La Commission budgétaire de l’Assemblée nationale du Bénin présidée par le député Gérard Gbénonchi a reçu trois membres du gouvernement ce mardi 26 novembre 2019. Ceci, dans le cadre de l’étude en commission du projet de budget général de l’Etat, exercice 2019. Il s’agit du Ministre des enseignements maternel et primaire, Salimane Karimou, qui a défendu une allocation budgétaire 2020 d’un montant de 118 milliards 931 millions 343 mille Fcfa contre environ 114 milliards Fcfa pour le compte de l’année 2019, du Ministre des affaires sociales et de la solidarité, Véronique Tognifodé, qui a présenté un projet de budget de 7 milliards 700 millions 995 mille 500 Fcfa pour l’amélioration des conditions de vie de certaines couches sociales et du Ministre des infrastructures et des transports qui a défendu un projet de budget de 91 milliards 485 millions Fcfa pour de grands travaux routiers sur toute l’étendue du territoire national. Face à la presse parlementaire, chacun de ces membres du gouvernement du président Patrice Talon a donné un aperçu sur les grandes actions qu’il entend conduire avec l’allocation budgétaire de son département ministériel en 2020.
Déclarations des Ministres Salimane Karimou, Véronique Tognifodé et Hervé Hèhomey
Salimane Karimou, Ministre des enseignements maternel et primaire
« …Le projet de budget, exercice 2020 du ministère des enseignements maternel et primaire s’élève à un montant de 118 milliards 931 millions 343 mille Fcfa contre environ 114 milliards Fcfa pour le compte de l’année 2019 soit une augmentation de 4,28%. Ce budget nous permettra de poursuivre la politique du ministère en matière d’enseignement à la maternelle et au primaire. Ce budget, à travers son augmentation, nous permettra de faire face à la résorption amorcée du déficit d’enseignants à la maternelle comme au primaire. Au-delà de cette résorption, ce budget permettra d’améliorer les conditions d’accès à l’école parce qu’en terme de transfert pour la construction et la réhabilitation des infrastructures scolaires, nous passons pour le Fadec investissement de 3 milliards Fcfa pour le compte de 2019 à 3,6 milliards Fcfa en 2020 ; ce qui augmente sensiblement le nombre de salles de classe à construire et le nombre de salles de classe à réhabiliter. Cela ne prend pas non plus en compte ce que l’Agence de construction des infrastructures pour le système éducatif mettra à notre disposition. Ce budget nous permettra de prendre en compte le volet qualité de l’enseignement. Qu’il vous souvienne que nous avons mis l’année scolaire 2019-2020 sous le thème : « Tous pour l’amélioration de la qualité de l’enseignement ». Le budget nous permettra d’aller vers l’atteinte de ces objectifs.
Les préoccupations des députés se résument autour des questions liées au déficit d’enseignants, des questions en termes de déficit d’infrastructures scolaires notamment la question liée à la dernière fusion ; ce que nous mettons dans la réorganisation de l’Atlas scolaire. Alors, nous leur avons donné l’assurance selon laquelle tous ces problèmes-là sont pris en compte dans le budget 2020. Je l’ai dit tantôt, avec l’augmentation de ce budget en ressources, s’agissant du personnel enseignant, nous pourrons déjà faire face aux charges liées au recrutement massif que le gouvernement vient de faire ; c’est-à-dire les 10.686 enseignants suppléants qui sont récemment déployés dans les écoles. C’est dire également que le plan de résorption de la pénurie va être mis en œuvre de façon progressive. Nous leur avons donné l’assurance selon laquelle la question de fusion qui s’est posée est beaucoup plus liée à la réussite des mesures prises par le gouvernement. Lorsque les cantines scolaires ont commencé par fonctionner normalement dans les écoles, lorsque les mesures prises permettent d’avoir désormais les enseignants à plein temps, c’est évident que les communautés ont repris confiance vis-à-vis de l’école publique. C’est ce qui a justifié les effectifs pléthoriques que les uns et les autres ont constaté en début d’année scolaire.
