COTONOU, 20 novembre (Xinhua) -- Une quarantaine de directeurs en charge du commerce intérieur des Etats membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), examinent depuis mercredi à Cotonou le programme régional d'appui à la régulation du commerce informel dans l'espace communautaire.
"L' objectif général du programme est de contribuer à l'accroissement des échanges inter-régionaux dans le cadre de la construction du marché commun et de la réduction de la pauvreté dans l'espace CEDEAO", a souligné M. Ahmid Ahmed, commissaire en charge du commerce, des douanes et de la libre circulation de la CEDEAO.
Ce programme, a-t-il expliqué, permettra de mettre en oeuvre des stratégies et des mécanismes afin de valoriser le dynamisme des acteurs du secteur informel commercial et de réguler de manière adéquate ses pratiques commerciales.
Pour M. Ahmed, ce programme intervient dans un contexte où l' Afrique de l'Ouest est confrontée à des défis majeurs sur le plan économique, malgré les efforts déployés par les pays de l'espace depuis des années.
"Le taux de croissance de 6,36% enregistré au cours de la période 2010-2012 est en de ça du minimum de 7% requis pour impulser le développement des Etats membres. Les échanges commerciaux enregistrés entre les pays de la région ne représentent que 10%", a-t-il déploré.
Cependant, a-t-il souligné, plusieurs études ont montré que ce taux des échanges inter-régionaux, ne reflète pas la réalité, vu que le commerce informel, qui échappe à l'enregistrement, constitue une part importante des économies nationales.
Il a affirmé que les mêmes études ont montré que la contribution du taux des échanges inter-régionaux varie de 20% à 75%, selon les pays.
En Afrique de l'Ouest, a-t-il poursuivi, le commerce informel transfrontalier fut longtemps cantonné aux transactions des produits du crû.
"Mais face à la mondialisation de plus en plus poussée, ajoutée à des frontières poreuses, l'on assiste au développement de transactions illégales telles que, les fraudes de toute nature, ou de trafics illicites de marchandises non produites dans la région", a-t-il déploré, regrettant les effets néfastes de ce commerce informel sur le commerce légal.
"Le commerce informel transfrontalier livre une concurrence déloyale aux entreprises installées légalement qui respectent la réglementation en vigueur, s'acquittent régulièrement de leurs impôts et taxes, avec comme conséquence : l'asphyxie des entreprises locales, la perte d'emplois, la perte de recettes budgétaires et fiscales pour les Etats", a-t-il révélé.