Les cadres de Bénin Télécoms S. A. et d’autres acteurs se penchent depuis hier jeudi 21 novembre, au chevet de l’opérateur historique des télécommunications au Bénin malade, afin de lui administrer une thérapie de choc. L’objectif est de lui éviter une mort certaine si rien n’est fait dans ce sens. Komi Koutché, ministre de la Communication et des Technologies de l’Information et de Communication a ouvert le forum, en conviant les participants à de profondes réflexions pour sortir l’entreprise du "gouffre".
Par Didier Pascal DOGUE
Bénin Télécoms S.A. est vraiment malade, a confié Urbain Fadégnon, directeur général par intérim de la société, hier jeudi 21 novembre, lors de l’ouverture du forum consacré à des réflexions pour sa survie. Que faire pour l’empêcher de passer de vie à trépas ? De quel mal souffre-t-il ?
Quel diagnostic retenir pour le faire revivre et lui assurer à long terme une bonne santé? C’est à ces interrogations que s’est livrées Urbain Fadégnon. Des interrogations qui concordent bien avec le thème retenu pour le forum à l’occasion, à savoir «Quelle option pour l’opérateur historique ?».
Il s’agissait en réalité de réfléchir afin de retenir une option d’orientation à Bénin Télécoms S. A. suite aux réformes dans le secteur des TIC au Bénin.
Pour le directeur général, l’entreprise est à la croisée des chemins, la concurrence est rude et les activités vont decrescendo. Urbain Fadégnon a mis en exergue les difficultés que rencontre la maison, lesquelles se rapportent entre autres à l’obsolescence des équipements, à leur sabotage par des actes de vandalisme et à la baisse de la production et des prestations fournies. Pour y faire face, le directeur général a suggéré des solutions s’inscrivant dans la trilogie "vision-moyens-résultats".
Cette trilogie ne saurait prospérer si l’un des éléments faisait défaut, conçoit-il.
S’inscrivant à sa manière dans cette trilogie, Komi Koutché, le ministre de tutelle, dès sa prise de service n’a pas perdu de temps avant de proposer d’aller à ce forum dont il se réjouit de la tenue effective.
Pour lui, nul ne peut ressusciter l’entreprise si ce ne sont ses travailleurs eux-mêmes ; des travailleurs à qui il a demandé aux représentants syndicaux, d’observer une trêve sociale afin de réfléchir pour guérir la société des maux dont elle souffre pour la relever. A l’en croire, les anciens doivent léguer une "maison en état" avant de partir, pendant que les jeunes doivent se nourrir de sentiment d’orgueil et savoir se battre pour sa survie. Il ne saurait en être autrement si l’on sait que le ministre de la Communication est conscient de ce que l’heure est grave et qu’il est temps de décider de façon concrète de la thérapie à administrer au malade qu’est Bénin Télécoms S. A.
«Je crois en ce forum, je crois au personnel de BTSA, en l’expertise des éminences ici rassemblées. Vous êtes tous des médecins par rapport à la maladie qui nous rassemble», a-t-il signifié aux participants.
Pour Komi Koutché, il faut se départir des solutions toutes faites ou stéréotypées privilégiant les intérêts corporatistes ou individuels et s'en tenir plutôt à celles qui visent l’intérêt général et la sauvegarde de l’entreprise.
Le schéma qui sera retenu devra tenir compte des orientations du gouvernement, des études faites auparavant, de la contribution des uns et des autres sans oublier celle de l’expert de la Banque mondiale, bref un schéma qui consolide les acquis et laisse une ouverture qui tient compte du social. «C’est un sursaut d’orgueil que je vous demande ; je vous convie à des réflexions laborieuses pour un meilleur devenir», a exhorté Komi Koutché.