Les Associations villageoises de gestion des réserves de faune (AVIGREF) des parcs nationaux du W et de la Pendjari effectuent depuis hier jeudi 21 novembre, une visite d’échanges d’expériences à Tanguiéta. Cet atelier qui dure deux jours, vise à partager les bonnes pratiques de cogestion durable dans les aires protégées du Bénin, en vue de l’harmonisation des approches, outils et actions au niveau desdites associations.
Par Claude Urbain PLAGBETO A/R Borgou-Alibori
Faire le point de la mise en œuvre de la feuille de route retenue lors d’un premier atelier tenu en juillet dernier à Kandi et poursuivre les échanges sur les bonnes pratiques en vue d’harmoniser les approches, outils et actions des AVIGREF, pour une meilleure participation des populations à la protection de la faune des deux réserves de faune du Bénin.
Tel est l’objectif visé à travers l’atelier qui réunit depuis hier à Tanguiéta les responsables des Associations villageoises de gestion des réserves de faune (AVIGREF) des parcs nationaux du W et de la Pendjari. Organisée par les Unions régionales desdites associations avec l’appui financier et technique du Projet d’appui à la gestion des aires protégées (PAGAP), cette rencontre sera marquée ce jour par une visite de terrain dans le parc de la Pendjari.
Les exposés et débats se sont déroulés hier à la direction du parc de la Pendjari autour des opportunités de créer les complémentarités entre les gestionnaires et les AVIGREF des deux réserves, du dispositif de gestion financière et le mécanisme de mise en œuvre et de suivi des activités, des stratégies et actions de communication des AVIGREF.
Aussi, les participants échangent-ils sur les initiatives telles que la balade fluviale touristique, l’initiation des chasseurs professionnels locaux autrefois braconniers, la culture du piment, qui constituent des sources de revenus importantes visant à détourner les populations riveraines du massacre des réserves fauniques des parcs nationaux de savane.
En effet, la protection des ressources naturelles connaît encore des goulots d’étranglement, notamment la pression humaine qui se traduit par le braconnage, la transhumance, les feux de brousse, fait remarquer Yarou Boukoukénin Tamou Nanti, au nom du directeur du parc national W, à l’ouverture des travaux. Et, les AVIGREF doivent jouer leur partition dans l’éradication de ces maux qui minent dangereusement nos réserves de réputation mondiale, a-t-il insisté.
Le président de l’Union régionale des AVIGREF du parc W, Bani Labo, a réitéré l’engagement des associations villageoises d’apprendre les unes des autres et surtout d’œuvrer à amener les communautés vivant aux abords des parcs à s’impliquer de manière plus accrue dans la protection de la biodiversité dans les réserves naturelles du Bénin.
Cet atelier d’échanges augure donc d’un avenir certain dans la contribution efficiente des AVIGREF à la lutte anti-braconnage, au développement organisationnel de ces associations incluant les partenariats institutionnels, espère le représentant du directeur général du Centre national de gestion des réserves de faune (CENAGREF), Jean-Baptiste Baïmey. Il devrait permettre de tirer leçon des échecs et des difficultés notamment au niveau du parc W, afin d’offrir ainsi une opportunité de rayonnement du CENAGREF pour une protection renforcée, durable et efficace de la biodiversité, a-t-il souhaité.
Après les échanges hier en salle sur les points positifs et les difficultés de mise en œuvre de la feuille de route retenue en juillet dernier à Kandi, les participants descendent ce jour dans le parc national de la Pendjari pour toucher du doigt l’appropriation des initiatives et actions, notamment en matière d’adéquation entre le concept de Zone d’occupation contrôlée (ZOC) et la réalité sur le terrain en matière de gestion durable des réserves....