Nous avons dit que pour le programme des cantines scolaires, nous voulons atteindre les 51% de couverture à l’horizon 2021 et les 51% ont déjà été atteints à l’orée 2018. Nous maintenons le cap et nous allons vers une école/une cantine scolaire ; c’est-à-dire les 100%. Nous allons consolider l’existant et nous allons travailler pour que l’extension puisse se réaliser de façon progressive. Par rapport au Programme national d’alimentation scolaire intégré, là où le gouvernement met directement des fonds gérés par le Programme alimentaire mondial (PAM), il n’y a pas d’inquiétude. Le programme se porte à merveille… »
Véronique Tognifodé, Ministre des affaires sociales et de la microfinance
« …Pour l’exercice 2020, le montant du projet de budget du ministère des affaires sociales et de la microfinance est de 7 milliards 700 millions 995 mille 500 Fcfa. Ce budget a connu une hausse de 24,75% par rapport à l’exercice en cours. Ceci est fondamentalement dû à l’augmentation en dotation pour la modernisation des Centres de promotion sociale (CPS). A ce niveau, la ligne budgétaire est passée de 300 millions Fcfa à 1 milliard 725 millions Fcfa. Alors, comme axes prioritaires de ce que nous avons à réaliser, d’abord pour le social, il y a aussi l’amélioration des mécanismes de protection sociale de façon durable. Comme résultats attendus, il y a l’amélioration des conditions de vie de nos cibles que sont les enfants, les femmes, les personnes du troisième âge, les personnes handicapées, les ménages et les personnes ageés.
Sur le plan de la microfinance, nous avons la diversification et une meilleure disponibilité des structures financières décentralisées avec une professionnalisation des acteurs qui interviennent dans le domaine. Le résultat attendu à ce niveau est l’accès de tous aux services financiers.
Nous avons été surpris par les réactions plutôt positives des députés qui nous ont écoutés et qui ont trouvé pertinentes nos activités pour 2020… »
Hervé Hèhomey, Ministre des infrastructures et des transports
« ...Je viens de présenter à la représentation nationale, le projet de budget, exercice 2020 du ministère des infrastructures et des transports. Comme budget prévisionnel 2020, nous sommes à 91 milliards 485 millions Fcfa qui se décomposent en fonctionnement à raison de 3 milliards 691 millions Fcfa et en investissement à 87 milliards 793 millions Fcfa. C’est un budget essentiellement d’investissement. Dans ce budget, il est prévu la poursuite de tous les projets du Programme d’Actions du gouvernement (PAG) que nous avons déjà engagés. Nous allons lancer de nouveaux projets. Comme vous le savez, il y a certains projets phares qui sont attendus et dès l’année prochaine, les gens seront comblés. Le gouvernement a également entrepris un vaste programme d’entretien routier que nous allons poursuivre. Qu’il vous souvienne que dans le PAG, nous avons prévu certains projets phares comme l’Aéroport de Glo-Djigbé pour lequel nous avons commencé la phase de dédommagement des populations qui étaient sur le site. Ceci se passe très bien et nous estimons que d’ici la fin de cette année, nous allons terminer avec cette phase et envisager la suite pour l’année prochaine. Les études de ce projet sont très avancées et nous allons espérer le démarrage pour l’année prochaine. Nous avons également le contournement nord de Cotonou qui est un autre projet phare du gouvernement et sur lequel les Béninois nous attendent. Ce projet fera l’objet d’une étude approfondie (...) Au delà de ces grands projets phares, il y a le projet de la route Sèmè-Podji/Porto-Novo avec le pont que nous allons réaliser sur la lagune de Porto-Novo, un projet qui tient à cœur au gouvernement. Il y a la route cotonnière Djougou-Pèhounco-Kérou-Banikoara. Par ailleurs, il y a certains ouvrages que le gouvernement a commencé par approuver, certaines routes qui étaient en chantier et dont les travaux seront poursuivis. Au niveau de l’Aéroport de Cotonou, il y aura des travaux de rénovation pour l’aviation civile béninoise.
Les députés étaient très intéressés par notre budget parce qu’il concerne tout le pays et impacte toutes les régions du pays. Il n’y a pas cette Commune là où nous n’avons pas d’intervention à faire. Les députés, je les ai trouvés très intéressants en ce sens qu’ils nous font même des propositions. Ils ont parlé des postes de péage que nous allons bientôt généralisés avec la création de la Société des infrastructures routières du Bénin. Plusieurs routes deviendront à péage. Ils ont émis le souhait de voir l’entretien routier s’améliorer parce qu’il y a un lien entre les entretiens routiers et les ressources pour cet entretien. Les ressources, nous les tirons au niveau des postes de péage. Il va y avoir une étude pour définir la localisation des postes de péage. Nous avons besoin d’avoir des routes qui sont en état de praticabilité en toutes saisons et à tous moments de l’année... »
Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN