Par Josué F. MEHOUENOU,
Les nouveaux ambassadeurs de la République tchèque, de l’Indonésie, de la République du Congo et du Canada ont remis, jeudi 5 décembre, les lettres de créance par lesquelles leurs pays respectifs les accréditent au Bénin au chef de l’Etat, Patrice Talon.
Avant sa nomination en qualité d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République tchèque près le Nigeria avec juridiction sur le Bénin, Marek Skolil était Conseiller spécial au département de Proche-Orient au ministère tchèque des Affaires étrangères. Hier jeudi 5 décembre, il a présenté ses lettres de créance au président Patrice Talon et se propose de hisser les relations entre son pays et le Bénin à un niveau un peu plus élevé. Il ne cache donc pas sa joie d’être à Cotonou et assure que cela «ouvre un nouveau chapitre dans les relations diplomatiques entre la République tchèque et le Bénin». A la suite de la remise de ses lettres de créance au président de la République, il dit en avoir profité pour échanger avec lui sur les liens entre les deux pays et la route à suivre dans les mois et les années à venir. Son vœu,
« accomplir son mandat de la manière la plus productive en contribuant aux échanges fructueux et mutuellement bénéfiques entre la République tchèque et le Bénin». L’ambassadeur Marek Skolil mentionne que le chef de l’Etat a indiqué les domaines qui nous semblent les plus porteurs pour la coopération. Il s’agit notamment de l’agriculture, de l’agroalimentaire, de la mécanique agricole… «Nous avons aussi parlé de nos relations politiques, du domaine sécuritaire et de la coopération que nous pourrions développer. Les défis du Bénin et de toute la sous-région sont les nôtres. Nous avons évoqué aussi la jeunesse et la formation professionnelle. Dans cet autre domaine, nous verrons ce que nous pouvons apporter », a assuré le diplomate tchèque à sa sortie d’audience.
Marek Skolil est entré au ministère tchèque des Affaires étrangères en tant que conseiller et y a gravi les échelons en occupant diverses fonctions. Il est titulaire d’une Maitrise en Psychologie de l’université Paris X-Nanterre en 1985 et d’un Dess « Métiers formateurs-intervenants » de l’université de Paris IX-Dauphine en 1987. Après ses débuts à la Revue témoignage (Paris) de 1986 à 1991, il a enseigné pendant une année à l’école supérieure de gestion à Paris. Le nouvel ambassadeur de la République tchèque au Bénin est marié, père de deux enfants et a déjà occupé par le passé les fonctions d’ambassadeur de son pays au Vietnam, au Liban. Il a été de 2012 à 2016, ambassadeur chef de délégation de l’Union européenne en Algérie.
L’Indonésie pour un partenariat gagnant-gagnant
L’Indonésie et le Bénin entretiennent de très bonnes relations. Les différents axes de coopération concernent les secteurs du commerce, de l’agriculture, de l’éducation et de la culture. Et cette coopération déjà dynamique, Dr Usra Hendra Harahap compte la rendre plus vivifiante, maintenant que les fonctions d’ambassadeur désigné de la République d’Indonésie près le Bénin avec résidence à Abuja lui incombent. Du haut de ses 59 ans, cet homme d’expérience titulaire d’un Doctorat en Sciences politiques avec un parcours professionnel au sein des forces armées indonésiennes a reçu plusieurs distinctions honorifiques dans son pays. Ainsi, il a été commandant adjoint puis commandant de l’escadron de la base aérienne d’Abd Saleh, directeur du personnel du Centre de formation et d’éducation des forces aériennes indonésiennes, Conseiller du chef d’état-major puis Haut fonctionnaire des forces armées jusqu’à sa nomination en qualité d’ambassadeur de son pays près la République fédérale du Nigeria avec juridiction sur le Bénin. Une riche carrière qu’il compte mettre au service de la coopération entre les deux pays. « L’Indonésie dispose de ressources et produits qui pourraient être favorables au Bénin et à l’opposé, le Bénin a des richesses qui intéressent également l’Indonésie », a déclaré Dr Usra Hendra Harahap à la suite de la présentation de ses lettres de créance. Il s’agira d’un partenariat gagnant-gagnant pour les deux pays, soutient-il.
Bonnes relations entre le Congo et le Bénin
Jacques Obindza, nouvel ambassadeur de la République du Congo près le Bénin avec résidence à Abuja, a aussi remis ses lettres de créance au président Patrice Talon. Le nouvel ambassadeur est accrédité à un moment où le Congo et le Bénin s’activent pour la tenue de la troisième commission mixte de coopération. Il en a longuement parlé avec le chef de l’Etat, laisse-t-il entendre.
« Nous avons des instructions strictes pour que la troisième commission mixte se tienne et nous envisageons d’associer fortement les hommes d’affaires des deux pays pour qu’ils soient de vrais acteurs de cette coopération. A la dernière commission mixte, nous avons fait le point et identifié d’autres domaines de coopération. Nous avons des accords en matière de tourisme, d’éducation, d’environnement… Nous avons aussi la microfinance comme un nouveau chantier…», a déclaré Jacques Obindza. Pour lui, les relations et la coopération entre les deux pays sont excellentes. « Actuellement, la partie la plus visible de la coopération se trouve être le domaine de la formation. A Cotonou, plusieurs Congolais ont été formés, d’autres sont encore en formation et nous en sommes satisfaits parce que les ressources humaines sont très importantes pour le développement de nos pays», a-t-il soutenu. « Il y a aussi la coopération militaire qui est très agissante des deux côtés et nous avons des étudiants stagiaires béninois au Congo et vice-versa. Je dois aussi mentionner le secteur des échanges entre les deux pays. Il y a une très grande colonie béninoise au Congo et une très grande colonie congolaise au Bénin qui vivent dans les deux pays depuis des années et c’est une preuve suffisante des relations entre les deux pays », se satisfait Jacques Obindza, titulaire d’un diplôme d’études administratives et d’un diplôme d’études diplomatiques de l’Institut diplomatique de Rio Branco. Il a intégré le ministère des Affaires étrangères de son pays depuis 1982 et a occupé divers postes de responsabilité.
Cotonou-Ottawa : des valeurs en commun
La nouvelle ambassadrice du Canada près le Bénin avec résidence à Ouagadougou est née le 22 septembre 1972 et est titulaire d’un Doctorat en relations internationales obtenu à l’université d’Oxford en 2002. Elle a nom Carol Vivian McQueen. Au ministère des Affaires étrangères de son pays où elle a longtemps servi, elle a gravi rapidement les échelons. Elle a été notamment directrice adjointe à la direction de la Démocratie et la gouvernance et analyste politique principale sur plusieurs thématiques. Avant son affectation, elle était directrice des relations avec les Etats du Golfe à la direction générale du Moyen-Orient, après avoir servi en tant que conseillère politique en Tanzanie de 2010 à 2013. Elle découvre non seulement le Bénin, mais aussi son président, « très dynamique qui veut transformer son pays vers le mieux-être et s’assurer que tous les citoyens s’épanouissent pour que le pays aille bien ».
Elle se félicite d’ores et déjà «des relations chaleureuses entre les deux pays amis qui partagent des valeurs en commun », avec pour ambition d’accompagner la priorité des autorités béninoises de développer l’économie du pays. Carol Vivian McQueen, au terme de ses échanges avec le chef de l’Etat, retient « qu’il est intéressé par l’investissement privé et nous l’avons rassuré, de notre côté, sur comment nous pouvons assurer une présence plus forte du Canada au Bénin au niveau de l’énergie, des Tic». Le Canada est un grand partenaire technique et financier du Bénin, selon elle, et travaille dans plusieurs domaines comme la santé, la croissance inclusive.
« Nous nous sommes mis d’accord pour continuer à coopérer afin d’avoir des relations gagnantes et qui permettent aux peuples de nos deux pays de bien vivre ».
Ottawa penche beaucoup aussi pour le droit des femmes et là-dessus, Carol Vivian McQueen dit avoir félicité le chef de l’Etat pour sa décision qui crée un quota de femmes au niveau du Parlement. « C’est extrêmement important que des femmes soient dans le corridor du pouvoir pour influencer les décisions et la politique publique liée aux femmes et aux jeunes filles », souligne-t-elle.