Ils n’en peuvent plus et haussent déjà le ton pour exprimer leur désarroi. Recrutés par le gouvernement pour pallier le déficit criard des enseignants dans les écoles, collèges et lycées du Bénin, les aspirants au métier d’enseignant souffrent le martyr. En effet, de sources bien renseignées, ces derniers n’ont pas perçu de salaire depuis la reprise des classes soit depuis Octobre 2019. S’ils se plaignaient déjà des lieux d’affectation et des conditions pénibles, le calvaire est visiblement encore loin de s’achever. Depuis deux mois, ils sont sans salaire alors qu’ils continuent de dispenser les cours. Si certains s’en remettent aux autorités compétentes afin que leur situation soit régularisée dans les meilleurs délais, d’autres ont décidé déjà de déposer la craie. Selon les informations rapportées par plusieurs médias, les aspirants au métier d’enseignant du Ceg Suru-Léré à Cotonou ont déclenché ce mercredi, 04 décembre 2019, un mouvement collectif de cessation des activités pédagogiques. Lassés d’espérer en vain que leurs comptes bancaires soient pourvus, ils ont décidé de se faire entendre. A en croire le porte-parole des enseignants aspirants du Ceg Suru-Léré, seulement deux (02) enseignants sur un effectif total de 150 ont perçu leur salaire. Chose curieuse, face à la situation qui perdure, ces enseignants estiment avoir procédé à un nouveau dépôt de dossier au niveau de l’Agence nationale pour l’emploi (Anpe), structure chargée du programme des aspirants au métier d’enseignant. Des dossiers censés être traités en urgence ne le sont toujours pas, se désole le porte-parole des manifestants, qui dénonce une lenteur administrative. Qu’est-ce qui bloque le processus de paiement des salaires des enseignants aspirants ? Est-ce la conséquence d’une reprise précipitée des classes ? De toute façon, il est inconcevable que des enseignants recrutés par l’Etat béninois continuent de servir sans salaire. De sources bien introduites, l’une des raisons du retard de paiement des salaires serait liée aux données délivrées par les banques pour la constitution des dossiers des aspirants. Les fêtes de fin d’année approchent et les loyers doivent être payés. Vivement que les cris de détresse soient entendus et que la situation se régularise dans les plus brefs délais.