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Assassinat sur la personne de la petite Djalika Hassane: Kadidja Mamadou écope de quinze ans de réclusion criminelle

Publié le jeudi 28 novembre 2019  |  La Nation
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Le tribunal de première instance de deuxième classe de Natitingou, siégeant en matière criminelle, a examiné, lundi 25 novembre dernier, un dossier d’assassinat parmi les dix-huit inscrits à son rôle. Kadidja Mamadou devait y répondre de l’assassinat commis sur la personne de la petite Djalika Hassane âgée de huit ans. Le tribunal l’ayant reconnue coupable des faits mis à sa charge l’a condamnée à quinze ans de réclusion criminelle.
Quinze ans de réclusion criminelle pour Kadidja Mamadou. L’examen de son dossier figure en première position du rôle de la session criminelle de 2019 du Tpi de Natitingou. Le tribunal, après examen des faits d’assassinat dont elle devait répondre l’a reconnue coupable et condamnée à cette sentence.
Dans toutes ses réponses aux questions des membres du tribunal, l’accusée n’a pas reconnu les faits. Les questions posées et retournées dans tous les sens ne l’ont nullement empêchée de soutenir qu’elle n’avait pas posé les actes qu’on lui reprochait.
« Je n’en sais rien, je ne reconnais pas les faits », sont entre autres les réponses qu’elle avait données à certaines interrogations du président du tribunal.
Sa réaction n’a pas varié lorsque le président du tribunal lui a rappelé ses déclarations antérieures devant le procureur à qui elle avait été présentée à la suite de son interpellation. Car pour elle, elle n’a jamais déclaré avoir commis les faits d’assassinat mis à sa charge. De même, elle ne saurait affirmer que les gendarmes ont menti encore moins le procureur. « Je ne vois pas comment reconnaitre les faits devant le procureur si je ne les ai pas reconnus devant les gendarmes », soutient-elle.
A la question de savoir si elle ne se reprochait rien, en refusant de regarder les photos de la victime qui lui ont été présentées lors de l’enquête, elle rétorque que si la propre mère de la victime n’avait pas pu supporter l’exercice, il ne lui revenait pas dans son état de nourrice à l’époque de s’y adonner aussi aisément.
Elle n’a pas fléchi non plus par rapport à sa position devant le procureur de la République près le tribunal de première instance de deuxième classe de Natitingou Seul le premier témoin, Bachirou Oumarou, a déclaré en savoir un peu sur la culpabilité de l’accusée. Celui-ci, son beau-frère, a affirmé l’avoir entendue reconnaitre les faits à l’enquête préliminaire dans sa position de garde à vue. Ce qui a fait demander à la défense assurée par maître Maurice Ligan un donner-acte, car pour lui, l’arme du crime était la propriété de ce témoin et il avait été interpellé le 20 mai, soit deux jours avant l’accusée.
Quant au deuxième témoin, Yakoubou Sonni, il était chef de village au moment des faits et son rôle ou sa connaissance de l’affaire avait juste consisté à aller informer les autorités chargées de la sécurité de la survenance d’un tel crime sur son territoire de compétence. Il ne pouvait davantage éclairer la lanterne du tribunal.
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Les réquisitions

Après la lecture des pièces qui ont établi la possession entière de toutes les facultés mentales de l’accusée et sa qualité de délinquant primaire en raison de la virginité de son casier judiciaire, place fut faite aux réquisitions et plaidoiries.
Dans son réquisitoire, Bernadin Hounyovi a soutenu que l’accusée a commis un meurtre avec guet-apens et préméditation. Le rappel des faits lui a permis de dire que les éléments légal, matériel et intentionnel étaient réunis. Les articles 296 à 298 et 302 du Code pénal permettent d’établir la culpabilité de l’accusée sur le plan légal.
L’élément matériel trouve, quant à lui, sa justification dans l’acte matériel d’homicide plus la préméditation et le guet-apens, a révélé le ministère public. L’usage de l’arme est symptomatique de l’intention criminelle de Kadidja Mamadou, a-t-il insisté.
Sur cette base, le ministère public, vu que l’accusée ne présentait aucune anomalie mentale, vu que son casier judiciaire est vierge cependant que l’enquête de moralité lui est défavorable, a requis contre elle dix ans de réclusion.
La défense, Me Maurice Ligan, a plaidé au principal l’acquittement pur et simple et au subsidiaire, l’acquittement au bénéfice du doute.
En ce qui concerne l’acquittement au principal, il a relevé que son intervention lui permet d’apporter sa modeste contribution à la lutte que l’accusée qui aura bientôt passé 9 ans 6 mois en détention a menée dans le tréfonds de la prison civile de Natitingou pour un crime qu’elle n’a pas commis. « C’est une oubliée de la justice. Pour la défense, il s’est passé autre chose que l’accusation a soutenue. Pour lui, toutes les femmes de la concession étaient à la maison lorsque l’information relative à la découverte du corps de la victime a été portée à la connaissance de tous, relève-t-il.
Il sollicite donc l’acquittement pur et simple de sa cliente.LIRE AUSSI: Restructuration et mise à niveau des entreprises industrielles: Le Brmn désormais dans le Plateau

L’acquittement au bénéfice du doute

Au subsidiaire, la défense plaide l’acquittement au bénéfice du doute, car l’accusée n’a jamais reconnu les faits. De plus, les circonstances inhumaines de l’enquête, selon sa lecture, révèlent qu’il y a imposture si l’on devait condamner sa cliente.
Après s’être retiré, le tribunal dans son verdict, reconnaît la culpabilité de l’accusée et la condamne à quinze ans de réclusion criminelle.

Les faits

Dans l’après-midi du lundi 17 mai 2010, à Wokou, commune de Ouassa-Péhunco, Awaou Alidou a été informée à son retour du champ de la disparition de sa fille Djalika Hassane, âgée de huit ans par sa belle-mère sous la garde de qui tous les enfants mineurs de la concession restaient. Croyant qu’elle serait allée s’amuser avec ses camarades, elle l’a attendue en vain toute la soirée. Cette absence inhabituelle de la fillette inquiéta les parents qui entreprirent des recherches infructueuses toute la nuit. C’est alors que tout le village organisa, le lendemain, une battue qui leur a permis de découvrir dans une forêt située à un kilomètre de leur habitation, le corps sans vie de la petite Djalika Hassane, à même le sol, dans une rigidité cadavérique en décubitus dorsal, avec deux profondes blessures à la face latérale gauche du cou, section de la carotide, des blessures à la tempe droite, au menton avec une atteinte osseuse.
Les soupçons n’ont pas tardé à être portés sur Kadidja Mamadou, avec qui la mère de la victime vivait en mésintelligence à la suite d’une bagarre qui les a opposées la semaine précédant les faits. Interpellée, elle est passée aux aveux tant à l’enquête préliminaire que devant le procureur avant de se rétracter devant le juge d’instruction plus d’un an après les faits.


Composition de la cour
Président : Armand Gounon
Assesseurs : Ignace Adigbli, Marius Ogou, Alou Bari Démon et Denis Goundété
Ministère public : Bernadin Hounyovi
Greffier : Hilaire Siankou

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