux Reckya Madougou. Dans une participation hautement applaudie à la session plénière, elle a débattu de la meilleure manière d’ouvrir aux communautés et dans un contexte de mutations technologiques rapide, l’accès à la finance et par ricochet accroître les économies. C’est-à-dire l’inclusion financiere tout en intégrant les questions de Fintech. Retour sur cette brillante intervention.



“Nulle part ailleurs dans le monde, il n’y a plus d’argent qui circule sur les téléphones portables que dans l’Afrique subsaharienne. La région est actuellement responsable de 45,6 % de l’activité monétaire mobile dans le monde – une estimation d’au moins 26,8 milliards de dollars en valeur de transaction en 2018 seulement – ce chiffre exclut les solutions bancaires”. En donnant ainsi une idée de l’immense manne financière en circulation, l’experte internationale Reckya Madougou informe d’entrée que la révolution technologique a depuis longtemps ouvert de réelles perspectives en matière d’inclusion des jeunes et des femmes. Des écarts se creusent et la disruption permanente provoquée par les fintech obligent mêmes les acteurs historiques du secteur à accélérer les innovations : 332 millions de personnes en Afrique, dont 60% des femmes sont exclues des systèmes financiers numériques selon la Banque Africaine de Développement (BAD). C’est autour de ses enjeux qu’a discuté le panel composé aussi bien de l’ancienne ministre Adama COULIBALY, Ministre de l’Économie et des Finances de la Côte d’Ivoire, Mariam DJIBO, Directrice Générale de Advans Côte d’Ivoire et Paul-Harry AITHNARD, Directeur Général d’Ecobank Côte d’Ivoire.



“Inclusion financière : les enjeux pour une croissance économique ?”. C’est autour de cette interrogation centrale que les discussions ont à cet effet tourné. Et pour Reckya Madougou, il est théoriquement prouvé que les nombreux instruments d’inclusion financière peuvent soutenir et élever le niveau de la croissance économique et favoriser la réalisation des priorités définies pour le développement. Et dans ce contexte, les objectifs pour plus de jeunes ou de femmes ayant accès aux services financiers doivent s’adapter à la conjoncture. Il faut consolider les acquis et diversifier intelligemment et continuer à saisir les multiples opportunités qu’offre aujourd’hui l’inclusion financière. Ce que le DG Paul-Harry AITHNARD, soutient dans son intervention et appela “fenêtre d’opportunité”. En 2017, sur 1,2 milliard d’Africains, 980 millions détenaient déjà un téléphone mobile, 362 millions avaient accès à Internet et 150 millions étaient titulaires d’un compte e-money, rappelle Reckya Madougou qui estime qu’alors là, la finance digitale à elle seule pourrait faire bénéficier à des milliards de personnes en stimulant une croissance inclusive qui injecterait 3 700 milliards de dollars supplémentaires dans le PIB des économies émergentes en l’espace de dix ans. Elle étaye son argumentaire en citant un récent rapport du McKinsey Global Institute.



Sur un ton mesuré avec des exemples concrets, l’ancienne ministre a, tout au long de son intervention, montré la nécessité pour les États de faire de la diffusion de la téléphonie mobile, un moyen de booster l’accès aux services financiers et l’inclusion. “Aujourd’hui une femme en quête de crédit à quatre fois moins de chance de l’obtenir qu’un homme. Alors que l’Afrique est la région du monde où le taux d’activité entrepreneuriale des femmes est le plus élevé. Il s’agit alors de s’assurer que toutes les femmes aient accès à un moyen de paiement, mais aussi à toute une gamme spécifique de services financiers”, a-t-elle indiqué avant de citer en exemple les résultats d’une étude d’impact à long terme portant sur un service d’argent mobile au Kenya, M-PESA. Résultat : l’argent mobile avait permis à 194 000 ménages (soit 2 % de la population kenyane) de sortir de la pauvreté, et avait amélioré efficacement la situation économique des femmes pauvres et des ménages dirigés par des femmes.



Ces derniers temps, la fronde sociale est presque mondiale. Et les motifs, tout autant divers et variés, résident dans la précarité des masses, le chômage pour les jeunes. C’est d’ailleurs tout l’intérêt de ce salon qu’organise depuis deux ans Ecobank Côte d’Ivoire. Reckya Madougou trouve que l’inclusion financière peut être la voie royale. Se basant sur la structure des économies des États ouest-africains, elle donne des pistes de solutions. Une dizaine au total : entre autres, simplifier les processus d’inscription et de connaissance du client (Know you Client), concevoir des produits financiers utiles et pertinents, adaptés aux besoins des consommateurs, et adresser l’économie informelle… Des solutions accueillies dans un tonnerre d’applaudissements.



MM
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