’adage dit : ‘‘ce sont les imbéciles qui ne changent pas d’avis’’. Et quand on sait qu’à côté du bâton correctionnel d’un père, la carotte n’est jamais loin, alors, la levée de la suspension des Ace 2008 des enseignements maternel et primaire, boycotteurs des dernières évaluations diagnostiques était prévisible. Cela a pris du temps mais, depuis la correspondance de l’autorité compétente en date du 27 novembre 2019 appelant les agents concernés à une régularisation de leur situation administrative et financière, l’horizon s’est éclairci. Peu importe que ça soit le déficit d’enseignants qui ait motivé ce retour des dirigeants à de meilleurs sentiments. L’essentiel est que tous les Ace 2008 frappés par la décision de suspension du 25 septembre 2019 puissent retrouver leurs classes et aider à combler un vide préjudiciable.
Car, ne nous voilons pas la face. Certes, défier l’autorité de l’Etat mérite des réprimandes. Mais, le réalisme aurait recommandé une autre forme de sanction qui n’allait pas, pendant ces longs mois, priver l’école de ses braves serviteurs. Là, le mal est fait et ce qui intéresse à présent, après la date limite fixée au 9 Décembre 2019 dans la correspondance du Directeur de l’administration et des finances du Ministère des enseignements maternel et primaire aux Ace 2008 visés pour se manifester, c’est de savoir s’ils l’ont effectivement fait. Si c’est le cas, c’est tant mieux. Autrement, il faut se pencher sur les causes qui peuvent expliquer ces absences et, cette fois-ci, prendre les bonnes décisions.
Déjà, de mon point de vue, tout est allé très vite entre l’envoi du communiqué en date du 27 novembre 2019 à l’endroit des Directeurs départementaux des enseignements maternel et primaire et le délai de réaction du 9 décembre 2019 accordé aux agents visés. Pendant ce laps de temps, il n’est pas exclu que certaines personnes soient en déplacements. Par ailleurs, connaissant la lenteur administrative, j’imagine que les relais de l’information que sont les Directeurs départementaux doivent être vraiment chanceux pour réussir, en ce temps record, le coup du 100% d’Ace 2008 touchés.
Alors, au vu de toutes ces possibilités, à mon avis, il ne serait point exagéré de rallonger le délai et, pour être sûr que le message est parvenu à destination, mettre un accent particulier sur la communication conventionnelle. De toute façon, malgré leur faute, l’école a aujourd’hui intérêt à revoir au grand complet, tous ses serviteurs boycotteurs de l’évaluation diagnostique qui lui ont fait défaut. Cependant, je veux bien croire que ce retour ne sera pas perçu comme une victoire d’un camp sur l’autre mais comme un sursaut nécessaire pour sauver l’école des maux qui la minent actuellement.
En fin de compte, grâce à la carotte tendue aux Ace 2008, l’école peut pousser un ouf de soulagement. Il est vrai que les problèmes relatifs à ce secteur sont nombreux et variés. Mais, quand des soustractions s’opèrent, ce sont des pas vers des formations de qualité qui se posent. D’ailleurs, n’oublions pas qu’en matière d’éducation, le temps perdu se rattrape difficilement. C’est pourquoi, pour l’école, au lieu des velléités d’insubordination, épousons plutôt et toujours, la cause de l’exemplarité. Heureusement que parfois, du bâton à la carotte, la distance est courte. Et donc, par anticipation, bon retour aux Ace 2008 boycotteurs des évaluations diagnostiques et plus jamais ça !