Par Anselme Pascal AGUEHOUNDE,
La facilitation du transit fait partie intégrante des politiques de transport de l’Uemoa et de la Cedeao pour stimuler le commerce inter et intra régional et international, facteur déterminant de la croissance économique. C’est à cette ambition que répond l’installation progressive des Postes de contrôle juxtaposés (Pcj) qui réduisent les tracasseries frontalières. Déjà, les fruits portent la promesse des fleurs : les Pcj de Malanville qui bordent le Bénin et le Niger, semblent très appréciés des transporteurs.
Sur les sept Postes de contrôle juxtaposés prévus dans l’espace communautaire, trois sont déjà achevés et fonctionnels, notamment ceux de Sèmè-Kraké (Nigeria – Bénin), Noépé-Akanu (Ghana – Togo) et celui de Malanville Jbp (Bénin– Niger). Toutes choses qui ont permis la fluidité du transport routier sur ces corridors. Entre autres avantages qu’offrent les Postes de contrôle juxtaposés, on note la simplification du transport et des déplacements transfrontaliers des personnes et des biens, la suppression des barrières non tarifaires liées au transit, la réduction des longues files d’attente aux frontières, la simplification des procédures et des documents, l’interconnexion des systèmes douaniers, l’établissement d’une caution unique. Si la situation à la frontière du Nigeria ne permet pas de vanter les mérites des Postes de contrôle juxtaposés de Sèmè-Kraké, ceux de Malanville sont de plus en plus appréciés par les transporteurs qui ont vu se réduire toutes les tracasseries auxquelles ils étaient soumis à la frontière et le long du corridor Cotonou-Niamey. « Aujourd’hui, le Bénin est apprécié et applaudi dans l’espace Uemoa en matière de libre circulation des personnes et des biens. Vous parcourez Cotonou-Malanville aujourd’hui en toute sécurité et à moindre frais si ce ne sont les postes de péage et de pesage. Nous ne sommes plus confrontés à des dessous de table au Bénin. Ce que veut l’opérateur économique, c’est la célérité dans les affaires. Nous sommes satisfaits. Comparativement aux années antérieures, nous ne pouvons que nous réjouir. Autrefois, il fallait faire les formalités au niveau de l’administration béninoise et près de 6 kilomètres après se soumettre à l’administration nigérienne. Aujourd’hui, les deux postes sont juxtaposés. Vous faites les formalités au niveau du Bénin, un ou deux pas et vous êtes avec les douaniers nigériens. En moins de 3 minutes, les formalités sont terminées et tout se passe normalement ! », fait savoir Rabiou Garba, président du Syndicat des travailleurs, importateurs et nouveaux associés du Bénin (Syntra-Inab). Son homologue du Collectif des syndicats de conducteurs transporteurs et travailleurs assimilés (Cosycotrab) Noël Guédessi confirme : « Avant, il y avait beaucoup de difficultés dans ce que nous appelons la libre circulation des personnes et des biens. Mais avec l’Observatoire des pratiques anormales (Opa) nous avons eu des formations et séminaires et progressivement avec l’aide du gouvernement, beaucoup de choses ont été faites. Par exemple, sur nos corridors, il n’y a plus aujourd’hui des postes tous azimuts de contrôle ». Puis il ajoute : « Il faut simplement remercier les deux présidents du Bénin et du Niger pour leur clairvoyance à mettre à notre disposition, un pareil outil. Mon souhait est qu’ils continuent de veiller à la fonctionnalité réelle des Pcj dans l’optique de l’atteinte des objectifs de libre circulation des personnes et des biens ».
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Gain de temps et des bénéfices
Peignant les difficultés autrefois rencontrées par les transporteurs, Noël Guédessi, président du Collectif des syndicats de conducteurs transporteurs et travailleurs assimilés, explique : « Ce ne sont pas les postes de contrôle qui posaient problèmes mais plutôt la façon de faire le contrôle. C’était beaucoup plus autre chose que le contrôle. Aujourd’hui, tout ça relève du passé. En fait, pour traverser les frontières, il y avait beaucoup de difficultés de part et d’autre car il fallait faire face aux exigences de deux administrations différentes. Mais avec les postes de contrôle juxtaposés, en particulier, celui de Malanville, il y a un seul contrôle qui est valable pour les deux pays. C’est un gain de temps et des bénéfices sur toute la ligne ».
Rabiou Garba, président du Syndicat des travailleurs et importateurs et nouveaux associés du Bénin précise : « Il faut avouer que l’Uemoa en partenariat avec le gouvernement fait beaucoup pour les transporteurs. Il n’est un secret pour personne qu’avant l’installation des Pcj, pour parcourir le corridor Cotonou – Niamey, il fallait la croix et la bannière. Les 730 km entre Cotonou et Malanville, pour les parcourir il faut vraiment dépenser. Mais depuis l’avènement de l’Observatoire des pratiques anormales, un démembrement de l’Uemoa, ces tracasseries sont conjuguées au passé. Tout ceci sous l’œil vigilant du président de la République, Patrice Talon, qui a le mérite d’avoir concrétisé des réglementations adoptées avant son accession au pouvoir ».
Toutefois, le président du Syntra-Inab relève : « De l’autre côté du Niger, certes, il y a encore des brebis galeuses, mais ce n’est plus comme avant. Toujours est-il que les tracasseries routières aux frontières sont conjuguées au passé ».
Le président du Cosycotrab, Noël Guédessi ajoute : « Depuis l’installation des Pcj, nous n’avons plus de plaintes de la part des transporteurs. Toutefois, il nous revient qu’il y a encore des contingences du côté du Niger. En fait, au Bénin, on respecte mieux les textes. De l’autre côté, après les postes de contrôle juxtaposés, il y a encore des actions policières qui gênent les citoyens béninois. Ces problèmes ne se posent pas aux postes de contrôle juxtaposés mais du côté du Niger. Mais, ça a été signalé et je pense que ça va être corrigé »