Il a été procédé, hier jeudi 21 novembre à Cotonou, au lancement officiel de la publication «Les organes audiovisuels des services publics en Afrique : le cas du Bénin».
Responsables des Organisations de la Société civile, hommes politiques, professionnels des médias ont été mobilisés pour la cérémonie.
Par Sabin LOUMEDJINON
Des promesses de réformes non tenues. C’est ce qu’on retient du rapport intitulé «Organes audiovisuels de services publics» en fin de matinée d’hier jeudi 21 novembre.
Le document de 107 pages contient des recommandations clés sur les législations médiatiques et les opérations des diffuseurs publics au Bénin. Il est subdivisé en 9 parties.
Selon le présentateur de l’ouvrage, François Awoudo, il s’agit d’un document qui rappelle les différentes déclarations faites par le gouvernement en 2008 soulignant la nécessité de réformer les lois régissant les médias obsolètes et en contradiction avec les protocoles et standards continentaux.
«Depuis ces promesses, rien ou très peu a été accompli pour changer les législations des médias dans le pays», indique-t-il.
Le rapport souligne également la nécessité urgente de transformer le radiodiffuseur public d’Etat pour permettre à celui-ci de jouer pleinement son rôle de diffuseur au service du public.
Le rapport indique qu’actuellement l’Office de radiodiffusion et télévision du Bénin (ORTB) est au service du gouvernement. Ce qui entame sa crédibilité aux yeux du public qui le perçoit comme un instrument de propagande.
Le rapport va loin en précisant que la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) qui a reçu mandat de réguler le secteur des médias au Bénin n’arrive pas à jouer son rôle, à cause d’ingérence politique. «Le président a le pouvoir absolu sur les questions d’attribution des fréquences, ainsi que la nomination d’un tiers des membres de la HAAC et la possibilité d’influer sur la nomination du tiers restant des membres à travers l’Assemblée nationale», déplore le document.
Le rapport appelle le gouvernement à réviser l’article 3 de la loi organique de la HAAC, qui donne de vagues et ambigües indications sur les limites au droit à la liberté d’expression, la dépénalisation de la diffamation et la calomnie, et à supprimer les dispositions qui criminalisent des actes tels que «offense» au chef de l’Etat.
En outre, il appelle à l’adoption d’une nouvelle loi qui transformerait l’ORTB de diffuseur public d’Etat contrôlé en réel diffuseur public indépendant qui répondrait à la diversité des points de vue et opinions.
Il propose également que l’organe directeur soit composé par un Conseil d’administration indépendant du gouvernement et de tous autres groupes de pression qui rendrait compte à l’Assemblée nationale. «Ce conseil devrait être composé par les membres de syndicats, d’Associations des médias, des Organisations de la Société civile et les Organisations religieuses et du secteur des affaires.
Pour Fatoumatou Batoko-Zossou président du Conseil d’administration du WANEP, le principal objectif de cette étude est de contribuer à la consolidation de la démocratie. Elle précise que le rapport du Bénin fait partie d’une série d’études sur les médias audiovisuels africains dans onze pays....