Le président de la République a pris la parole, hier mercredi 20 novembre, au sommet afro-arabe pour exiger plus de soutien en faveur des pays les moins avancés. Entre Africains et Arabes, Boni Yayi prône une alliance du donner et du recevoir.
Par Gnona AFANGBEDJI, Envoyé spécial à Koweït City
«Le troisième sommet peut être le point de départ pour une nouvelle alliance du donner et du recevoir dans la marche déterminée de notre communauté de destin ». Le président de la République, qui assure la présidence du Bureau mondial de coordination du Groupe des Pays les moins avancés, n’a pas tari de propositions dans le sens du partenariat stratégique afro-arabe. Dans la nouvelle dynamique qui se profile, il juge nécessaire qu’une attention soutenue soit accordée aux PMA dont 34 sur les 49 proviennent du continent africain. Boni Yayi propose ainsi la mise en place d’un comité de réflexion de haut niveau pour relever le défi de l’adéquation des flux financiers entre le Monde arabe et l’Afrique, dans sa composante PMA.
«Tout en saluant ce qui a été fait jusqu’ici, il reste que les ressources des banques et institutions financières soient renforcées, leurs procédures et règles d’intervention adaptées au contexte particulier des PMA », énonce-t-il.
Boni Yayi estime que les Etats africains ayant placé la gestion des défis sous le signe du miracle du secteur privé, il y a lieu de développer les mécanismes de partenariat entre les secteurs privés arabes et africains de manière à renforcer la présence des investisseurs privés arabes en Afrique et en particulier dans les PMA. Il suggère à cet effet, l’institutionnalisation du forum économique afro-arabe en une rencontre annuelle pour la promotion des investissements.
Le chef de l’Etat revient sur des mesures préconisées par le forum économique de Koweit-City pour suggérer qu’une résolution spéciale de soutien soit adoptée en faveur des PMA. Ces mesures concernent notamment l'accroissement des investissements pour la promotion de l'exploitation des ressources naturelles, le développement de l'agriculture portée par les petits fermiers et exploitants, l'acquisition de la technologie et de l'innovation pour la transformation locale des produits agricoles et miniers.
La création d'un fonds de la jeunesse avec la BADEA et la BAD, en vue de financer des projets concrets en liaison, tant dans le domaine de l'entreprenariat que de la mobilité des jeunes pour les échanges d'expertise et d'expériences a été fortement recommandée.
Accompagner les PMA !
Le président de la République rappelle que les PMA restent secoués par des défis que le partenariat stratégique doit aider à relever. Le premier est sans surprise celui de la pauvreté. A 900 jours de l’échéance des OMD, plus de 50% de la population des PMA vit toujours avec moins d’un dollar par jour et l’extrême pauvreté affecte près de 47% de la population.
«Il y a donc urgence à agir», martèle-t-il. Pis encore, la poussée démographique que connaissent les PMA, conjuguée avec le chômage galopant des jeunes constituent, à son sens une véritable bombe à retardement. Des efforts continus méritent d’être déployés, dit-il, pour assurer la sécurité humaine. Boni Yayi évoque aussi le renforcement des capacités de production et de transformation.
Cela nécessite des investissements dans les infrastructures notamment l'énergie, la modernisation de l'agriculture et la hausse de la productivité du monde rural par la mécanisation et la promotion de la recherche et développement.
«L'Agenda du développement pour l'après 2015 devra être centré sur les problèmes des PMA», affirme le président de la République. «Nous devrons œuvrer ensemble à l'avènement d'un monde nouveau fait de gouvernance concertée, de prospérité partagée et de dynamique inclusive de manière à ne laisser personne sur le quai », conclut-il