Ça sentait le roussi à plein nez et pour une fois, nos dirigeants n’ont pas attendu le pire avant de réagir. Ils ont décidé d’aller au secours des usagers de trois points jugés critiques sur des cours d’eau avant qu’il ne soit enregistré une autre version du pont de Malanville qui s’écroule avec son lot de victimes. Chargés de toutes les diligences, on retient que les ministres concernés ont sur eux la responsabilité de sortir de terre dans un bref délai, les ponts reliant l’axe Bopa-Allada, Tchi Ahomadégbé-Tchitto et Dassa-Soclogbo-Bétékoukou-Okpa-Igbodja. Mieux, l’anticipation et la vision ont prévu que chacun de ces ponts comprennent une chaussée de 2X2 voies de circulation assortie de trottoirs pour piétons, des travées, un tablier et une digue. Sans être technicien des TP, il va sans dire que dès la fin des travaux, la traversée en ces endroits sera plus aisée.
Justement, plus le trafic est sans risque sur un axe, mieux il est emprunté afin de favoriser les échanges et la production. Alors, au-delà des populations des départements du Mono, du Couffo et des Collines qui seront directement et positivement impactées par la réalisation de ces ponts, c’est le Bénin entier et même les pays de la sous-région qui pourraient en profiter. Car une voie, à plus forte raison un pont, c’est un solide trait d’union. Alors, quoi de plus normal que de veiller à ce qu’il continue de relier au mieux les différentes localités et soit l’un des solides vecteurs du brassage entre les peuples. Sur ce, pensons déjà à la qualité des ouvrages d’art et aux mesures idoines pour sa protection. Car, les derniers événements sur le pont de Djonou à Godomey sont encore là pour nous rappeler que la moindre inattention peut être la porte ouverte aux dérives. Et pour ça également, l’anticipation et le contrôle sont et resteront mère de sûreté.
Partant de ces faits, le bref délai décrété pour la réalisation des trois ouvrages d’art ne doit aucunement laisser libre cours à la précipitation et à l’à peu près. D’ailleurs, si la qualité est effectivement le leitmotiv des dirigeants actuels, ils sont bien placés pour définir le minimum de temps nécessaire en vue d’un savant dosage avec la célérité. Dans tous les cas, les populations sont impatientes d’accueillir les nouveaux ponts annoncés mais pas à n’importe quel prix. Ce qui est sûr, la qualité l’emportera sur toute autre considération.
Sur un autre plan, tirant leçon des installations anarchiques dommageables à nos ponts, il est à espérer qu’après les travaux, le laisser-aller ne prendra pas le dessus sur le bon sens. Mais étant donné que la sagesse commence par la peur du gendarme, il revient aux autorités notamment celles locales, d’ouvrir les yeux en vue d’une protection renforcée de ces infrastructures. Sinon, malgré la conscience des dangers liés à leurs actes, ne soyons pas surpris qu’à la moindre inattention, l’incivisme revienne au galop et foule au pied tous les efforts consentis pour prévenir le pire. Somme toute, c’est bien beau d’avoir de nouveaux ponts de franchissement en remplacement de ceux à risques mais, c’est encore mieux d’être regardant sur la qualité et le suivi nécessaire pour qu’ils profitent à de nombreuses générations.
En attendant qu’il y ait plus de précisions sur la conduite des travaux relatifs aux trois ponts, retenons d’abord cette bonne anticipation. Maintenant pour une gouvernance optimale, il est à souhaiter qu’elle se généralise à tous les secteurs. Ainsi, tous les dangers, quelle que soit leur nature, seront écartés. Les populations ne demandent pas mieux.